( décembre 8, 2019 )

BAAL ZEBOUB

C’est de manière inopinée mais à vrai dire plutôl conséquente que dans notre cheminement nous en sommes dernièrement venu à parler d’un sujet source d’inspiration pour maints artistes et poètes.

Nous voudrions donc ici reprendre à titre de nouveau billet, l’intéressant propos de Sophie ainsi que les commentaires qui l’ont suivi sur cette question de

l’imagination, quant à ses causes malsaines et ses effets délétères, suscitée par le thème des tentations de saint Antoine:

« Il est frappant de constater ce débordement d’imagination qu’a pu inspirer chez l’artiste un thème comme la tentation de saint Antoine alors que s’il est une chose que nous suggère entre autres, le récit de ces tentations

c’est bien précisément de nous défier de l’imagination.
On notera tout d’abord, au rebours des extravagances d’un Flaubert,la grande sobriété du texte de saint Athanase . Si les manifestations démoniaques abondent chez celui-ci, ce n’est cependant pas au travers des fantasmagories qu’ont imaginé les Jérôme Bosch, Grunwald et autres Dali mais plutôt au travers de ce qui est suggéré comme une dérive, celle de l’imagination, cette capacité si proprement humaine à former quantité d’images inutiles et clinquantes. Saint Athanase nous parle en effet du démon comme de celui qui éveille dans l’esprit « une tempête de pensées » autrement dit celui par qui s’exacerbe l’imagination . Notons ensuite que les images qu’entraîne chez saint Antoine une imagination qui dérape ne sont que femmes nues « lions, ours ,léopard, serpents, aspics, taureaux, loups, scorpion » des images donc d’une certaine retenue au regard des créations hybrides et délirantes imaginées par un Max Ernst

sans grand rapport avec le véritable esprit du texte de saint Athanase. Car, et c’est là vraiment l’essentiel, ce qu’il faut avant tout retenir du récit de ces tentations c’est que saint Antoine les surmonte dans la mesure où il prend consciences du caractère chimérique et sans intérêt des images qui s’offrent à lui.  Qu’un récit voulant nous prémunir contre les débordements de l’imagination ait pu donner prétexte aux imaginations les plus débordantes, voilà tout le paradoxe. Les productions du diable et donc du siècle lancées contre saint Antoine, tombe dans un feu où elles partent en fumée car les chimères bestiales disparaissent dès que l’ascète comprend qu’ « elles ne sont rien ». Dès lors que le démon produit la tromperie et le trompe l’oeil au moyen de l’imagination excitée, c’est donc en maîtrisant l’imagination que l’on dissipe les vaines rêveries causées par le diable lequel n’est que l’art de vous duper tout comme l’art de se duper soi-même. L’art du démon, c’est l’art de former des fictions qui vous incitent à relâcher votre effort intérieur en se laissant ébranler voire séduire par des illusions oniriques, attirantes parce qu’elles cajolent l’esprit et portent à cajoler le corps et sont ainsi comme un mirage du siècle en ce qu’ elles en constituent l’avant-goût fallacieux et portent à chercher à l’extérieur de soi des plaisirs trompeusement pressentis comme plus vrais parce qu’issus d’un monde supposé plus réel jusqu’à ce que l’on s’aperçoive qu’il en va des plaisirs donnés par le monde comme du plaisir solitaire, une fois la jouissance éprouvée, tout s’évanouit, le souvenir de jouissances imaginées étant finalement tout aussi inconsistant que le souvenir de jouissances réellement vécues. Images, mirages, fiction, on s’aperçoit soudainement que ce n’était donc que cela ! Et cela aussi n’était que VANITE ! Voilà ainsi la véritable image du démoniaque, non tant les profusions prétendument visionnaires d’ élucubrations inutiles que cette VANITE à laquelle on a cru, de par une imagination qui s’est emportée faute d’avoir su lui tenir la bride « .

218 Comments to “BAAL ZEBOUB” »

  1. Lucie says:

    Parce que tu la fais pas travailler peut-être ton imagination quand tu récites ton rosaire tout en visualisant Marie face à l’ange qui vient lui annoncer qu’elle va être enceinte alors qu’aucun homme ne l’a touchée ?!?. Accuser les autres de délirer, venant de votre part, c’est quand même assez croustillant ! C’est un peu l’histoire du bossu qui se moque du type un peu voûté ! On fait tous travailler son imagination ! Toi tu rêves d’étreinte avec de l’immatériel, moi je rêve d’amour fou avec un corps bien en chair, imaginant un bel étalon musclé qui s’introduit en moi tandis que je touche mon clito, alors que chez toi l’ imagination te fait voir Jésus ressuscité pendant que tu tripotes ton chapelet ( Sûrement même que tu dois toucher les deux, ton clito et ton chapelet , hypocrite va !). l’imagination est malsaine dans ton cas quand elle rime avec hallucination (croire à la réalité d’un rêve!), elle est saine dans mon cas où je la fais fonctionner sur du plausible ou encore lorsque je suis consciente de ne forger que des chimères n’ayant pour seule finalité que mon plaisir. Que serions-nous d’ailleurs sans l’imagination ? elle dilate l’esprit, elle est un stimulant pour l’intelligence, même l’homme de science doit savoir faire preuve d’imagination pour échafauder des théories lors de ce long, lent et patient travail pour la quête de la vérité ! (J’en sais quelque chose dans le cadre de mes études de physique !) L’intelligence du savant peut être toute aussi créative que celle de l’artiste (et inversement, l’artiste peut tout autant découvrir que le savant) Et puis l’imagination nous fait sortir de la grisaille quotidienne, un petit peu d’herbe accompagnée d’une imagination qui détale, ce n’est pas démoniaque c’est tout simplement un aspect de la nature divine de l’esprit humain.

  2. Le morpion says:

    @ Sophie

    Tu t’imagines dans un « château de l’âme » avec tout plein de pièces et de reptiles, moi je m’imagine dans un bordel avec tout plein de salopes et de suceuses.

  3. Falcophil says:

    L’imagination chez Sophie est dressée afin de mieux regarder vers le haut tandis que chez vous c’est l’imagination qui vous dresse en vous portant à n’envisager que le bas

  4. le morpion says:

    Crois-moi, pour t’emmener hors du dérisoire de ton cadre quotidien, l’imagination stimulée par la pratique de la branlette (et vice-versement!)
    est beaucoup plus efficace que le tripotage de ton chapelet !

  5. Falcophil says:

  6. Sophie says:

    de l’imagination indomptée, saint Jean Climaque nous dit qu’elle est une excitation de l’esprit dominant un corps avachi et qui débouche sur un esprit avachi, dominé par un corps excité.

  7. Sophie says:

    L’image du diable excitant l’imagination n’est que l’image du monde qui assouvit voire décuple ton besoin de te faire plaisir par des divagations. C’est quant à cet art sans précédent consistant à déployer des images que le monde est réellement tombé sous l’emprise du diable. Etymologiquement, le diable « diabolos » est celui qui divise, celui qui te coupe en deux, détache de ton âme une partie de toi-même, la partie happée par le monde extérieur et qui en oublie ainsi son centre intime. La partie de toi tournée vers le monde, c’est le moi et le moi est la singerie de ton âme de même que le démon est toujours la singerie de Dieu. C’est parce que le moi est plagiat de l’âme qu’il est tant fasciné par les créations purement humaines qui ne sont que des parodies des créations divines, il perd d’autant plus la capacité de s’émerveiller devant une simple fleur qu’il est subjugué par la même fleur en tissus reproduite à la perfection par la mimesis humaine. A mon âme qui fait silence pour s’imprégner d’ineffable, s’oppose comme un pastiche mon moi qui ne cherche que le bruit et le tape à l’oeil pour ne s’imprégner que de lui-même, à mon âme qui pour mieux se décentrer d’elle-même, contemple l’immensité sans image, s’oppose le moi accumulant les images pour mieux se caresser dans ses parties intellectuelles et sensuelles. Le moi est sous l’empire d’un monde qui ne fait que recombiner vainement des images à seule fin d’excitation, l’âme veut au contraire se délivrer de ce monde en épurant l’image à des fins de contemplation. L’homme de simple talent exhibe son imagination pour nous vendre de la distraction alors que le génie retient son imagination pour nous inviter au recueillementL. L’homme de talent n’est au fond qu’un pitre ou un amuseur public, il ne relève que du profane tandis que le génie est comme touché par la grâce et relève déjà du sacré. Fuyons donc ceux, trop nombreux qui produisent trop d’images et auxquels on peut accoler le mot « VANITE », n’allons que vers ceux, plutôt rares qui produisent peu d’images et auxquels on peut accoler le mot « essentiel ». L’imagination sans retenue engendre vampires, sorcières, Lovecraft, Stéphen King et autres Halloween , contrefaçons de surnaturel ainsi que singeries d’au-delà pour ceux qui ne croient plus en l’invisible. L’imagination mortifiée engendre l’art cistercien,

    suggérant d’autant mieux l’invisible parce qu’il bannit toute fantasmagorie, faisant croître la plénitude parce qu’il se veut désert d’images contre une imagination qui voulant nous combler d’images n’offre aux esprit les plus lucides que l’accablant constat d’un désert qui croît.

  8. Ichthus says:

    Le morpion et Lucie, eux en tout cas, il sont bien réels!

  9. Sophie says:

    VOIRE !!!

  10. The warrior says:

    Il est en effet piquant qu’une personne de confession catholique vienne déplorer les extravagances de l’imagination ! Grünewald, Jérôme Bosch (Et même Salvador Dali !) n’étaient-ils pas eux aussi de confession catholique peut-être ? qui d’autre que l’Eglise romaine a pu inspirer autant de visions abracabrantes, tératologiques et démoniaques, de l’apocalypse de Jean, en passant par les diableries dont regorgent les vies des ascètes du désert, les visions « dantesques », les tympans des églises romanes, les gargouilles gothiques, les délires de Raoul Glaber, tout cela remis à l’honneur par la créativité maladive des romantiques avec Violet le Duc ajoutant ses propres formes hideuses à notre Dame, les reprises de vieilles légendes chrétienne (Théophile pactisant avec le Diable narré par Jacques de Voragine) et jusqu’au cinéma moderne où l’on trouve toujours des prêtres catholiques autour de ces histoires d’exorcisme et de filles possédées par Satan !

    Je note que seule la culture grecque n’a jamais trop prisé les monstres. Les quelques tératogénèses que l’on voit chez les hellènes étaient d’importation orientale et quoiqu’il en soit, les plasticiens grecs répugnaient à les représenter. Ce sont les artistes du monde chrétien qui se plurent à donner forme visible aux gorgones et autres cyclopes.
    . La culture classique greco romaine était saine parce que sa substance était apollinienne. Son idéal relevait de la domination des instincts par la belle plasticité, le statisme des proportions harmonieuses, les déformations inhérentes au monstres n’intéressaient pas car elles relevaient du non être et si Platon préconisait la méfiance envers les poètes c’ est qu’il redoutait les déséquilibres que pouvait causer leur propension à la fantaisie débridée. Atteindre l’être par l’ordre et la forme fermée voilà ce qu’est venu briser une religion qui prétendait quant à elle rejoindre ce même être par la laideur du corps souffrant et torturé . A une ontologie fondée sur le hiératisme victorieux et marmoréen où même les dieux se trouvaient à distance humaine, a succédé une ontologie de quête liquide et fébrile. On se mit alors à parler d’infini, on en parle encore et plus que jamais et on ne fait plus qu’enchaîner les dérapages et divagations !L’esprit faustien n’est pas contemporain du monde industriel, on avait commencé à le forger sur le chemin de Damas puis peaufiné dans les délires johanniques et puis encore au travers de ces grands yeux disproportionnés du Fayoun qui devaient par la suite passer dans les icônes byzantines et se retrouver dans ce « toujours plus oultre » qui devait faire s’effondrer la cathédrale d’Amiens car c’est bien le christianisme qui portait en germe toutes ces outrances triomphant aujourd’hui au sein de notre présent de dégénéré, telles, entre autres, ces insanités poisseuses de Lovecraft prisées par des romanciers aux histoires avachies auxquels des chefs d’Etat pantins de la finance internationale (Autre aspect du monde liquide!) et non moins décadents remettent la légion d’honneur. Là où avaient échoué les perses voulant déjà imposer leur délires et leur mégalomanie venus d’Orient, devait hélas réussir le tarsiote fiévreux avec son épine dans la chair !

  11. Falcophil says:

    En matière d’expression fébrile, je pense que tu vois la paille dans l’œil de l’autre mais non la poutre qui se trouve dans ton œil à toi ! Passons sur ce simplisme qui voudrait ramener la Grèce à de l’apollinien ( Depuis « la naissance de la tragédie » il me semblait qu’on était pourtant revenu de ce réductionnisme à la Winckelmann !) pour le reste, ce sont précisément ces dérapages vers des complaisances pour les débordements de l’imagination que déplore Sophie. Nous notons pour notre part que dans l’Evangile le démon n’est évoqué qu’avec une grande sobriété, on ne donne aucune description de son apparence physique, il n’apparaît que par les tentations auxquelles il nous soumet (Changer les pierres en pain, se jeter dans le vide, posséder tous les royaumes , métaphore de l’orgueil technique et de l’arrogance politique atteignant aujourd’hui son acmé outre-atlantique !).
    Si l’on ne peut nier l’obsession voire la délectation pour les manifestations sataniques en certaines périodes de la chrétienté, il convient toutefois de nuancer. Les déformations permises par l’iconographie du monstre n’obéissent pas nécessairement à des goûts morbides et malsains

    mais peuvent répondre à des préoccupations (outre que moralisantes et pastorales) à finalités décoratives (voir en particulier les études de Baltrusaitis sur l’art roman) et quant à Jérôme Bosch ou Grünewald , n’oublions pas qu’ils sont des contemporains d’une époque troublée, de décadence politique, théologique, ( voit-on pareilles profusions de fantaisies tératogènes et de visions infernales du temps de saint Louis ou de saint Thomas d’Aquin ?. Je ne fais que poser une question, je laisse aux experts le soin de répondre mais d’après mes souvenirs, artistiquement parlant, la place occupée par le démon me semble plutôt marginale ), de décadence aussi du clergé, de la papauté, de fermentation d’hérésie ,où commence à se fissurer l’unité du monde chrétien, contexte d’« ébranlement des bases chrétiennes » pour reprendre l’expression de Daniel-Rops (cf : Son analyse dans « l’ Eglise de la Réforme ») ce qui tendrait en effet à montrer que l’imagination échauffée qu’il est de bon ton de tant priser depuis les romantiques est souvent symptomatique d’un déséquilibre de l’esprit, lui-même reflet d’un monde non moins déséquilibré. A cet égard, je voudrais apporter une observation supplémentaire aux propos de Sophie. Alors qu’en effet le texte de saint Athanase recommande de nous focaliser sur la tenacité de saint Antoine, les images démoniaques étant fallacieuses et irréelles et donc de nulle mportance au regard de l’endurance du « père des moines », c’est finalement l’inverse qui se produit sous l’effet de l’imagination de l’artiste ou du poète. Dans la composition de Jérôme Bosch, saint Antoine est relégué au second plan voire à un plan pour ainsi dire insignifiant, l’attention se portant sur le foisonnement de créations fantaisistes, fictions et chimères dont Athanase nous disait pourtant qu’il ne fallait pas y prêter le moindre intérêt, seul devant nous occuper l’exemple de l’ascète et de sa persévérance dans son refus d’accorder crédit aux mirages que le démon lui suggère. Quelque chose de l’enseignement de saint Athanase pouvait subsister dans ce tableau de Salvator Rosa

    où se trouve encore située au premier plan la fermeté de l’ « athlète de Dieu ». Il est toutefois significatif que

    le surréaliste espagnol qui selon toute vraisemblance, a dû s’ inspirer de la composition du napolitain, ait rapetissé ainsi que complètement décentré ce premier plan pour le positionner au coin gauche de sa toile comme s’il devenait tout à fait secondaire par rapport aux manifestations fantasmagoriques agrandies lesquelles semblent désormais vouloir solliciter l’essentiel de notre attention !

  12. The warrior says:

    C’est un fait qu’au Moyen âge on voit le diable partout, sur le porche des cathédrales, sur les chapiteaux des églises. Rien d’étonnant à cela d’ailleurs, tous ces édifices architecturaux, ces abbatiales romanes ont été s commanditées par des moines dont la vie malsaine à base de privations, de désirs réprimés et de refoulements sexuels ne pouvait que rendre l’imagination maladive et obsédée par les visions sataniques, Fruits nauséabonds d’une imagination détraquée issue de personnes en proie à des ébranlements nerveux que l’ignorance de l’époque ne pouvait qu’attibuer à l’action du diable. La règle de saint Benoit est pleine d’évocation du démon.

    D’ailleurs c’est un auteur des plus chrétiens qui le reconnaît lui-même !
    « Le Moyen Âge me voyait partout, et je n’étais nulle part. Chassé par vos exorcistes, refoulé par d’incompressibles masses d’eau bénite qui m’arrivaient en plein visage comme des paquets de mer, radié par d’innombrables signes de croix, étranglé par vos chapelets et mis au pilori sur tous les chapiteaux de vos cathédrales, »
    André Frossard. 36 preuves de l’existence du diable

  13. Falcophil says:

    S’agissant tout d’abord de la règle de saint Benoît, tu peux la trouver en ligne

    http://la.regle.org/

    Cela te donnera l’occasion de la lire pour constater la parcimonie avec laquelle on y parle du diable !
    Concernant plus globalement, le Moyen Âge, je te rappelle qu’on évoque ici une période qui s’étend sur 1000 ans, il faudrait donc savoir de quoi l’on parle exactement ! Pour une prétendue présence obsédante du démon au sein des édifices cultuels, je note que sur cette période de plus de 1000 ans, depuis les créations paléochrétiennes jusqu’au début de l’architecture romane (et les illustrations des commentaires de l’Apocalypse de Beatus de Liebana qui date de la même période), on ne trouve pratiquement aucune évocation plastique du démon. Il faut certes parler avec précaution, personnellement, je n’ai, à vrai dire, consulté que peu d’ouvrages sur la question, me limitant à fouiller ma mémoire ou ma bibliothèque (Notamment les classiques incontournables d’Emile Mâle) ou à cueillir sur le web la plus grande quantité possible de représentations médiévales du diable pour aboutir à ce constat que sa présence « obsédante » s’établit surtout à la fin du XVème, période à laquelle on fait pourtant traditionnellement se terminer les temps médiévaux pour enchaîner sur la « Renaissance ».
    En commençant donc par l’art roman, à peu près au XIIème siècle, envisageant la chose au travers des plus beaux fleurons de cette architecture, je ne peux pour ma part que constater une présence du démon plutôt discrète pour ne pas dire marginale. Que l’on considère par exemple l’ex abbatiale de Vezelay (1120-1152), on y trouve certes le démon sous forme de figures hideuses taillées sur les chapiteaux des colonnes bordant la nef centrale. On doit tout de même noter le caractère plutôt secondaire de cette imagerie satanique au regard d’une totalité au sein de laquelle nous sommes d’avantage invités à nous laisser happer par une profondeur de lumière, vers l’abside et au-delà, plutôt qu’à nous délecter de fantaisies démoniaques. Le même genre de constat peut être fait sous d’autres latitudes, à la même époque par exemple en Italie avec les chapiteaux de la cathédrale de Modène.
    Pour les fidèles du temps, le message me semble plutôt clair, le diable, c’est de l’ordure, du rebut, ne t’y attarde pas, l’essentiel est ailleurs et l’essentiel nous aurions plutôt tendance à le perdre de vue par la suite, à considérer ces nombreuses tentations de saint Antoine forgées deux siècles plus tard, révélatrices d’une propension à négliger la figure du saint pour préférer se distraire par les proliférations infernales.
    Notons que le fameux tableau de Bosch est pourtant de 1515, il y a déjà plus de 60 ans que nous sommes sortis du « Moyen Âge » pour entrer dans la période « Renaissance » dont les prémisses sont supposées avoir commencé en 1450 ( Prise de Constantinople par les turcs , je m’en tiens à la « périodisation » officielle, certes scolaire mais pratique tout de même). Si nous restons encore au XIIème siècle pour nous rendre à Beaulieu, en Correze où nous visiterons une autre magnifique abbatiale contemporaine de celle de Vezelay, nous voyons que sous le porche, se trouve un jugement dernier , certains disent une parousie mais quoiqu’il en soit, un christ y trône en majesté, entouré d’élus, de saints, on y voit des morts qui sortent des tombeaux mais on n’y trouve pas d’enfer, de diables ou de damnés. A moins qu’on ait figuré tout cela de manière plutôt réservée, sous le tympan par cette figure de monstre dévorant un malheureux, ou encore par cette représentation d’une hydre à plusieurs têtes, Cerbère gardien des enfers.
    Quoiqu’il en soit , on pourra tout de même là encore constater une présence plutôt effacée du démon, ce qui ne devrait pas être sans nous surprendre concernant des moines « dont la vie malsaine à base de privations, de désirs réprimés et de refoulements sexuels ne pouvait que rendre l’imagination maladive et obsédée par les visions sataniques «
    J’ajouterai que le difforme démoniaque semblerait davantage être le trait de nos temps dits modernes à voir de quelle manière il ne cesse d’occuper les écrans, de Nosferatu à « The Thing » en passant par les Godzilla et autres « nuits des morts vivants » ainsi que toutes les résurrections de monstruosités de la préhistoire ou autres agressions reptiliennes et visqueuses, genre « Alien » que le cinéma s’ ingénie depuis longtemps à faire vivre. Certes on nous dira que l’homme d’aujourd’hui exprime au travers de ces fantaisies horrifiques ses peurs irrationnelle, qu’il veut ainsi canaliser les poussées d’angoisse émanant de son subconscient mais on ne voit pas pourquoi il n’en serait pas de même pour ces gens du XIIème siècle dont nous regardons pourtant avec condescendance les productions comme issues d’esprit arriérés enlisées dans des superstitions ridicules.
    Quoiqu’il en soit, de cet attrait bizarre pour le monstrueux, le répugnant et le poisseux, nous ne voyons donc pour l’instant pas beaucoup de traces dans ces créations médiévales, les représentations infernales, redisons-le, étant plutôt adventices en ce qu’elles s’inscrivent au sein d’une totalité qui relève d’un miracle d’équilibre et d’harmonie .
    Nous constatons que c’est encore le cas si nous nous transportons maintenant du côté de l’Aveyron, à Conques, pour visiter un autre magnifique spécimen d’architecture romane avec cette autre ex-abbatiale. Là encore nous trouvons un jugement dernier taillé au- dessus de l’entrée de l’édifice. Cette fois-ci, certes, l’enfer y figure mais dans un petit coin du tympan, cela paraîtrait presque anodin au regard là encore de l’ensemble. Il en est de même pour une autre création de l’ époque, le portail de la basilique de Saint Denis où les démons ne se trouvent même pas représentés sur les tympans mais sont comme relégués sur un plan secondaire, dans une partie du cadre étroit des voussures entourant le fronton central.
    N’oublions pas que nous sommes toujours au XIIème siècle , temps de pleine chrétienté où l’on est supposé être obsédé par le démoniaque dont on aurait pourtant l’impression qu’il serait plutôt ici d’ordre subsidiaire !
    Où sont-elles donc en effet, ces proliférations d’ obsessions infernales issues d’esprits détraqués ? On semble mettre le démon à sa juste place, ni trop visible ni invisible, le reléguer même dans la quasi- insignifiance, non qu’il soit insignifiant dans nos vie, loin de là, il va même y pendre une place de plus en plus importante précisément parce que de plus en plus nous nous détournerons de l’essentiel pour nous focaliser sur de l’insignifiant.

  14. Sophie says:

    Le texte de saint Athanase était conçu à des fins d’édification, le tableau de Dali, à des fins d’excitation, saint Athanase nous offre saint Antoine en exemple pour nous inviter à renoncer à notre moi, Dali nous invite à le flatter dans sa dimension émotive et sensible. Je tiens le récit d’ Athanase pour authentique œuvre d’art, le tableau de Dali (comme d’ailleurs la plupart de ces œuvres qui se vendent et s’exposent et se disent « artistiques ») n’est qu’œuvre de distraction, talentueuse, certes, on pourrait même la dire « géniale » mais de pure distraction tout de même

  15. Erato says:

    Oui mais comment parler de la ténacité de saint Antoine sans rendre compte de l’ agressivité protéiforme du démon ?

  16. Sophie says:

    En évoquant de manière pudique des choses impudiques.

  17. Lucie says:

    L’imagination, c’est tout simplement la vie car la vie est débordante d’imagination. Au niveau minéral, on dénote déjà la stupéfiante diversité des roches et des pierres, la flore est pleine d’imagination dans l’incroyable variété des plantes et des fleurs, la faune recèle encore plus d’imagination dans l’hétérogénéité encore plus incroyable des espèces et de leurs individus. L’imagination humaine avec son intarissable capacité à forger de nouvelles images, de nouvelles recombinaisons, de nouveaux produits, de nouvelles prouesses techniques n’est qu’une prolongation de la puissance de fantaisie déjà déployée par la vie au niveau de la matière minérale, végétale et animale. Votre aversion pour les pouvoirs de l’imagination n’est qu’un aspect de cette attitude anti-vie dont le christianisme a toujours donné de consternants exemples. Si le fait d’imaginer quantité de formes monstrueuses peut en effet relever d’un arrière fond morbide, c’est avant tout les pouvoirs de la créativité humaine qui doivent ici nous fasciner. Que Véronèse imagine moult personnages pittoresques autour de la dernière cène, voilà qu’il s’attire les foudres de l’Inquisition, qu’un auteur veuille repenser votre « révélation » en faisant preuve de créativité théologique et voilà qu’il s’attire les foudres de Rome. On dira que l’Eglise a favorisé un plus grand déploiement de l’imagination en encouragent les formes baroques de l’art mais ne nous y trompons pas, ce qu’on appelle plus haut la mentalité faustienne n’est en rien propre au christianisme (Tout comme cette vie piégée dans la glace qu’est l’apollinien n’était en rien propre à la Grèce, certains d’entre vous en sont la preuve !), l’Eglise du XVII ème se trouvait elle-même emportée dans un courant où la dimension faustienne avait repris ses droits, courant né au Moyen-Âge et qui portait un nom, le « nominalisme » contenant déjà en germe les étonnantes potentialité d’une réalité que l’Eglise a toujours voulu brider, celles de l’individu.

  18. Erato says:

    Sophie

    dans ton optique, pourrais-tu nous donner un exemple du thème de la tentation de saint Antoine traité d’une manière que serait selon toi authentiquement « artistique »« ?

  19. Le morpion says:

    Comme dirait Lucie, pour vous l’imagination c’est une femme qui accouche sans défloration, pour moi c’est une grosse pute qui bouge son gros cul au-dessus de mon nez tandis que je m’astique !

  20. Fidelis says:

    @ Falcophil

    Je m’insurge à mon tour contre le fait de tolérer de telles vomissures ! Je note par ailleurs que si Lucie veut dire « lumière », c’est tout de même une bien étrange lumière en ce qu’elle me semble traîner le « Morpion » à sa suite !

  21. Falcophil says:

    La vomissure n’est-elle pas l’une des caractéristiques du Diable ? Et puis ce peut être aussi une réponse à Erato qui souhaitait des exemples illustrant une manière d’évoquer les tentations du démon sans exubérance de fantaisie.

  22. Erato says:

    Ma question portait sur une manière « artistique » or je ne vois rien d’artistique dans le fait de gâter vos échanges par les vulgarités du morpion. Les « tentations » de Bosch, Grünewald ou Max Ersnt nous offrent du moins des occasions de délectation visuelle….

  23. Falcophil says:

    Certes mais nous avons vu plus haut que tout le problème était là ; le piège de la multiplication des sensations visuelles et de l’incessante prolifération des images. Il peut y avoir des nuances mais l’image de saint Antoine demeure toujours à peu près la même alors que l’image du diable est multiple. On le voit de Bosch à Max Ernst, ce que nous montre le poète c’est l’extrême plasticité du démon, saint Athanase nous disait déjà que le diable pouvait prendre toutes sortes d’apparences, le poète renchérit en nous disant qu’il propose toutes les combinaisons. Marie, Pierre ou Paul peuvent toujours globalement conserver à peu près le même aspect tandis que le diable c’est de la forme qu’on n’en finit plus de reconstruire, de malaxer , de triturer, de palper, de tripoter. Le saint est ferme et solide (ce qui ne l’empêche pas d’être souple), le démon est mou, gluant et liquide (cf : l’une de ses récentes incarnations dans le film de John Carpenter : « The thing »). Le saint freine l’imagination, le démon l’excite, au travers du saint, le visible devient fenêtre vers l’imperceptible, le saint propose l’icône qui incite à la contemplation tournée vers l’invisible mais le Diable ne veut qu’enfiévrer par les continuelles transformations d’un visible ne parlant que du visible, de son autonomie dans ses pouvoirs protéiformes, de son auto référence dans ses continuels avatars. Le démon avec son corps de serpent qui se love et ondule emplit décorativement l’espace, on l’a vu, mais de ce fait il participe alors de ces vains agréments que saint Bernard déplorait aussi bien sur le chapiteau que dans la musique parce qu’ils tirent l’âme hors de sa vie intérieure, la détourne de la concentration sur le texte saint pour la diriger vers le déroulement du spectacle à la vanité distrayante. Car avec le diable nous finissons toujours par nous délecter du spectacle pour le spectacle, ce qui n’est qu’une manière de ne nous délecter que de notre moi, de nos seuls plaisirs visuels ou auditifs que rendent possibles nos seules capacités créatives. Si le saint propose l’icône, le diable propose l’idole « opera manuum hominum » qui n’est au fond que l’idolâtrie de notre moi. Ramener le diable à ce qu’il est vraiment, c’est donc le voir comme un bruyant bateleur proposant un spectacle d’autant plus vain qu’il est varié dans ses multiformes tours d’adresse et d’illusionnistes

  24. Erato says:

    Prends garde à ce qu’une certaine complaisance dans le fait de t’écouter parler en te délectant toi-même du « spectacle » de tes phrases et de tes mots ne découle pas encore d’un de ces tour « d’adresse et d’illusionniste » par lesquels le « démon » suggérerait de tenir pour vrai ce qui n’est qu’un mirage, en l’occurrence celui de ton Moi.

  25. Falcophil says:

    Tu as raison

  26. Sophie says:

    Ecoutons plutôt alors ce que nous dit saint Athanase :

    « Ils (les démons) se livrent à de tumultueuses manifestations, à des simulations et des agitations pour nous tromper.Si personne ne fait attention à eux, à la fin, ils pleurent et se lamentent comme ayant le dessous. »

    Outre que cette présentation du démoniaque comme des entités essentiellement tapageuses pourrait très bien s’appliquer au monde médiatique actuel, redécouvrir saint Athanase permettrait une plus juste approche du démon plutôt qu’un plaisir de la vue né d’un mélange de lézard, de chauve-souris et de serpent.

  27. Falcophil says:

    Dans un petit ouvrage précité

    je trouve un bon exemple de ces chimères suscitées par l’esprit malin (Aphorisme n° LXXXVI)

    et visant à grossir la chimère principale ayant trait au « Moi ».

  28. Sophie says:

    Voilà une représentation du démon que je veux bien qualifier d’ « artistique ». Un texte très court qui en dit très long . L’art c’est avant tout la sténographie des choses, c’est le raccourci pour mieux atteindre le fond du réel. Point de tortueuse imagination mais de la sobre image qui s’adresse aux simples comme aux doctes et qui nous décrit ce mystérieux processus psychologique par lequel si l’on n’y prend garde nous devenons la proie des pensées pourvoyeuses de ces chimères par lesquelles comme dans un mauvais rêve, nous disons « Moi » ou du moins, prenons pour notre vrai moi une simple baudruche emplie d’air. Un autre exemple de représentation artistique voulant comprimer l’imagination, cette saisissante Annonciation d’Antonello de Messine :

    écartant l’image traditionnelle de l’ange annonciateur dans un décors théâtral, cette œuvre nous dit que la véritable puissance de l’imaginaire, c’est la frugalité qu’on impose à l’imagination, la mortification de nos puissances de déploiement figuratif, le barrage de pudicité qu’on oppose aux débordements iconophiles, bref, tout ce par quoi on peut relancer l’incroyable par de l’ordinaire et rendre plus convaincant l’extraordinaire d’un évènement historique en le réinsérant au cœur des profondeurs de l’âme humaine.

    On imagine beaucoup mieux quand on se refuse à trop imaginer et la réserve dans la représentation suggère une infinité de secrets ainsi que d’incommensurable tréfonds tandis qu’une multiplication d’images ne relève que de l’excitation sensible d’où ressort très vite le peu de tréfonds ainsi que l’absence de secrets. Le nom du Diable c’est le nombre, c’est-à-dire le plus grand nombre, certes le nombre est aussi le nom du saint mais de ce côté-là, ce serait plutôt le plus faible nombre.

  29. Thierry says:

    @ Falcophil

    Je lis dans ces deux extraits des aphorismes des pères du désert, le n°LXXXV qui nous dit que l’humilité consiste à fuir ceux qui nous offensent et puis surtout à se taire.

    Pour fuir, certes tu fuis mais quant à te taire ?

  30. Falcophil says:

    Hélas ! Si par « démon » il faut entendre jaillissement incontrôlé d’une pensée qu’on ne peut réprimer et qui vous porte, de manière tout autant incontrôlable, à dire des choses que l’on regrette sitôt après, je ne peux nier être moi aussi, comme tout un chacun, la proie du « démon » !

  31. Thierry says:

    Si tout ce que t’inspire le démon c’est dans ton cas le fait de dire qu’Untel est une merde, ou dans le cas du morpion, une incitation à se tripoter sous la couette, tu avoueras que ça ne va pas très loin, le démoniaque dont nous parlent Stéphen King ou Lovecraft présente tout de même une autre envergure ! L’horrible Ch’tullu, c’est quand même autre chose que les médisances entre collègues de bureau ou que le fait d’aller s’astiquer dans les chiottes !

    Personnellement je ne reproche pas à votre catéchisme de parler du démon, je lui reproche d’en donner une image médiocre car un démon qui te crée des jeux d’illusionniste à base de danses de femmes nues dans des palais somptueux est un démon plutôt médiocre en ce qu’il crée des images médiocres (En ce sens le tableau de Salvador Dali ne vole pas très haut et peut en tout cas être jugé nettement inférieur à celui de Salvator Rosa dont il s’inspire, ce fut je crois la réaction d’André Breton qui d’ailleurs voyait en Rosa un précurseur autant qu’il voyait en Dali un renégat !). Luxure, gourmandise, paresse, avarice et autres péchés capitaux, c’est ça votre démon ? Celui qui te pousse à trop manger, à te lever trop tard le matin ou à mater des sites de cul sur le Web ? tu avoueras que ton Belzebuth n’est pas bien méchant ! Heureusement que les poètes sont là pour donner à tout ça un peu plus de piment !Les visions infernales, je parle des vraies, je parle de la poésie apocalyptique de Bosch ou de Lovecraft, c’est une manière radicale de se décentrer du quotidien misérable de l’égo dérisoire alors que présenter le démon au travers des fantasmes et rancoeurs du petit moi frustré, englué dans son train-train de mesquineries , revient à faire du Diable un minable pour la simple raison qu’on le forge à l’image de sa pauvre petite personne avec ses petites déceptions et ses petits plaisirs de minable !

  32. Sophie says:

    Mais précisément, le diable est minable, il veut nous faire croire le contraire par du tape à l’œil mais il reste minable.

  33. Lucie says:

    Plus je vous lis, plus finalement vous me réconciliez avec le Démon. Si j’en juge par les compositions de Bosch et autres Max Ernst, je dirais plutôt que le Diable est poète ou qu’il inspire du moins l’acte poétique. Autant je trouve en effet convaincant l’enfer de Dante autant son paradis me paraît insipide et les représentations infernales de Bosch me semblent plus captivantes que ces représentations paradisiaques sur les plafonds baroques avec ces anges et ces saints assis sur de petits nuages. Si Bosch est poète , c’est que le démon lui inspire l’effet de surprise car il n’y a pas de poésie sans surprise, la poésie est dans le monstre, dans le difforme qui nous sort de l’ennui des compositions trop harmonieuses, de ces mornes platitudes des choses où tout s’équilibre, où rien ne fait saillie, cela, Jérôme Bosch nous l’enseigne, cela, Diane Arbus l’avait compris.


    Photo Diane Arbus

    « l’image de saint Antoine demeure toujours à peu près la même alors que l’image du diable est multiple »

    Et c’est pourquoi je suis prête à parier que Bosch prenait plus de plaisirs à imaginer des démons qu’à représenter saint Antoine. Dans le 1er cas le Diable faisait appel à ses facultés de créativité, dans le second cas Dieu ne demandait que sa docilité. Considérons un peu toutes les alliances incompatibles, toutes ces rencontres improbables que peut inspirer le démoniaque, des ailes de chauve-souris sur un corps de cochon prolongé d’une tête de crocodile, ou alors une tête de cochon sur un corps de reptile couvert de plumes, c’est un peu déjà la rencontre du parapluie et de la machine à coudre, l’acte poétique à l’état pur ! Car avec le démon, on peut tout imaginer, on peut tout inventer, Il n’y a qu’une manière d’être vertueux- disait Aristote- mais il y a mille manières d’être vicieux. Dans son éthique à Nicomaque cela se comprend, le juste milieu, et il n’y a pas 36 modes pour être au juste milieu, il n’y en a qu’un seul, ni trop cela, ni trop ceci, quelle fadeur ! La modération est l’antichambre de l’insignifiance et du quelconque, on sort de l’insipidité quand l’excès commence, le Diable est passionnant précisément parce qu’il est multiple et que les déformations le sont, il n’y a qu’une seule façon pour un nez d’être normal et il y en a mille autres pour ce nez d’être difforme, trop petit, trop long, trop gros, trop large , trop retroussé, trop crochu, autant la norme est ennuyeuse parce que toujours égale à elle-même, autant le dérapage est passionnant parce qu’il apporte la nouveauté et qu’il génère la diversité. « Il n’y a qu’une manière d’être vertueux mais il y a mille manières d’être vicieux « alors, je choisis le vice et vous laisse la vertu. « Mon nom est multitude » fait dire quelque-part saint Marc au démon, alors je choisis la multitude, c’est plus distrayant parce que plus varié. Il n’y a peut-être pas 36 manières de représenter la Vierge, les variantes étant insignifiantes, c’est en quoi la vierge est barbante, il peut y avoir mille manières de représenter le Diable et c’est en quoi le Diable m’excite et m’attire.

  34. Falcophil says:

    En soi, de telles assertions concernant la « beauté de la laideur » ne présentent rien d’original, au XIXème siècle, le romantisme et sa frénésie fébrile avait donné le la que Victor Hugo résumait dans une formule de la préface à son Cromwell « Le beau n’a qu’un type, la laideur en a mille », position qu’il illustrera dans son roman « l’homme qui rit » narrant l’histoire d’une belle qui s’éprend d’une figure hideuse. Le thème aura son succès qui ne se démentira pas, en passant par Dorian Gray comme envoûté par son image dégoulinante de putréfaction jusqu’aux plus récentes créations modernes. Mais dire que la beauté n’a qu’un type et qu’il y en a mille dans la laideur, c’est oublier qu’il peut y avoir mille nuances dans un même type de beauté.

    bbb

    Si comme le disait l’Aquinate, parmi les milliers d’ange, il n’y en a pas deux qui se ressemblent, c’est que les différences au sein d’un même genre de beauté sont subtiles et font appel à notre finesse de discernement alors qu’au sein de la laideur, et en particulier de la laideur démoniaque, les différences ne sont que grossières et font peu ou prou appel à la délicatesse de nos perceptions.

  35. Sophie says:

    LUCIE..FER !

    Dans les deux cas tirés du latin, « lucis », « lux », lumière, dans les deux cas aussi la lumière fallacieuse provenant du mirage qui prétend éclairer.

    Pour le reste, s’il y a effectivement mille façons de pratiquer le vice et une seule de pratiquer la vertu par le juste milieu, il peut y en avoir encore mille dans cette manière de pratiquer l’art difficile de se tenir d’aplomb sur le faît d’une toiture, les saintes et les saints se caractérisent tous par l’équilibre entre les vertus théologales et les vertus cardinales et pourtant ils sont tous différents, Saint François n’est pas saint Thomas d’Aquin, et sainte Thérèse de Lisieux est encore bien différente des deux premiers ! C’est encore un effet du démoniaque que d’être persuadé que richesse et diversité ne sont que du côté du démon !

    Cela dit, je ne vois pas trop en effet l’intérêt de laisser publier de tels blasphèmes. Que ces gens-là restent entre eux pour s’adonner à leur satanisme !

  36. Thierry says:

    Puisque je dois probablement faire partie de la cohorte de Belzébuth, je reprends donc l’attaque, pas bien terrible d’ailleurs vu que je ne suis qu’un insignifiant petit diablotin voulant simplement souligner que vous autres qui déplorez toujours la disparition du Sacré dans la vie moderne, vous devriez en ce cas remercier le Diable car c’est par l’effroi qu’il nous inspire qu’un peu de Sacré reste encore présent au sein de notre quotidienneté si ennuyeuse, mais sûrement pas au travers de ces Christ sirupeux ou de ces madones douceâtres qui font les délices des amateurs de bondieuseries ! Si l’ Eglise perd des fidèles c’est entre autres probablement parce qu’elle est devenue trop sentimentale et qu’elle ne sait plus parler de l’Enfer. Pour maintenir quelque sentiment du Sacré, il vaudrait peut-être mieux désormais compter sur Dario Argento plutôt que sur Mario Bergoglio !

  37. Sophie says:

    Tu évoque ici un autre problème, celui de la décadence de l’art chrétien. Que les sucreries aseptisées de l’art sulpicien pitoyable continuation d’une école italienne, elle-même depuis longtemps moribonde, que cet art donc, « doucâtre et sirupeux » ait pu porter beaucoup de préjudice à l’Eglise, c’est certain, non qu’il n’y ait plus de talents mais les meilleurs pour la plupart se sont laissés happer par l’esprit de déconstruction nihiliste du siècle, j’attends personnellement beaucoup du cinéma pour une vision sans niaiserie de la sainteté (Voir « des hommes et des dieux », l’Île de Pavel Lounguine et surtout, le remarquable « Ida » du polonais Pawel Pawlikowski,

    film réellement « touché par la  grâce »). On excelle sans doute encore à représenter le démoniaque et on a pu évoquer Dante s’agissant de « Suspiria » mais tout cela , une fois encore, n’est que surexcitation émotive, talentueusement orchestré, je ne le conteste pas mais rien que titillation, distractions par irritation nerveuse où les soubresaut font illusion en se donnant faussement pour le tréfonds, Dante est un cheminement spirituel, ne l’oublions pas, il veut nous mener au-delà de l’Enfer alors que Dario Argento , Carpenter, et autres Lovecraft ne font que nous y maintenir. Un enfer bien artificiel d’ailleurs car c’est encore une astuce du diable que de nous en mettre plein la vue avec le spectacle captieux d’une ambiance infernale en toc et frisant l’Halloween pour nous empêcher de voir le véritable enfer qui n’est que celui de la médiocrité fade et grisâtre de ce gluant quotidien où l’on croupit et que toi et Lucie devez au demeurant bien connaître pour en faire un constant rappel.

  38. Mimosa says:

    @ Thierry

    Il n’est pas sûr que l’Eglise ait renoncé à ses vieilles superstitions d’un autre âge et qu’elle ne veuille plus parler de l’enfer. le pape en tout cas y croit encore !

    http://www.lavie.fr/debats/chretiensendebats/le-pape-et-satan-retour-sur-une-polemique-26-02-2019-96619_431.php

  39. Thierry says:

    Le pape qui évoque l’emprise de Satan comme pour excuser ses employés d’être englués dans leurs pitoyables histoires en dessous de la ceinture ! Au bout du compte, on est toujours dans la dimension minable d’une Eglise catholique décidément devenue minable ! L’Apocalypse de Jean c’est quand même autre chose que les propos débiles de Bergoglio, l’Eglise aurait besoin de prophètes, de visionnaires, de poètes, elle n’a que des bureaucrates et des curés. Non, pour trouver quelque-part ce Sacré qui donne l’effroi, j’attends autre chose, ce quelque chose que les artistes pouvaient naguère donner, et dont le cinéma peut encore nous abreuver quelque peu, je pense à l’exorciste de Friedkin,

    je pense à la maison du diable de Robert Wise, je pense à Suspiria de Argento, à la nuit des morts vivants de Romero, à l’antre de la folie de Carpenter, je pense au Nosferatu de Murnau et aussi au roman de Bram Stoker qui s’en inspiree, je pense bien sûr à la littérature, aux chants de Maldoror, je rêve aux délires du Necronomicon, au livre des goules du comte d’Erlette, à la terrifiante beauté qu’évoque pour moi des lieux tels qu’Arkham ou la Miskatonic university, à des noms tels que R’lyeh ou Nyarlathothep. Ces temps-ci, je fais de continuels allées-retour entre les romans de Houellebecq et les nouvelles de Lovecraft, le premier parce qu’il me confirme dans cette idée que l’existence est chose rebutante, le second parce qu’il ratifie cette autre idée que de cette chose rebutante, nous n’avons plus que l’enfer pour nous évader.

  40. Falcophil says:

    Sophie te l’a déjà dit, ce n’est pas l’enfer qui t’attire, c’est le spectacle, le véritable enfer, c’est celui où tu vis sans le savoir, c’est l’autre grande ruse du diable, neutraliser tes capacités de réaction en te montrant un faux enfer pour mieux te distraire de l’enfer véritable où inconsciemment tu pourris jour après jour, cet enfer là, il n’y a qu’un mot pour le désigner, celui qu’utilisait le premier judaïsme, celui de « SCHEOL ».

  41. Thierry says:

    SCHEOL ?

    Y trouve-t’on des vampires, des sorcières ou des démons à l’image de ceux qu’imaginait Jérôme Bosch ?

  42. Falcophil says:

    Non, justement.

  43. Thierry says:

    Et des morts-vivants ?

  44. Falcophil says:

    Oui mais pas comme ceux qu’on voit dans tes films, ils n’ont rien de franchement horrible, rien de menaçant, ils ne font que végéter à l’état larvaire, ils ont des visages ternes, un peu comme chacun de nous dans le train qui nous mène au boulot pendant un petit matin blafard mais avec des corps encore plus blêmes. Il ne s’agit pas d’un au-delà où l’on ressuscite mais d’un en deçà où l’on croupit. Un certain type de théâtre moderne pourrait en donner une vague idée.


    (Samuel Beckett: fin de partie)

    Un exemple de compression d’imagination qui relance l’imaginaire !

  45. Thierry says:

    Pas intéressant, désolé, je préfère Lovecraft

  46. Sophie says:

    Va sur « Google images » et tape les mots « Marc Chagall, anges » et tu verras que regarder vers le haut, vers la grâce et la sainteté n’étouffe en rien la créativité. et qu’il est d’autres façons de sortir de l’ennui que d’aiguiser ses nerfs par de l’imagerie brutale.

  47. Le morpion says:

    Peuh ! C’est mièvre !

    Le Diable est plus marrant !

    Ecoutez un peu : « Salsa du démon »

    {Malheur}
    {Aaah}
    Oui, je suis Belzébuth
    {Horreur}
    Je suis un bouc, je suis en rut
    {Horreur, malheur}

    Oui, oui, oui, je vis dans l’ordure
    {Horreur}
    Je pue la sueur et la luxure
    Je fume je bois, j’ai tous les vices
    Et j’ai du poil partout sur les cuisses
    Je vous déteste, je vous maudis
    J’suis complèt’ment pourri
    Quand j’vois un gosse, j’lui fous une claque
    Quand j’vois une vieille j’lui piqu’ son sac
    Je crache, je rote, je pue, je pète
    Car aujourd’hui c’est ma fête…

    https://www.youtube.com/watch?v=1zgip5IIv_E

  48. Sophie says:

    Ce qui me réjouit est de voir que n’ont pas « liké » plus de 90 % de ceux qui ont visionné une telle sottise aussi dégoûtante. Ce qui permet tout de même de penser que tout n’est pas si négatif.
    A mon tour maintenant de t’offrir quelques vers écrits par quelqu’un qui lui aussi avait « Longtemps erré dans la corruption contemporaine, y prenant sa part de faute et d’ignorance », avant de se convertir.

     » Voix de la Chair : un gros tapage fatigué.
    Des gens ont bu. L’endroit fait semblant d’être gai.
    Des yeux, des noms, et l’air plein de parfums atroces
    Où vient mourir le gros tapage fatigué.

    Voix d’Autrui : des lointains dans des brouillards. Des noces
    Vont et viennent. Des tas d’embarras. Des négoces,
    Et tout le cirque des civilisations
    Au son trotte-menu du violon des noces.

    Ah, les Voix, mourez donc, mourantes que vous êtes,
    Sentences, mots en vain, métaphores mal faites,
    Toute la rhétorique en fuite des péchés,
    Ah, les Voix, mourez donc, mourantes que vous êtes !

    Nous ne sommes plus ceux que vous auriez cherchés.
    Mourez à nous, mourez aux humbles voeux cachés
    Que nourrit la douceur de la Parole forte,
    Car notre coeur n’est plus de ceux que vous cherchez !

    Mourez parmi la voix que la prière emporte
    Au ciel, dont elle seule ouvre et ferme la porte
    Et dont elle tiendra les sceaux au dernier jour,
    Mourez parmi la voix que la prière apporte,

  49. Falcophil says:

    Apparemment, tu te réjouis trop vite à moins qu’il te faille voir d’urgence un ophtalmo car il m’apparaît que le nombre de « like » est de 5680 pour 430 pouces baissés ! J’ai plutôt le sentiment que la majorité apprécierait davantage la complaisance pour l’ordure que la délicatesse de Verlaine !
    Ajoutons par ailleurs qu’on ne joue pas impunément avec l’imagerie satanique. « Fais en sorte que l’on puisse rire et s’amuser à ton sujet, pourrait conseiller Satan à ses apprentis démon-afin que les humains finissent par se dire que ces représentations burlesques du diable sont trop peu sérieuses pour qu’on puisse croire en nous ».

  50. Kroack says:

    Je ne comprends pas ce qu’on veut démontrer ici. Que Satan n’inspire que vulgarité et grossièreté d’expression alors que la délicatesse de représentation serait plutôt le monopole de celui qui se tourne vers Dieu ? On conviendra sans peine que c’est fortement discutable. Outre que Satan peut inspirer grâce et harmonie dans tel poème de Baudelaire tout comme il peut présenter un beau visage délicat:

    René Clair : La beauté du diable

    Dieu n’est inversement pas sans suggérer lourdeur et vulgarité au travers de tel madone en kitsch ou de tel christ en toc, Sophie le déplore d’ailleurs suffisamment. On se demande au demeurant où est Satan et s’il ne serait pas davantage présent au travers des bondieuseries de Lourdes que sous l’apparence de Coluche qui ne faisait après tout que chanter une blague anodine à laquelle je ris beaucoup sans honte et qui ne m’empêche d’ailleurs pas d’apprécier la poésie de Verlaine. Il en va de même à cet égard pour cette autre idée suivant laquelle le public aimerait davantage la laideur et le grossier que la grâce et la beauté. En leur temps les canines bestiales de Christopher Lee rencontraient autant de succès que les traits réguliers de Paul Newman tout comme aujourd’hui celui que fascineront les visqueuses variations présentées par « The thing » de Carpenter sera le même que magnétiseront le corps et le visage de Nicole Kidman.


    « Fur » de Steven Shainberg

    Le beau, le laid, Dieu, Satan, où sont-ils à vrai dire ? Nulle part et partout, à la longue on finit par s’apercevoir que Dieu est en Satan tout comme Satan est en Dieu, à la longue l’ennui du beau pousse vers le sordide tout comme à la longue également , l’ennui du sordide pousse vers le beau. On recherche le Diable parce qu’on finit par trouver Dieu assommant et on éprouve la nostalgie de Dieu parce qu’on n’en peut plus de souffrir avec Satan. Dieu, Satan, deux manières de rêver, des manières différentes d’exprimer ce que l’on sait tous plus ou moins au fond de soi, à savoir que l’être aurait mieux fait de ne jamais être et qu’il ferait mieux de ne plus jamais être.

  51. Falcophil says:

    Finalement, que reproches-tu à l’Être ? Son instabilité, ses inconstances constituées de situations qui ne durent pas ? Sa versatilité où n’importe quelle chose est menacée à tout moment, l’état serein sans cesse sur le point de s’assombrir pour devenir ennui, l’enthousiasme toujours susceptible de s’atténuer pour se muer en déception puis en souffrance ? autrement dit, tu reprocherais à l’Être de n’offrir que des positions incertaines, en un mot tu n’acceptes pas sa contingence, ce qui veut dire que tu le confonds avec l’existence. La Genèse nous dit que le démon fait miroiter un leurre par lequel on prend la créature pour le créateur, piège qui fonctionne toujours en ce que l’on persiste à prendre pour l’Être ce qui n’en constitue que l’effet aléatoire, telle ou telle chose, tel ou tel état qui ne font qu’apparaître un peu partout précisément parce qu’un peu partout il y a de l’Être, c’est-à-dire ce par quoi, on apparaît. Cette pomme bien brillante, tu la prends pour la lumière qui l’éclairant , lui permet de paraître, et puis comme tu vois le fruit se dégrader jour après jour, tu en déduis que c’est la lumière qui éclaire mal et que somme toute cette lumière est mauvaise même si elle continue d’éclairer des milliers d’autres arbres d’où l’on peut décrocher des milliers d’autres pommes. Mais de cela tu n’en as cure, tu préfères t’obstiner dans ta méprise ontologique en te focalisant sur ta pomme devenue pourrie. C’est un peu comme si tu avais voulu que cette pomme là qui n’a fait que paraître un moment, soit ce par quoi tout ne fait qu’apparaître à tout moment, alors tu exprimes ta déception à l’égard de l’Être qui n’aurait jamais dû être, sans te rendre compte qu’en fait, implicitement, ce que tu affirmes c’est que jamais, tu n’as cessé d’aspirer à l’Être.

  52. Bab-One says:

    Que fais-tu de ces mots du poète ?:

    Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.

    De colline en colline en vain portant ma vue,
    Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
    Je parcours tous les points de l’immense étendue,
    Et je dis :  » Nulle part le bonheur ne m’attend. « 

    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
    Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
    Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

  53. Mimosa says:

    Comme quoi on voit que chez certains l’abstraction remplace la vie ! Employer le verbe « être » pour dire que l’arbre « est » ici ou que la pomme « est » là-bas, ne relève que de l’utilisation d’un simple outil sémantique pour exprimer le fait que je ne rencontre que la pomme ou que l’arbre! A la question que posait Heidegger : « L’Être n’est-il qu’une fumée d’une réalité qui s’évapore et en face de laquelle, la seule attitude à avoir est de la laisser pleinement s’évaporer en quelque-chose d’indifférent ? » Je réponds sans hésitation: « OUI ! ».

  54. Falcophil says:

    C’est que tu lis Heidegger superficiellement car il pose une autre interrogation : « L’être est-il ce qui est le plus digne de question ? » En disant que tu ne vois que l’arbre ou la pomme, tu n’es pas différente de l’animal qui lui aussi ne voit que la pomme ou que l’arbre.

    « L’être est-il ce qui est le plus digne de question ? »

    Sans hésiter , je réponds, oui.

    Comme l’animal, l’homme voit des êtres et des choses, cela relève de l’intellect, à la différence de l’animal l’homme rencontre aussi l’Être des choses, cela relève de l’esprit. L’intellect qui ne saisit que les êtres et les choses, leur fonctionnement intrinsèques et leurs rapports réciproques, ne relève que de l’intelligence pratique. Cette intelligence que l’on peut aussi qualifier de technique, nous la partageons avec l’animal, une araignée a sa technique pour construire sa toile, nous avons la nôtre pour construire la « Toile », la seule différence étant de degré, notre technique est plus sophistiquée que celle de l’animal mais le plan est le même, évacuer les ordures du corps en creusant un trou dans la terre ou par un système compliqué de canalisation, la différence n’est que d’élaboration mais pas de dimension, cela reste toujours du domaine de l’intellect (Chez l’homme l’intellect forge certes une particularité qui est la représentation mentale, l’animal est uniquement poussé par l’instinct, l’homme aussi mais avec le concept en plus lequel relève déjà d’une sorte d’appel de l’Être en tant que propension à l’intelligible). Car La question de l’Etre est différente, homme comme animal notre intellect permet de voir passer les choses, l’homme seul entrevoit l’Être au travers duquel les choses passent car entrevoir cela, ne fait plus intervenir l’intellect mais l’esprit.

    « L’être est-il ce qui est le plus digne de question ? »

    Sans hésiter , je réponds, oui.

  55. Le morpion says:

    Ouais bon toujours les mêmes salades. ça croit exprimer des idées originales et pis on se rend compte que tout ça a déjà été dit , il y a plus de 2000 ans. et déjà ça faisait bien rigoler un type comme Diogène qui pour se foutre de la gueule de tous ces « métaphysiciens » disait en gros que:

    « Si vous avez faim, il y a bien mieux que la pomme que tout le monde voit, il y a l’être de la pomme que personne n’a jamais vu » !

    Et moi j’ajoute, l’Être de n’importe quoi, jamais ne vaudra le visionnage d’un bon film de cul !

  56. Falcophil says:

    L’intellect tourné vers les choses ne pose que des problèmes et des questions, l’esprit tourné vers l’Être pose le problème et la question. L’intellect animal ou humain veut maîtriser les choses et les êtres pour sa jouissance ou sa survie, l’esprit ne cherche nulle jouissance et nul intérêt dans l’Être, il le rencontre parce que telle est sa destinée. L’intellect qui ne connaît que des questions techniques ne pense qu’au fonctionnement du navire, ce qu’en jargon philosophique on nomme l’étant, l’esprit n’envisageant que la question qui est tout sauf technique, voit au-delà du navire, et considère l’océan sur lequel il flotte puis l’océan sur lequel flottent tous les navires et puis l’océan qui englobe la faune aquatique et qui entoure les continents et puis encore l’espace qui entoure l’océan et puis au delà encore un autre espace qui entoure cet espace, l’Être est ce qui nous porte à reculer sans cesse vers le plus antérieur, il est propre à l’homme parce qu’il est abîme, l’intellect n’est qu’animal parce qu’il n’est tout bonnement qu’utile, ne voyant que des choses, il organise le profane, tandis que c’est par l’esprit tourné vers l’Être que s’installe le mystère de l’abîme et donc le sacré.

    « L’être est-il ce qui est le plus digne de question ? »

    Sans hésiter , je réponds, oui.

  57. Lucie says:

    Je veux à mon tour te coincer avec le même piège que tu avais quelque part plus haut déjà utilisé contre moi à propos de cet argument en apparence logique voulant qu’il ne peut y avoir plus dans l’effet que dans la cause. Comment donc l’Être qui m ‘apparaît comme impersonnel (C’est du moins ce qu’il est chez Heidegger) pourrait-il être cause de ta conscience personnelle ? Comment peux-tu d’ailleurs le concilier avec le « Créateur » ? l’Être en tant que cadre « océanique » ou réceptacle et condition de ce qui paraît, cet Être là qui ne parle pas, ne pense pas, qui ne veut rien, qui n’entend rien et donc ne répond à rien comment donc pourrais-tu le concilier avec la parole qui sort du buisson ardent pour dire  » Je suis celui qui suis ? ».

  58. Falcophil says:

    Par l’intellect se fabriquent des outils pour se saisir des choses, par l’esprit se pose l’horizon de l’Être sur fond duquel paraissent toutes choses y compris les outils. L’intellect quoiqu’ échafaudant la technique la plus complexe ne nous fait cependant pas sortir de la condition animale, la technique la plus performante ne nous donne qu’une animalité performante, l’idolâtrie technique nous enfonce même davantage dans la condition animale, C’est pourquoi c’est un fait du Diable, force de mépris pour Dieu et pour l’homme que de vouloir sans cesse nous maintenir sur le strict plan de l’intellect et de faire s’évanouir l’esprit dans l’intellect par le totalitarisme profane. C’est parce qu’il veut nous maintenir au plan animal que le Diable induit à la pensée strictement technicienne, ce que le tentateur propose, ce qu’il suggère à l’homme, c’est même de dénaturer l’animal en plaçant le sacré dans l’animalité. S’il y a effectivement une sagesse innée dans l’animal en ce qu’il connaît la limite et qu’il sait à quel moment il doit s’arrêter, le Diable qui par essence dénature, non seulement veut maintenir l’homme dans sa condition animale mais pour en faire un animal sans limite, un animal qui veut toucher à tout y compris à ce qui doit être contemplé mais non pas touché, un super animal doté d’une super technique, bref, un animal satanique voulant que rien ne l’arrête dans sa volonté de toucher à tout y compris au sacré qu’il vise à ramener à la stricte logique profane où ne doit s’imposer que l’intellect.

  59. Lucie FER says:

    Ne serais-tu pas toi-même un super animal technique dans la pensée de ton Dieu qui t’as créé en définissant par avance ton essence un peu comme l’ingénieur a par avance conçu telle voiture ou tel avion ? Je te rappelle sur ce point ce qu’a pu écrire un philosophe :

    « Le concept d’ homme dans l’esprit de Dieu est assimilable au concept de coupe-papier dans l’esprit de l’industriel ; et Dieu produit l’homme suivant des techniques et une conception, exactement comme l’artisan fabrique un coupe papier suivant une définition et une technique »

    ( Jean- Paul Sartre, « l’existentialisme est un humanisme »)

    C’est d’ailleurs tellement vrai que ceux qui veulent nous démontrer une prétendue création du monde nous parlent d’une intelligibilité du cosmos au travers de ses lois et de ses constantes comme s’il s’agissait de retrouver là les schémas d’élaboration, un programme ou des plans, présidant à la machine conçue dans la pensée de l’ingénieur.S’il y avait un Dieu alors nous serions comme des pantins dans les mains du marionnettiste puisqu’il aurait par avance conçu notre nature et notre essence. C’est là encore tellement vrai que ces parangons de vertus chrétiennes que sont les moines pour les cathos doivent totalement abdiquer leur personnalité pour se mettre sous la coupe de leur supérieur en lequel on leur enseigne à voir la personne du Christ.

    « Ne pas aimer sa volonté propre » pour obéir entièrement au prieur, c’est dans la règle de Saint Benoît, obéir donc au supérieur quand bien même il se tromperait ou qu’il serait étroit d’esprit, buté sans imagination et sans ouverture (Voir le film « Les innocentes » d’Anne Fontaine »).
    et c’est du coup, là que nous pourrions dire que si le Diable existe, c’est qu’il nous parle forcément comme un ami voulant préserver notre dignité d’individu dans toute sa subjectivité car il ne peut que nous dire comme un écho railleur et déformé de la parole du buisson ardent, ces paroles que Goethe met dans la bouche de Mephistophélès : « Je suis celui qui nie ».

    L’Être (ou l’en soi en langage sartrien), relève nécessairement de ce qui doit être nié, en ce sens le Diable n’est pas, tout simplement parce qu’il ne fait qu’exister.

  60. Sophie says:

    Quelle misérable conception de Dieu que de le voir comme un ingénieur ! de ce point de vue, ton fumeur invétéré du café de Flore reste l’héritier du puéril anthropocentrisme de Voltaire incapable de se délivrer d’une conception technicienne de la transcendance. Il n’y que l’image poétique qui peut nous aider à nous rapprocher un tant soit peu de l’acte créateur opéré par Dieu. Ainsi en est-il de la lumière qui apparaît sous l’effet du logos ou de la poussière pétrie pour former l’homme s’animant alors par une haleine de vie insufflé dans ses narines. A partir de là on peut trouver d’autres variantes telles que la vie dans le songe de la respiration divine vibrant soudain
    comme la feuille
    à la brise d’une aube
    expirée par le Père.

  61. Falcophil says:

    Précisons que le « fumeur invétéré » est un enfant de Descartes. Il le rappelle lui-même dans l’ouvrage cité par Lucie (fer) où il souligne que le cogito constitue le soubassement de l’existentialisme non certes comme méthodologie d’un agir technique mais comme subjectivité absolue d’où découle mon propre agir moral. Fondamentalement, le résultat est le même, le monde matériel ou naturel (Voire traditionnel) perçu de manière méprisante, soit comme un pur déterminisme mécanique qu’il me faut maîtriser, soit, dans ce même déterminisme (celui de « l’en soi ») comme un danger potentiel pour mon « pour soi » toujours menacé d’être figé, entravée dans sa non essence continuellement changeante et variable en fonction des « situations ». On pourrait soutenir qu’on trouve là quelque piquante amorce d’une résurgence gnostique où le monde apparaissant inférieur et mauvais parce que extérieur à ma liberté créatrice, c’est ma pensée subjective qui pourrait alors me tenir lieu de « plérôme ».

  62. Sophie says:

    Je trouve un autre exemple dans ces très beaux chants des trappistes de Tamié (composés, je le dis au passage en hommage à leurs frères martyrs de Tibhirine).

    Matin du monde
    Où Dieu rêva
    D’écrire pour les siècles l’unique poème
    Prenant la mer
    Pour baptistère
    Il profère l’espace au vent de son haleine

    Matin du monde
    Où dieu créa
    En élevant les yeux vers la nuit esseulée
    Le pur éclat
    De son regard
    Fait éclore la terre à son humanité

  63. Lucie says:

    Du verbiage, sans plus !
    Quitte à faire de la poésie je préfère le lyrisme du visionnaire de Sils Maria aux mièvreries dont tu te délectes. Et quant à Falcophilosofesses, il est clair qu’il n’a rien compris à l’existentialisme sartrien. Il est tout simplement inepte de parler de je ne sais quelle évasion vers un ersatz de plérôme concernant ce qui relève avant tout d’une morale(Non générale mais individuelle) de l’agir concret dans le monde. A t-il seulement lu et médité l’ouvrage dont j’ai parlé et plus particulièrement de sa maxime clé: « je choisis donc j’invente ». ?

  64. Le Morpion says:

    @ Sophie

    AHahAHAHAHAHAAAAAAAA!!!!!!!

    Entre nous ton Paternel , y pue quand même un peu d’la gueule ! Un conseil, quand il t’envoie dans la tronche son haleine empestée, mets un masque, des fois où ses vents qui schlinguent transporteraient quelques coronamerdes !

    AHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!!

  65. Clash says:

    Ce qu’il veut montrer c’est le caractère « luciférien » de la modernité et bien entendu, dans son esprit dérangé de catho obscurantiste, l’auteur de la « Nausée » se trouve aux première loges. Mais après tout, la modernité devrait être fière d’être assimilée à Lucifer mot par lequel, rappelons le, la vulgate veut traduire l’expression d’Isaïe « lumière de l’aurore » car c’est en effet la lumière d’une nouvelle aurore qu’apporte la modernité en nous détournant de ces chimères nommées Dieu et « au- delà », donnant ainsi à l’humain la vraie lumière, celle qui lui permettra de faire en sorte qu’un jour il devienne enfin Dieu ! Leur Bible les enchaîne en leur promettant le ver et le feu, la modernité vous promet la délivrance en vous apportant le feu et le fer !

    On nous dit que : « le diable, c’est de la forme qu’on n’en finit plus de reconstruire, de malaxer , de triturer, de palper, de tripoter… »

    C’est en quoi le Diable est effectivement très moderne puisque la modernité c’est précisément la matière même du monde qui, par l’usage incessant de ses lois physiques ou biologiques, est inlassablement malaxée, triturée, reconstruite. On peut désormais fabriquer un lapin de la taille d’un chien et demain on fabriquera un cheval de la taille d’un lapin, les bébés peuvent se programmer pour les couples homosexuels, un enfant peut d’ores et déjà bénéficier de trois parents biologiques, demain, il en aura quatre, cinq et plus encore, les bébés seront à la carte, on les choisira sur catalogue, on les commandera peut-être sur Amazon, , on pourra bientôt changer de sexe à volonté en attendant l’humain synthétique et augmenté au travers du transhumanisme, on créera de nouvelles cellules qu’on introduira dans nos corps, on mettra Google dans nos cerveaux, les puces, le métal et l’acier prendront le pas sur le biologique, d’ores et déjà Lucifer a quitté les enfers pour élire domicile dans la Silocon Valley , on mélangera des gênes humains avec des gênes animaux et on créera de nouvelles formes de vie par d’incroyables hybridations. Puisqu’il y a des cinéphiles parmi vous, alors je vous cite un film révélateur de cette extraordinaire pouvoir de reconstruction donné à l’humain, « AVATAR ». je dirais qu’à la limite l’histoire de l’occident est coupé en deux, d’abord le royaume de dieu puis , le plus exaltant parce que le plus libérateur, l’avènement du Diable. Celui-ci commence avec la Renaissance, quand Pic de la Mirandole fait parler dieu qui s’adresse à l’homme en lui disant qu’il lui donne le pouvoir d’être ce qu’il veut mais il est évident qu’ici, c’est le Diable qui parle et qui donne la pleine liberté d’une existence abolissant toute notion d’essence. Le temps de dieu était celui de l’aliénation par la forme fermée, le temps du diable commence avec la libération par la forme ouverte, et c’est en effet le temps de la Renaissance où l’on voit au travers de Leonard de Vinci que l’homme de science disséquant et dessinant le cadavre commence à prendre le pas sur le contemplatif dessinant les traits de la Vierge puis nous atteignons un degré supplémentaire de libération avec le Baroque, temps durant lequel la forme se love, se contorsionne pour en arriver à
    l’éclatement total. On nous dit qu’aujourd’hui, l’art contemporain c’est le grand n’importe quoi, et c’est précisément pourquoi c’est la grande libération, on déplore que bientôt on ne saura plus qui nous sommes, que les notions d’hommes , de femmes, de français ou d’allemand n’auront plus aucun sens
    et c’est précisément pour cela que l’humain deviendra enfin lui-même dans l’aventure exaltante de son auto-référence. Dieu c’est la frontière qui bloque nos capacités de dépassement, le diable c’est le « no border » qui nous rend à nous même comme seuls maîtres de nos destinées. Dieu nous pousse à nous haïr , à nous mépriser à nous tenir pour de l’ordure en nous cloîtrant au sein de couvent qui puent la cave humide, c’est ce qui ressort de ces spiritualités mutilantes qu’on lit dans des best sellers de la littérature chrétienne tels que la règle de saint Benoit ou l’imitation de Jésus-Christ. Leur prétendus « saints » ne font que répéter qu’il nous faut abdiquer notre volonté propre et s’en remettre à leur dieu qui effectivement nous manipule comme des pantins. Tout à fait par hasard, j’entre dans une de leur librairie (La Procure ) , encore tout à fait par hasard , je prends un livre sur Foucauld (Charles avec un d et non Michel avec un « t ») et à la première page que j’ouvre, je peux lire :

    « Mon Père, faîtes de moi ce qu’il vous plaira. Quoique vous fassiez de moi, je vous remercie, pourvu que votre volonté se fasse en moi, je ne désire rien d’autre ».

    Fermez le ban ! Et ils se disent libre ! Comment ils concilient leur liberté avec un dieu qui se sert d’eux pour faire ce qu’il veut, là, je ne peux dire mais il est vrai que comme disait Pascal, dieu peut dessiner un cercle tout en traçant une ligne droite. Non, notre ami, c’est bien Lucifer, lui du moins nous pousse à nous aimer dans notre véritable nature qui n’est que l’aventure exaltante du déracinement créatif où l’on se reconstruit sans cesse. Dieu ne veut pas notre résurrection, bien au contraire, il veut notre mort puisqu’il prétend nous définir alors même que toute définition de quelque-chose suppose que cette chose est finie et donc achevée et donc terminée et donc morte. Le schéol où vont les vivants n’est rien d’autre que le lieu où se laissent duper ces pauvres hères qu’on appelle des croyants.

  66. Lucie says:

    @ Falcophil

    Inutile pour me piéger de forger un intervenant tenant des propos à la limite de la caricature et de la science fiction, tout cela est sans rapport avec la question traitée par Sartre. Il ne s’agit pas chez lui d’accorder une valeur à l’homme d’après les inventions de quelques hommes, il s’agit de bien autre chose, il s’agit de chacun d’entre nous qui est invité à être « hors de lui-même » en ne cessant de s’inventer au travers de chaque situation qui le sollicite. Il n’ y a pas de morale toute faite écrite quelque part , il n’y a que ma liberté subjective qui invente la solution en inventant la valeur dans telle ou telle situation concrète. Aucun signe à déchiffrer dans le monde car c’est moi seul-e qui doit inventer le signe. Voilà ce que l’on peut entendre par la maxime : « je choisis donc j’invente ». Rien à voir avec le gnosticisme que tu invoques si spécieusement à titre de comparaison ! Fais d’abord l’effort de lire les auteurs au lieu de raconter à leur sujet n’importe quoi !

  67. Falcophil says:

    1- Parmi les chants effectivement de très grande beauté des trappistes de Tamié, je voudrais en choisir un, (celui accompagnant la belle réussite de Xavier Beauvois) et le combiner avec un aphorisme de ton exalté de Sils Maria pour t’expliquer comment de l’impersonnalité de l’Être on remonte vers la personne du créateur.

    Ô Père des lumières
    Lumière éternelle
    Et source de toute lumière
    Tu fais briller au seuil de la nuit
    La lumière de ton visage

    L’Être est comme la lumière qui permet à tout d’apparaître. Dans un premier temps, on ne voit pas la lumière, on voit les objets et les êtres qu’elle éclaire tout comme on ne voit pas l’Être mais uniquement les êtres et les choses lesquels supposent comme condition de leur apparition qu’il y ait déjà de l’Être, ce qui au fond revient à dire que la matière est remplie d’intelligible et donc imprégnée d’esprit et de logos. La lumière comme l’Être relèvent de réalités qui sont d’autant plus condition d’un dévoilement de multiples richesses qu’elles paraissent effacées et discrètes (Que ceux qui, pétris d’orgueil et d’arrogance, ne comprennent rien à l’humilité à laquelle nous invite la règle de saint Benoit, méditent un peu ces deux exemples !)

    Maintenant, si l’on tente de voir la lumière, alors on finit par remonter à sa source, le soleil et de même,

    « Lumière née de la lumière »

    l’Être que l’on tente d’apercevoir nous fait remonter à une autre source qui contient déjà tout ce que l’Être fait apparaître et plus particulièrement mon logos et mon esprit tourné vers l’intelligible,

    « Père des lumières
    Et source de toute lumière »

    de sorte qu’à force de contempler l’abîme de l’Être, on se rend compte que « c’est l’abîme qui nous regarde ».

    2- Te concernant, tu inventes peut-être mais non au sens de créer mais bien plutôt au sens de trouver ce qui était déjà là, en l’espèce, tu as trouvé une philosophie toute prête et tu nous jettes à la figure des phrases que tu puises dans un bouquin qui personnellement me fait hausser les épaules. C’est une fausse idée de la liberté que de soutenir qu’elle ne s’appuie que sur le néant. Comme si l’ on n’ était pas d’autant plus soi-même en s’appuyant sur le tout autre que soi-même ! Pour que la fleur pousse au sein du pot, il faut bien que celui-ci reçoive la terre, la graine et l’eau, c’est-à-dire des réalités autres que lui-même ! Par ailleurs, au regard de plus de 2000 ans de pensée qui nous précèdent qu’apportons nous de réellement personnel ? Pas grand-chose. Nous n’avons rien de plus à offrir qu’un petit caillou posé à côté d’une cathédrale ! C’est un lieu commun que de dire que ceux qui inventent au sens de créer sont extrêmement rares. Concernant le mode de pensée pour lequel tu as opté, il découle de 2 génies hors du commun, Descartes et Kant qui ont opéré la « révolution copernicienne » (Mais je la crois en effet tout autant« luciférienne ») à partir de laquelle le monde s’infère de plus en plus de la pensée au point d’en arriver à certaines insanités « french touch ou french theory » pour lesquelles nous aurions été paraît-il très appréciés dans les universités américaines.

    3- Ainsi en est-il de cette idée consistant à vouloir tout tirer de soi et qui ne porte au fond qu’au pléonasme. A supposer même qu’une valeur puisse n’être tirée que de moi-même, elle n’aura de sens que pour moi-même et ne pouvant donc s’imposer aux autres, elle ne pourra se présenter comme une essence puisque n’étant limitée qu’ à ma propre personne, elle sera dépourvue de ce caractère de généralité propre à l’essence. Vivre une action comme pure création subjective tout en prétendant qu’elle soit représentative d’une essence de l’homme, relève de la quadrature du cercle (si Dieu seul peut tracer une courbe en écrivant droit, il est normal que l’homme qui se prend pour Dieu puisse à son tour prétendre surmonter ce genre d’oxymore !). Mais on l’a déjà dit , l’homme Dieu n’est que la singerie de Dieu. En l’espèce, nous sommes presque placés ici dans un état schizophrénique car c’est comme si j’entendais créer mes propres règles du code de la route et prétendre ensuite qu’elles soient généralisables en conduisant ma voiture suivant ces règles forgées par ma création personnelle ! Si je suis libre d’aller où je veux avec mon véhicule, c’est bien parce qu’il y a préalablement un code de la route qui ne vient pas de moi pas plus qu’il ne vient d’aucun conducteur et qui relève d’une antériorité générale qui s’impose à tous.

    Le mot « essence » veut dire général ou ne veut rien dire et ainsi que l’Aquinate le professait avec bon sens : «  C’est ce qui est plus général qui est premier par nature ». D’où il s’ensuit que c’est l’existence qui en découle et non l’inverse !

    Face aux déconstructions et autres absurdités de la pensée contemporaine, on en revient toujours à la rigueur et à la solidité de saint Thomas d’Aquin, c’est une boussole fiable pour naviguer sur l’océan de non-sens du monde actuel.

    4- Pour en arriver maintenant à la question de la résurgence gnostique, cela me semble relever d’une évidence qu’elle découle nécessairement d’une optique anthropocentrique dévalorisant le monde extérieur dans la mesure où c’est ma pensée qui détermine de plus en plus ce que doit être le réel de sorte que c’est en effet mon esprit qui doit finir par prendre la place du « plérôme » de l’ancienne mythologie gnostique. Qu’il y ait dans la pensée de Sartre une dévalorisation du monde comme en soi prédéterminé et donc en tant que tel incapable de se « construire » me semble non moins évident. La gnose que caractérise la haine du monde matériel (Et donc haine luciférienne de Dieu, entendons, le Dieu biblique présenté comme le « mauvais démiurge ») nous la trouvons aujourd’hui partout, de l’état embryonnaire au travers de l’imbécile vulgarité du morpion , en passant par ce « Kroack », pauvre avatar de Cioran, les délires de Clash sur l’humain biologique reconstruit, jusqu’aux subtilités (non moins délirantes ) de certains penseurs américains marqués de « french theory » telle une Judith Butler soutenant que le substrat corporel et matériel est mauvais pour la bonne raison qu’il nous impose ses contraintes,( ce qui semble lui rendre difficilement supportable ce fait naturel voulant qu’il n’y ait que deux sexes biologiques alors que notre conscience voire notre discours performatif devraient nous autoriser à vivre dans notre subjectivité un plus grand nombre de manière d’être que de se sentir seulement soit homme ou soit femme), le genre relevant d’« une action susceptible de proliférer au delà des limites imposées par l’apparente dualité des sexes ( cf: son ouvrage « Trouble dans le genre »). Autant dire que nous avons là, ce Diable exalté plus haut par Clash et qui donne:

    « la pleine liberté d’une existence abolissant toute notion d’essence. »

    en précisant que :

    « Le temps de dieu était celui de l’aliénation par la forme fermée, le temps du diable commence avec la libération par la forme ouverte, »

    La nature comprise comme un « en soi » nocif parce que toujours égal à lui-même et qui menace en cela d’engluer ma conscience libre, créatrice, et donc en continuel devenir, c’est toujours du Sartre transmis à Judith Butler par Simone de Beauvoir interposée, c’est aussi de la gnose moderne où le « mauvais démiurge » serait inscrit au cœur de cette nature en tant que forme fermée.. Si la gnose bien comprise, c’est en effet le monde créé par un dieu pernicieux, la pensée de Sartre, il en vient à dire que même si Dieu existait cela ne changerait rien (sous entendu parce que cela serait forcément un Dieu mauvais en tant que contraire à ma liberté d’auto-construction ), et tout ce qui en découle est bien de nature néo-gnostique puisque le monde objectif est perçu comme un univers carcéral emprisonnant mon « pour soi » dont je ne peux que me libérer par le libre choix de ma conscience subjective qui effectivement peut faire désormais office de « plérôme ». N’a-t-on pas là ce dualisme radical entre le monde de l’esprit et celui du corps que vitupérait déjà saint Irénée de Lyon dans son « adversus haereses » quand il évoquait les élucubrations d’un Carpocrate ou d’un Valentin ?

  68. Le morpion says:

    Quel charabia ! Un conseil de quelqu’un qui lui aime la matière et n’aime rien qu’elle, va plutôt te laver la cervelle par de bonnes vidéos X. Laisse tomber saint Luc pour le LUC! Je t’envoie ce lien vers un bon choix de films avec la reine des poufiasses!

    https://www.xnxx.com/pornstar/sara-jay

    Corps magnifique mais tête épouvantable, enfin satanique quoi !

  69. Falcophil says:

    Pauvre type !

  70. Kroack says:

    Le morpion n’est pas très cohérent avec lui même, il dit n’aimer que le monde matériel,que le monde des corps et pourtant il nous dit plus haut sa répugnance pour ce monde toujours miné par les virus et la pourriture ! c’est l’un ou l’autre, on accepte tout où l’on rejette tout. Pour moi, c’est la 2ème solution, je rejette tout. Le corps ? Pourquoi faudrait-il aimer le corps ? Chose qui sue et qui pue, qu’il faut sans cesse laver parce que toujours guetté par la crasse, qu’il faut toujours soigner parce que sans cesse la proie des microbes, l’ordure et la vermine étant sa destinée finale. Qu’ont elles d’attrayant ces jouissances que le corps est supposé vous donner ? Quoi de poétiques dans ces enlacements aux positions grotesques, masses gémissantes et gloussantes parcourues de contractions spasmodiques tandis que les facultés mentales se voilent et s’éteignent. Quoi d’esthétique dans ces machins qui gonflent et s’introduisent au sein d’ orifices poisseux pour y déverser la gluante matière de la vie ! Voyez donc de quelle manière une belle fille devient tout d’un coup ridicule dans ces postures copulatives, à quatre pattes ou sur le dos ou tandis qu’elle pratique une succion sur ce qui enverra dans sa bouche une variété de morve. Je me souviens vaguement d’un passage de Maupassant libertin notoire qui savait donc de quoi il parlait, où l’écrivain exprime son dégoût de l’accouplement auquel il oppose le mode de reproduction éthéré des fleurs qui par le vecteur des abeilles transportent le pollen d’étamine en pistil. Grégoire de Nysse définit la situation antérieure à la chute comme « kathradotes » désignant ainsi la pureté d’un état non maculé par la vie sexuelle, pas tellement différent du plérôme des gnostiques, lieu immatériel de pure intellection d’où par quelque obscur dérèglement des âmes ont chuté pour se retrouver prisonnière d’une matière synonyme de mal créée par un démiurge mauvais. Dommage qu’une telle idée n’ait pu s’imposer, dommage que l’Eglise officielle l’ait toujours pourchassée jusqu’à lui faire la guerre au travers de ses avatars bogomiles et cathares. Un historien catholique justifie l’extermination de ces derniers par ces mots :

    « Refusant le mariage, exigeant la contraception absolue et l’avortement, faisant du suicide une obligation pour le salut, le (catharisme) conduisait les sociétés humaines à la mort, il était l’auto génocide ».

    (Jean Dumont : l’Eglise au risque de l’histoire)

    Que n’a-t-on au contraire donné aux cathares la possibilité de faire triompher leurs idées ! Combien auraient pu si ces opinions s’étaient imposées, se trouver dispensés de cette sinistre ensomatose, repugnant et bref intermède entre le premier cri et le dernier râle !

  71. Falcophil says:

    arrivé à ce point là, tu te trouves face à l’alternative évoquée à propos de Huysmans :

    « le pied de la croix ou le canon du révolver »

  72. Kroack says:

    La canon du révolver a beaucoup plus de classe !

    Rien d’étonnant à ce que, la volonté, chose en soi puisse se nier lorsqu’au travers de l’intelligence du penseur, elle comprend sa foncière laideur, un peu comme dans une nouvelle de Lovecraft, une chose monstrueuse remonte laborieusement des profondeurs de la terre pour émerger au cœur d’un palais en ruine et se trouvant soudain en face d’un miroir, pousse alors un cri d’effroi et décide aussitôt de s’en retourner à sa vie cachée dans les tréfonds telluriques. Lorsqu’elle se connaît, la volonté chose en soi, se voit fondamentalement absurde et renonçant alors à son statut de chose en soi, elle devient dès lors bien plus divine que le dieu monothéiste enlisé malgré son omnipotence, dans son impossibilité de renoncer à être Dieu.

  73. Lucie says:

    Kroack, je te l’ai déjà dit, si tu es incroyant, tu es en cela sur la bonne voie mais laisse tomber le macabre Schopenhauer pour te tourner vers le véritable athéisme non celui corrompu par le dolorisme chrétien mais l’athéisme sain, l’athéisme paien d’Epictète et de Nietzsche. Maintenant, ta haine irrationnelle de la vie que traduit ton athéisme christianisé doit certainement s’expliquer aussi par quelques obscurs refoulements. Je connais un excellent psychanalyste, tu pourrais peut-être le consulter.

    Et quant à toi Falcophil, je ne sais trop quoi répondre à ton blablabla puisque tu t’obstines à ne pas comprendre. Oui, une action peut en effet relever d’une pure subjectivté tout en étant révélatrice d’une essence, puisque l’essence humaine c’est la capacité de réfuter toute généralité et donc toute essence !Tu attends que quelqu’un d’autre te dise quelle est l’action la plus juste, tu attends que quelqu’un d’autre te prenne la main pour te conduire dans le noir, tu cherches sans doute quelque code éternel où serait détaillée chaque solution particulière pour chaque difficulté concrète, mais tu attends et tu cherches vainement parce qu’il n’y a personne pour te conduire et que c’est à toi seul qu’il appartient de décider. Mais tu préfères ne rien écouter en allant te réfugier dans ton Moyen Âge d’où tu te permets de traiter de luciférienne la voix de la sagesse. J’ai conservé un livre (Et sur ce point je ne peux qu’approuver les propos imaginaires de ton « Clash » inventé) un recueil de textes du théologien catholique anglais, John Henry Newman et qui entre autres, s’adressant à son dieu nous dit ceci :

    « Fais de moi ce que tu veux !
    Je ne marchande pas
    Je ne cherche pas à savoir à l’avance
    Quels sont tes desseins sur moi
    Je veux être ce que Tu veux que je sois »

    Il est trop facile d’abdiquer ainsi son individualité en refusant d’admettre que la vie n’a pas de sens à priori et que le sens , il n’appartient qu’à toi seul de l’inventer !

  74. Kroack says:

    Ailleurs, au sein de l’Islam, on voit les musulmans les plus scrupuleux
    être obsédés de propreté corporelle parce qu’ils sont à juste titre rebutés par ce corps empli de sperme, de morve, d’urine, d’excréments et autres humeurs visqueuses. Le verset 222 de la 2eme sourate recommande par exemple aux hommes de ne pas approcher les femmes pendant les menstrues. Les musulmans se préservent de l’impureté par les fréquentes ablutions chassant les continuels écoulement et salissures du corps, expression de sa substantielle pourriture incompatible avec l’immatérielle sainteté d’Allah. On pourrait rapprocher cela de cette réflexion sur le sens de la continence propre au sacerdoce de l’Eglise romaine et que l’on trouve sous la plume d’un théologien catholique :

    « Le maniement habituel des choses saintes, et spécialement la consécration eucharistique demande une pureté d’âme dont la continence sexuelle est normalement une des conditions »
    (Louis Bouyer : Le sens de la vie sacerdotale, Cerf, page 136)

    Pourquoi existerait-il incompatibilité entre sainteté, pureté d’âme et vie sexuelle si ce n’était que celle-ci est liée à la saleté du corps dont l’évacuation des ordures passe par l’organe génital et qu’elle me ramène à la bête sans cervelle n’aspirant qu’à son rut ainsi qu’à l’avachissement qui le suit, que ce soit sur le sol boueux sous les arbres ou sur des draps souillés sous la couette.

    Quoiqu’il en soit, si les musulmans se préservent de la saleté par le voile ou l’ablution, mieux vaut encore radicaliser cela et s’en préserver par le renoncement et rien ne peut mieux aider au renoncement que la rumination morbide.

  75. le morpion says:

    pour t’enlever tes idées noires, une élève de sara jay, Nina Kayy, avaleuse de bites et cul d’enfer !

    https://www.xnxx.com/pornstar/nina-kayy

  76. Falcophil says:

    @ Lucie

    « une action peut en effet relever d’une pure subjectivté tout en étant révélatrice d’une essence, puisque l’essence humaine c’est la capacité de réfuter toute généralité et donc toute essence ! »

    Quellle parodie !

  77. Lucie says:

    Mais je revendique la parodie.
    Je revendique le pastiche

    A l’Evangile de Jean et son « Au commencement était le verbe »

    je substitue le propos de Faust:

    « Au commencement était l’action » !

    Inversons les rôles, la meilleure part est celle de Marthe et non celle de Marie !

  78. Kroack says:

    Saint Athanase dans sa vie de saint Antoine nous rapporte que le fondateur du monachisme chrétien pour persévérer dans sa résolution de renoncer au monde gagna un cimetière a l’orée de la ville puis « Il entra dans un tombeau, ferma sur lui la porte et y demeura seul ». Où l’on voit là encore combien le contact continuel avec la mort entretient l’écoeurement bénéfique et participe donc nécessairement de la sotériologie. Saint Benoit au point 47 du chapitre 4 de sa règle servant de fondement à tous les autres ordres monacaux recommande « d’avoir chaque jour la mort devant les yeux ». Sur ce point toutes les sagesses se rejoignent, celle du stoïcien comme celle du chrétien ou du bouddhiste et qui peuvent se résumer en une brève formule : « regarde les choses qui passent comme si elles étaient depuis toujours passées et c’est sans problèmes qu’au travers d’elles, tu passeras ». Point de sagesse sans obsession macabre nous dit Cioran. , ajoutant que si le cadavre invite au renoncement, le squelette porte à la sérénité. Autant dire que le cadavre pourrait servir de prolègomène à une métaphysique, celle du squelette. Le crâne, le fémur, le tibia et autres parties osseuses tels seraient alors les nouveaux éléments d’une ontologie tenant lieu de métaphysique dans un monde qui ne veut pourtant plus de métaphysique. Si avec raison certes, nous rejetons les mirages de la métaphysique, nous n’en avons pas moins besoin d’elle pour ne pas nous laisser berner par ces autres mirages de l’ici-bas .

  79. Sophie says:

    Lucie, le Morpion, kroack;

    – arrogance et orgueil
    – Concupiscence de la chair
    – Acédie ou démon de midi

    La trinité démoniaque !
    Et les attaques se font de plus en plus insistantes!

    Pour un temps je te conseillerais de fermer ton site. Comme pour un certain virus mieux vaut bloquer momentanément les frontières !

  80. Falcophil says:

    Oui, je vais suivre ton conseil. il me faut souffler un peu !

  81. Fidelis says:

    S’il n’y avait pas tant de victimes à déplorer, on pourrait presque parler de certains apports bénéfiques du désormais trop manifeste agent pathogène, apports plus particulièrement propices à neutraliser cette satanique inversion trinitaire évoquée par Sophie.

    Concupiscence de la chair ?Osons espérer que certains tel le morpion soient incités à relativiser leur dérisoire petit être empirique pour se recentrer sur leur dimension véritable, ce qui commencerait, entre autres, par le fait de prendre une fois pour toute conscience du caractère avilissant de ces petits films débiles qu’il prend plaisir à visionner. Je ne pense pas que l’on ait envie de voir cela en ces temps de crise, générateurs de stress ou d’angoisse. Il faut un certain état relatif de bien-être pour se délecter à ces jeux insanes et c’est là que l’on voit tout le caractère destructeur du bonheur. Le diable, on l’a noté plus haut peut prendre des aspects stupides et c’est sous ces aspects qu’il pourrait être le plus dangereux en ce qu’il nous laisse hors de l’être, en flottement à la surface du monde. Il y a peut-être pire encore que de descendre aux enfers, c’est justement de ne pas y descendre car ne pas y descendre signifie trop souvent que l’on reste à l’état de plumule inconsistante. Descendre aux enfers est une manière d’appréhender l’être et ne pas l’appréhender du tout, voilà le pire des enfers, on l’a déjà dit et les juifs l’avaient déjà dit bien avant, on appelle cela le shéol.

    Orgueil de la vie ? Ici c’est à Clash qu’il faut répondre, ce n’est d’ailleurs pas nous qui répondrons car un certain COVID 19 peut s’en charger en faisant voler en éclat cette arrogance née d’une puissance humaine qui serait propre à faire fi des limites et des bornages. Outre que l’on redécouvre cette naturelle solution de bon sens afférente au territoire avec la suspension de l’espace Schengen et le retour des frontières, convenons que nous chutons de ce piédestal d’infatuation donné par ce pouvoir technique et scientifique supposé nous rendre « maître et possesseur de la nature ». On se croyait presque invincible et voilà qu’ un simple organisme de taille infime suffit à nous plonger dans une crise sanitaire et même une catastrophe économique. On se prenait pour Dieu et voilà qu’une simple cellule infectée pourrait suffire à nous mener au chaos. On se croyait en droit de mépriser nos aïeux du Moyen Âge impuissants face aux épidémies et voilà que nos solutions ne sont pour l’instant guère différentes de ce qu’édictaient les villes médiévales ordonnant de s’enfermer derrière leurs murs et interdisant aux étrangers d’entrer chez elles. On se plaît à dauber la mentalité arriérée de l’ « âge sombre » et voilà que l’on fuit Paris vers la Province comme ces personnages de Boccace s’enfuyant de Florence ravagée par la peste pour gagner quelque retraite dans une maison de campagne. On se gausse à loisir de l’ignorance du temps des cathédrales où l’on croyait que pustuleux et lépreux portaient sur leur peau les stigmates de leur péché et voilà qu’on apprend que quelques éternuements obligent un avion d’atterrir en urgence ou que des mouvements de panique vident les magasins de leurs papiers WC. Avec peut-être cette différence que ceux du Moyen âge beaucoup plus humbles avaient probablement de ce fait des capacités d’endurance beaucoup plus fortes parce qu’ils ne partageaient pas cette illusoire présomption à l’égard d’une nature censée devoir toujours davantage ployer sous la main humaine, présomption qui nous laisse d’autant plus désemparé quand cette même nature se révèle en fait indomptable en refusant d’acquiescer à nos exigences.

  82. Ichthus says:

    @ Falcophil

    J’exprime tout de même mon désaccord quant au fait de laisser ces liens vers des sites pornographiques. C’est une souillure qui entache ton propre site.

  83. Falcophil says:

    Mais qui t’oblige à cliquer sur ces liens ?

    Et si tu cliques dessus qui t’oblige à t’ attarder là au lieu de t’en aller immédiatement ?

    Maintenant, si tu ne peux résister à l’envie d’aller voir et de visiter, il existe des prières:

    « Ne nos inducas in tentationem, sed libera nos a malo »

  84. Le morpion says:

    « Je ne pense pas que l’on ait envie de voir cela en ces temps de crise, générateurs de stress ou d’angoisse »

    Mais qu’est- ce que tu racontes abruti ! Bien au contraire la fréquentation des sites pornos est en hausse depuis que les gens sont confinés chez eux !

    https://www.fredzone.org/pornhub-le-trafic-en-hausse-avec-le-coronavirus-covid-19-322

    Faut bien se distraire ! Pour quelques rares demeurés comme toi, rescapés des temps médiévaux, c’est le chapelet, pour les autres c’est le cul, moi-même je n’en ai jamais vu autant qu’en ce moment. Tiens une découverte, Claire Dames, goulue de zobs et assoiffée de foutre comme pas possible !

    https://www.xvideos.com/models/claire-dames

  85. Fidelis says:

    Tu ne fais ainsi que fuir ton angoisse alors qu’il faudrait rester en elle et vivre avec elle, pour soi et pour les autres car être angoissé pour soi, c’est un peu se recueillir au sens de se reprendre tandis qu’ être angoissé pour les autres, c’est aussi sortir de soi pour s’ouvrir à eux. D’autres que toi, fort heureusement , comprendront, qu’il y a là, dans cette claustration forcée, occasion de donner consistance à sa conscience, entre autres , en l’épurant des sottises et saletés qui l’occupent d’ordinaire.

    Et il y a surtout, occasion pour toi d’être autre chose que le pauvre type que tu es en temps normal, cette occasion tu es en train de la manquer.

    Tant pis pour toi.

    Dans une certaine mesure Sophie a effectivement raison, le Diable est un minable qui n’aura de cesse de faire de nous, d’autres minables à son image.

  86. Sophie says:

    Le paradoxe serait qu’ici, les contraintes du siècle donnent occasion d’échapper à l’esprit du siècle.

  87. Fidelis says:

    Cela dit, j’avoue moi aussi ne pas comprendre l’intérêt de laisser traîner des liens menant vers de telles décharges d’immondices!

  88. Falcophil says:

     » Quoniam iniquitatem meam ego cognosco: et peccatum meum contra me est semper ».

    Psalmus 50

  89. Kroack says:

    Dans cette trinité que tu appelles « démoniaque » mais je la dirais plutôt parodique , s’il semble que le Père nommé « arrogance et orgueil » et son avatar dégénéré de Fils nommé « concupiscence » se trouvent en effet en assez piteux état, il m’apparaît tout autant que la 3eme hypostase se rapportant à l’ « Acédie » et qui méprise les deux autres (S’agissant d’une caricature de trinité, la circulation n’est point d’amour mais d’aversion et de mépris réciproque) , il m’apparaît donc que cette 3eme hypostase aurait tendance à se rengorger, au regard de la définition du « démon de midi » que donne Evagre le Pontique, « atonie de l’âme », autrement dit, état morbide que l’actuel confinement ne pourrait que favoriser. Si comme disait Pascal le malheur de l’homme est de ne pas savoir rester dans sa chambre, il faut bien dire qu’il ne peut rien lui arriver de pire que d’être en tête à tête avec lui-même. Il est déjà difficile de supporter les autres dont nous ne savons pourtant rien des pitoyables secrets, que dire alors de nous-même dont nous ne connaissons que trop les pauvres choses cachées !

    Enfin, on peut échapper à cela en s’adonnant davantage à la lecture. En ce moment, je relis mes classiques du XIXème, Balzac, Flaubert, Maupassant, à ce propos, j’ai retrouvé ce passage du normand auquel je faisais plus haut allusion sur la question du corps fondamentalement déjà nécrosé ainsi que sur le dégoût que peut inspirer le mode de reproduction du mammifère. Il s’agit d’une nouvelle intitulée : « un cas de divorce ». J’en cite donc quelques extraits :

    « Je ne peux plus voir ma femme venir vers moi, m’appelant du sourire, du regard et des bras. Je ne peux plus. J’ai cru jadis que son baiser m’emporterait dans le ciel. Elle fut souffrante un jour, et je sentis dans son haleine le souffle léger, subtil, presque insaisissable des pourritures humaines. Je fus bouleversé !
    Oh ! la chair, fumier séduisant et vivant, putréfaction qui marche, qui pense, qui parle, qui regarde et qui sourit, où les nourritures fermentent et qui est rose, jolie, tentante, trompeuse comme l’âme. »

    Et un peu plus loin, à propos des fleurs :

    « Elles se reproduisent, elles, elles seules au monde, sans souillure pour leur inviolable race, évaporant autour d’elles l’encens divin de leur amour…poudrée d’une semence de vie qui, dans chacune, engendre un parfum différent ».

    J’ouvre à cet égard une parenthèse pour manifester mon étonnement de ce que, à ma connaissance du moins, pas un de ces auteur patristiques, si imprégnés pourtant de platonisme, je pense plus particulièrement aux cappadociens, n’ait envisagé l’idée suivant laquelle, sans la chute, Adam et Eve se seraient reproduits de manière infiniment plus délicate et subtile, à la manière dont Marie fut fécondée par le Saint-Esprit.

    Continuons en retrouvant Maupassant, tellement écoeuré par la puanteur foncière du corps féminin, qu’il décide aussitôt de quitter Paris, lassé de sa vie de débauche, pour se retrouver quelque temps après à déambuler dans l’indicible paix d’un vieux couvent italien.

    Qui sait si à l’instar d’un Huysmans lui aussi fatigué des vains excès narrés dans « A rebours », Maupassant ne serait pas devenu un autre Durtal sans l’affection vénérienne qui avait commencé à lui ronger le corps et l’esprit ? Car après tout ,il venait de traverser l’essentiel des éléments pour que fût possible une conversion. Après la méphitique odeur d’une haleine de femme lui évoquant les relents des pourritures profondes, venait le voyage en Sicile où il reçut le choc macabre mais bienfaisant des catacombes de Palerme dont il nous a donné des lignes saisissantes pour se trouver enfin comme ravi au sein du cloître de Montréal.

    Quittons maintenant la Sicile et partons vers d’autres latitudes pour retrouver le prince Siddharta. Enfermé dans son palais depuis sa naissance, ne connaissant là que vie de jouissance mais tenaillé d’un sourd malaise, sans doute de par l’absence même du malheur, il décide alors de sortir de son enceinte pour successivement se trouver en face d’un malade, d’un vieillard et d’un cadavre. Après être revenu troublé et avoir réintégré son palais, ses yeux sont pour de bon dessillés quand il découvre les courtisanes endormies dans des positions ridicules et rebutantes, l’une qui bave, l’autre qui pète, l’autre encore dont la nudité dévoile un ulcère.

    Il vient alors d’entrevoir la vie sous son vrai jour et sa résolution est aussitôt prise, comment se délivrer de cette sordide et douloureuse boue qu’est le moi corporel, tel sera désormais l’objet de sa quête obstinée. Il quitte ainsi palais, épouse et enfant pour s’en aller au loin vivre en ermite et devenir bien plus tard l’ « éveillé », plus communément appelé le « Bouddha ». Parmi ses exercices de détachement Bouddha enseigne d’ailleurs à voir le corps comme un sac rempli de choses répugnantes tels qu’ intestins, sang, matière fécales, urine,

    « … quand un moine voit un corps jeté sur un charnier, charpente d’ossements liés par les tendons, ayant encore lambeaux de chair et taches de sang, il réfléchit à son propre corps : « ce corps a la même nature, il deviendra de même, il ne peut l’éviter »

    (Satippatthana-sutta cité par Walpola Rahula dans l’enseignement du Bouddha édition du Seuil) »

    Dans cet au-delà de l’expérience qui n’est toujours que de l’expérience, proposons plutôt une imitation d’ontologie, beaucoup plus libératrice précisément parce que bouffonne, proposons ni plus ni moins le squelette. S’astreindre au squelette, à la contemplation du squelette, au « bon usage du squelette », c’est tout à la fois la volonté qui s’affirme et la volonté qui se nie et dans cette optique, le squelette devient alors la meilleure parodie de métaphysique permettant de ne plus être grugé par le monde, tout en n’étant pas non plus trompé par la métaphysique.

  90. Ichthus says:

    @ Fidelis

    Il est possible que tu aies raison mais il est tout autant possible que la vérité soit ailleurs A cet égard, tu prendras connaissance de ce graphique de l’INSEE.

    https://www.insee.fr/fr/information/4470857#graphique-figure1_radio1

    Tu noteras plus particulièrement cette phrase:

    Au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 26 mars 2020 et survenus entre le 1er et le 16 mars, est ainsi toujours inférieur aux décès survenus entre le 1er et le 16 mars, en 2018 ou 2019 (26 900 décès en 2020 contre respectivement 28 600 et 32 900 en 2019 et 2018 sur les périodes équivalentes).

    Moins en rapport donc avec l’arrogance luciférienne contrée par un virus mais davantage en lien avec cette idée du Diable (En l’occurence les Médias) qui exacerbe notre imagination en suscitant des sentiments disproportionnés de peur et de panique plutôt éloignés du réel. Certes, il faudrait maintenant voir la suite de l’évolution statistique, elle nous dira, quoiqu’il en soit, si le Diable était vraiment là où l’on pourrait soupçonner qu’il se trouve !

  91. Lucie says:

    A considérer la progression exponentielle des contaminés et des décès, Il a fallu 3 mois pour atteindre 500 000 contaminés et 1 semaine pour que ce chiffre soit doublé, passant à 1 million, au regard de cette évolution exponentielle dis-je, on peut parier à 98 % qu’au 31 mars,la ligne 2020 aura rejoint celle de 2018 et qu’elle la dépassera largement pour les jours suivants (Le nombre de contaminés semble doubler tous les 3 ou 4 jours). Le ton que tu emploies est d’ailleurs faussement hypothétique et cela dans le but de faire passer pour rationnel ton déni du réel derrière lequel doivent probablement se murmurer quelques thèses « complotiste » dont je sais friand les amateurs de sites d’extrême droite qui accueillent les individus tels que toi. Déni du réel donc aussi ridicule que ta méconnaissance de l’histoire car comparer cela à la grande Peste du Moyen-Age, c’est oublier qu’il fallut alors attendre 1 demi-siècle pour que l’épidémie s’éteigne d’elle-même alors que nous autres aurons probablement trouvé un vaccin d’ici 1 an. Tu peux qualifier ma mentalité de «gnostique», nous n’en sommes pas moins aliénés dans la matière et si l’on peut aujourd’hui se délivrer un tant soit peu des souffrances inhérentes à cette aliénation, c’est bien au moyen de l’inventivité humaine appelée plus ordinairement technique laquelle a entre autres permis la mise au point de ces analgésiques, antalgiques et autres anesthésiques que tu dois sans doute être le premier à apprécier. Ne méprise donc pas Lucifer car ta souffrance, c’est lui qui la soulage un petit peu, certainement beaucoup mieux que la récitation de tes Pater-Noster, ne méprise donc pas Lucifer car lui savait fort bien que les fallacieux cas de possession démoniaque relatés par ton Evangile n’étaient rien qu’hystérie, épilepsie, ainsi que schizophrénie, ne méprise donc pas Lucifer son nom c’est Charcot ou Jackson, ne méprise donc pas Lucifer, il t’apporte la vraie connaissance, celle par laquelle tu comprends que cécité, lèpre ou paralysie, ne sont en rien fruits du diable ou du « péché » mais ne sont que pathologies naturelles pour lesquelles il existe de vrais remèdes qui sont scientifiques, ne méprise donc pas Lucifer , il en sait sûrement plus en technique médicale que ton saint Luc, médecin lui aussi mais qui n’était qu’un ignorant auprès d’un carabin d’aujourd’hui lequel sait parfaitement qu’une aphasie est causée par une lésion cérébrale et non par un démon prétendument muet !

  92. Ichthus says:

    Je ne faisais qu’émettre une hypothèse, et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait évoquer de manière tout autant hypothétique la « théorie du complot ». L’écarter d’emblée au motif qu’elle est malséante sur les plateaux d’Antenne 2 où seule est invitée la bien-pensance, ne me paraît pas relever d’une très grande honnêteté intellectuelle. Alors même qu’une journaliste reconnaît avoir menti sur la question du port du masque

    https://www.valeursactuelles.com/societe/menti-sciemment-sur-lutilite-des-masques-avoue-la-medecin-et-journaliste-marina-carrere-dencausse-117807
    On est en droit d’en déduire que si on nous a dupé sur tel point, on peut nous berner sur d’autres questions, ce qui laisse donc bien la porte ouverte aux suppositions échafaudées pour trouver des explications ailleurs que dans la bouillie vaseuse servie par des journaleux aux ordres du pouvoir.

    Si effectivement le diable est susceptible de se nicher partout, plus particulièrement au sein de ces combinaisons et recombinaisons que ceux de ton acabit semblent tant priser (cf :Thèse du labo P4 !), il m’apparaît en revanche que toi, tu aurais plutôt tendance à le voir là où il n’est pas. Tu nous parles en effet d’épisodes contés par l’Evangile où des pathologies naturelles seraient présentées comme fruit d’interventions sataniques. Or, s’agissant de ces affections évoquées par les textes, paralysie, lèpre ou cécité, j’ai vérifié les passages concernés (Luc 5. 12-13, Marc 46-52, Luc 5. 21-26, Marc 2.4-5), je ne vois nulle part où il est dit que la maladie est causée par le Diable. On y parle de guérisons miraculeuses, sans plus. D’ailleurs quand bien même cela serait, où est le problème ?
    Quant au reste de ton intervention, ce n’est que la sempiternelle antienne incessamment (et bien ennuyeusement !) ressassée depuis l’affaire Galilée sur l’Eglise présentée comme hostile à la science (Alors même qu’un des tout premiers observatoires astronomiques, fut rappelons-le construit au Vatican à la fin du XVIème sur ordre du pape Grégoire XIII et que l’Eglise faisait davantage preuve d’esprit scientifique et de rigueur que le pisan quand elle opposait aux assertions infondées de celui-ci, le souci d’étayer par des faits probants l’héliocentrisme qui n’était alors que pure hypothèse).. Nous avons déjà exprimé plus haut ce qu’il fallait penser de ce genre de cliché.

  93. Clash says:

    Qu’on parle d’une maladie causée par le démon ou d’un malade guérie par intervention divine, cela importe peu, le propos de Lucie était de souligner le peu de fiabilité qu’il faut accorder à des textes issus d’un « âge théologique » correspondant à un stade préscientifique de l’humanité, le temps du 1er état comme disait Auguste Comte. Au demeurant, je ne crois pas que Lucie se soit entièrement trompée. Je possède une Bible, je l’ai un peu feuilletée cet après-midi, le confinement me donnant ce genre de loisirs et j’ai pu découvrir qu’en Luc 14-10, on parle bien d’un homme souffrant d’aphasie en expliquant la pathologie par la présence d’un démon muet, plus loin le même Luc en 13-10, nous évoque le cas d’une femme dont l’infirmité est causée par un « mauvais esprit ». Luc était peut-être médecin mais je ne pense pas qu’Hippocrate ou Galien auraient pu croire en de telles sottises, chez les grecs, il y avait déjà des esprits de nature scientifique, plus soucieux de trouver des explications logiques et naturelles que de forger des fables ou des mythes****. Je continue avec Marc 5.1-13 qui nous parle d’un homme possédé par un « esprit impur » sans doute qu’un Charcot ou un Freud voire n’importe quel psychiatre ou psychanalyste moderne auraient pu nous dire s’il ne s’agissait là que de paranoia ou de schizophrénie, bref, sur ordre de Jésus, l’esprit sort du « possédé » pour entrer dans un troupeau de 2000 cochons qui pris d’une sorte de panique se jettent dans la mer. On remarquera, au passage le peu de respect de « Jésus-Dieu » pour ses créatures car pour quelle raison fait-il ainsi souffrir et périr 2000 porcins qui ne faisaient rien de mal, on ne comprend pas trop, ne pouvait-il envoyer directement ce démon à la mer ? Les gnostiques n’avaient peut-être pas tout à fait tort avec leur idée du « mauvais démiurge » assimilé au Yaweh de la Bible. Cela pourrait conforter cette autre idée qui , à bien y réfléchir ne me déplaît pas, d’une résurgence de la gnose au travers de la science qui aurait pour tâche de corriger voire de perfectionner ce monde pas toujours au point, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce qu’exprimait plus haut le morpion à propos de Dieu qui pue de la gueule, je le reprends à ma façon car il faut reconnaître que les paramétrages de sa création ne sont pas toujours bien réglés, ce qui nous vaut à tous en ce moment notre claustration forcée pourrait en constituer une bonne illustration !. Quoiqu’il en soit, on pourrait ainsi multiplier les exemples où famine, fièvres, peste et autres maladies sont présentés comme des châtiments divins (Cf : Deutéronome, 32-24) rappelons au passage, qu’il se trouve actuellement chez les musulmans des imams qui, à propos du pernicieux virus, affirment que c’est Allah qui sévit pour nous punir de notre mécréance, et gageons d’ailleurs que bien des cathos de votre sorte ne seraient non plus hostiles à une telle idée. Et qu’est-ce d’ailleurs que ce « démon de midi », cette « contagion qui ravage en plein midi » dont nous parle le psaume 90-6 et qu’est censé représenter l’avachi kroack si ce n’est probablement l’insolation causée par l’imprudence de sortir nu-tête quand l’astre radieux est à son zénith ? !

    ***** Les Evangiles sont en fait beaucoup plus nuancés puisqu’ils apparait bien qu’ils font une distinction entre des maladies naturelles et des cas de possession démoniaque. Qu’on ne croie ni à ces dernières ni aux guérisons miraculeuses est une autre affaire mais il ressort de cela que le simplisme des analyses serait plutôt de votre côté en dépit du fait que vous soyez sortis du « stade préscientifique de l’humanité » ! (Falcophil)

  94. Clash says:

    J’avais déjà fait allusion à ce passage d’Isaïe sur Lucifer où il faudrait probablement lire dans l’original hébreux « astre brillant, fils de l’aurore ». Il est assez étonnant de constater que c’est bien cette expression de « fils de l’aurore » que reprennent toutes les traductions modernes comme si elles n’avaient pas voulu suivre saint Jérôme qui devait probablement se dire que désigner ainsi le Diable pouvait lui donner trop d’attrait. Car de quoi s’agit-il en fait dans ce passage si ce n’est que l’on désigne comme diabolique la soif de connaissance qui apporte en effet la lumière. Quelle belle image de Lucifer que celle que nous donne Isaïe :

    « Je monterai dans les cieux
    Au-dessus des étoiles de Dieu,
    J’élèverai mon trône  » ;

    On comprend Voltaire quand il disait quelque part que c’était au fond le serpent qui se présentait comme notre véritable ami puisqu’il voulait nous apporter ni plus ni moins la connaissance et nous tirer ainsi de l’enfance de l’histoire propre à l’âge théologique, cette enfance où l’on ne voyait que le pourquoi et non le comment, cette enfance où l’on ne voyait que les causes finales ne comprenant pas encore ce que Lucifer allait plus tard souffler à Francis Bacon, à savoir que ces causes finales ne sont que vierges infécondes qu’il ne sert à rien de connaître.

    Le poisson était l’emblème des premiers chrétiens, proposons alors quant à nous le serpent comme emblème de la nouvelle aurore apportée par la post chrétienté.

  95. Falcophil says:

    L’acédie comme effet de la lumière solaire qui tape trop fort quand elle est à son « zénith », ce n’est pas tout à fait faux. Le sourd malaise de l’akédia fut en effet pour la première fois minutieusement décrit au IVème siècle par Evagre le Pontique lequel ayant d’abord vécu à Constantinople pour aller ensuite s’établir en Egypte, dut sans doute être alors frappé par un soleil méridien de plus forte intensité. Ramener cependant l’acédia à une pure insolation est bien révélateur de tout ce que peut avoir de terriblement réducteur un rationalisme prôné jusqu’à la caricature. Le mot « acédie » jadis appliqué à la seule vie monacale pourrait curieusement définir une certaine condition moderne comme si ces moments difficiles propres à l’existence cloîtrée quand « l’astre radieux » est à son « zénith » tendaient aujourd’hui à se généraliser et il est d’ailleurs assez significatif que ce soit un peintre contemporain


    (Edward Hopper)

    qui nous donne une certaine idée de cette prostration survenant au moment où le soleil se trouve à son plus haut degré de brillance.


    (Edward Hopper)

    On peut quoiqu’il en soit noter que c’est sans rapport avec une quelconque insolation !

  96. Erato says:

    Etant aujourd’hui sortie vers Midi et me promenant au milieu des rues désertes, j’ai eu la sensation bizarre que le vide ambiant découlait davantage de la pureté du ciel bleu et de la lumière « zénithale » dévorant les ombres, que d’un commandement de l’autorité publique.

  97. Falcophil says:

    Je suis moi aussi sorti vers Midi pour faire quelques photos. J’ai senti également cette désagréable impression de luminosité radieuse oppressante

    ainsi que de bleu du ciel accablant

    comme si le soleil en chauffant et en illuminant les choses, les rendait exsangues et comme dénoyautées de substance, comme si en effet la vacuité n’aurait été qu’un effet du trop plein de lumière.

    Fort heureusement le temps s’est couvert en début d’après-midi et sont arrivés alors des nuages appaisants.

  98. Ichthus says:

    @ Clash

    Le serpent comme emblème de la « nouvelle aurore », c’est déjà fait puisque c’est l’emblème des francs-maçons, l’ouroboros, tu connais ?

  99. Kroack says:

    @ Clash

    Tu me traîtes d' »avachi » mais toi tu me fais pitié avec ton ingénuité sur un savoir faire technique et scientifique supposé nous apporter la libération. Comment est-il possible d’être aussi bête ? Existe t-il réellement des hommes de science qui partagent un point de vue aussi niais ?!?!?!
    Tes progrès techniques ne changeront jamais la loi inaltérable de la vie, oscillation continuelle entre souffrance et ennui, comme disait Schopenhauer et cela jusqu’à ce que la planète parte en morceaux.

    Le serpent qui se mord la queue, c’est en effet un symbole adéquat de ta nouvelle aurore !

    Lucifer ?

    Un ange qui s’est cassé la gueule sans plus, le texte d’Isaïe, tu ne l’as lu qu’à moitié.

    L’enfer de Dante est constitué de cercles où l’on tourne en rond, ne l’oublie pas.

  100. Falcophil says:

    Cela fut rappelé lors d’une de nos précédentes discussions, vieilles maintenant de 5 ans, en réponse précisément à Monsieur Clash qui avait déjà exposé ses délires sur la science libératrice:

    http://falcophil.info/blog/2015/06/07/le-vicomte-poufendu/#comment-5071

  101. Falcophil says:

    A cette occasion, avait également été cité l’un des tes auteurs favoris.

    http://falcophil.info/blog/2015/06/07/le-vicomte-poufendu/#comment-5065

  102. Lucie says:

    Le coup du « démon de midi » à mettre en rapport avec l’insolation, est caricatural parce que ton Clash n’est qu’une caricature du fait de son caractère trop peu nuancé. Ta fiction, tu aurais tout de même pu la travailler un peu plus. Mais convenons tout de même que la chaleur de l’Egypte en plein midi à laquelle venait s’ajouter la faim, ces ermites du désert se nourrissant probablement très mal, ainsi que l’espace exiguë dans lequel ils devaient vivre, posons tout cela et nous avons là tous les ingrédients d’une hygiène de vie laissant à désirer et ne pouvant générer qu’un affaiblissement du corps nécessairement nocif à l’équilibre psychique. D’où la raison pour laquelle on vivait un abattement que l’on prêtait à l’intervention d’un démon alors qu’il n’y avait là que causalité naturelle. Et quant à cette histoire de cochons chez lesquels Jésus projette un démon, il aurait fallu agrémenter le propos par quelques références exégétiques, cela aurait donné plus de consistances à ton Clash fictif. Moi par exemple je puise chez Bultmann, l’un des rares théologiens qui m’est supportable, et plus particulièrement son « histoire de la tradition synoptique » et qui ne voit là que transposition de quelques contes populaire tant il est vrai que l’ignorance s’est toujours attachée à trouver du démoniaque dans ce qui est difforme et laid ( A cet égard rendons hommage, une fois encore à Diane Arbus ainsi qu’au « Freaks » déjà cite de Tod Browning, œuvres de vraie connaissance en ce qu’elles ont voulu nous délivrer de ces imbéciles préjugés s’attachant à ce hors norme qu’on appelle « laideur ». )

    Je ne sais trop ce que tu veux dire par ton soleil et ton ciel bleu apportant vide et tristesse ainsi que par tes nuages qui consolent. Veux-tu présenter là une métaphore de la lumière apportée par la connaissance et qui fatalement désenchante, d’où l’apaisement qu’apporterait les nuages de l’obscurantisme ? Quelque part tu as raison. Nous l’avons déjà dit, la connaissance que donne la science désenchante, désillusionne, point de mystère que tôt ou tard elle ne dissipe, point d’énigme qu’un jour où l’autre elle n’éclaire, point de mythe qu’elle ne finisse par évacuer au profit de lois déterministes et cela n’en déplaise au poète, c’est ainsi, convenons donc que par la science, le monde et les choses ne peuvent être que vidés de toute dimension sacrée. On a cru jadis que tel démon se trouvait derrière telle infirmité, la science nous a dit par la suite que ce n’était là que pathologie naturelle, on a cru jadis qu’une comète était signe de quelques présage d’origine divine, la science nous a dit par la suite que ce n’était là que gaz et vapeur,, le tout revenant à date périodique, certains croient encore que la vierge est intervenue à Lourdes pour quelques guérisons inexpliquées, la science nous dira bientôt de quoi il s’agissait vraiment et qui pourrait d’ailleurs tenir en quelques mots : ce n’était que cela . Je comprends que réduire le magique à du «  ce n’était que cela », je comprends que cela puisse chagriner, je comprends que les assertions de la présente Lucie soient moins envoutantes que les inepties de Lucie de Fatima mais on ne peut vous apporter le monde imprégné de magie tel que vous le voudriez encore, on ne peut vous apporter le monde que tel qu’il est objectivement, sans rien de surnaturel et donc sans rien de féérique. Le sacré peut encore végéter en ersatz chez la vedette de cinéma ou de music-hall mais on sait fort bien qu’il n’ y a rien là de transcendant, depuis longtemps Marylin n’est plus que monceaux de viande dont a eu raison la vermine. Rendons alors hommage à certains croyants qui ont le courage et l’intelligence de le reconnaître, je veux parler plus particulièrement là encore de Bultmann (ainsi qu’ à la mentalité protestante en général, je pense entre autres également à Pierre Bayle, précurseur de l’Encyclopédie) et de tout son travail de démythologisation, et de « dé-magification » merci surtout à Martin Luther d’avoir été à l’origine de ce travail de l’intelligence propre à maints croyants d’aujourd’hui par une approche purement existentielle de la foi . Il est encore des croyants voulant se convaincre que Jésus a réellement été transporté par le démon au sommet d’une montagne, c’est lamentable, il en est d’autres, fort heureusement plus nombreux qui pensent que ce n’était là qu’une fiction théologique, on peut à la rigueur s’entendre avec eux.

    Et quant à toi Ichthus, je n’ai pas vraiment saisi le sens de ton intervention sur la franc-maçonnerie, je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit, encore sans doute votre théorie du complot.

    Enfin voilà, j’espère qu’on aura compris suite à ces échanges que Lucifer n’est pas si méchant et qu’il ne veut rien d’autre au fond que vous aider à vous libérer des peurs irrationnelles de vos ancêtres prisonniers de cette enfance de l’esprit qu’Auguste Comte appelait à juste titre « âge théologique ».

  103. Thierry says:

    Cette opinion ultra-scientiste et aussi un peu naïve à propos d’une connaissance scientifique susceptible de tout éclairer, on y avait déjà répondu

    http://falcophil.info/blog/2015/06/07/le-vicomte-poufendu/#comment-5067

  104. Falcophil says:

    Il est tout à fait inexact de prétendre que l’approche de Bultmann veuille présenter le monde:

    « tel qu’il est objectivement »

    Elle relève au contraire d’un présupposé suivant lequel on veut à tous crins emprisonner ce monde physique et ses choses dans une stricte logique d’engrenage. Il serait d’ailleurs intéressant de mettre cela en parallèle avec certaines de ces théories sur la formation de l’univers proposées par des astro-physiciens dont le but inavoué relève surtout du souci de sauvegarder l’a priori de leur athéisme et qui se trouvent ainsi davantage orientées philosophiquement plutôt que menées par une authentique exigence scientifique.

    J’avais moi même répondu à ce genre d’approche, il y a un an de cela:

    http://falcophil.info/blog/2019/02/09/de-lepee-au-desert/#comment-8637

    Ce qui m’étonne est que la discussion qui s’en était suivie, te faisait paraître plutôt favorable à ce « scientisme », effectivement simpliste.

  105. Thierry says:

    Mes idées se brouillent, avec ce confinement je tourne comme lion en cage dans mon 30m2.

  106. ICHTHUS says:

    Comme un lion en cage ou comme le serpent qui se mord la queue ? la cage où tu tournes et te retournes sur toi-même n’est pas tant celle du confinement que celle de la franc-maçonnerie dans laquelle tu t’es laissé prendre.

  107. Fidelis says:

    « on ne peut pas vous apporter le monde imprégné de magie tel que vous le voudriez encore, on ne peut vous apporter le monde que tel qu’il est objectivement, sans rien de surnaturel et donc sans rien de féérique »

    J’ajouterai pour ma part qu’une telle conception des choses relèverait plutôt d’une vision inspirée par la mentalité embourgeoisée où nous baignons et caractérisée par un positivisme prosaïque pour lequel le monde devrait se ramener à une horizontalité mécanique et quantifiable, sans possibilités d’ouverture vers le surnaturel. Si à cet égard on peut effectivement reprocher au protestantisme d’avoir favorisé un tel point de vue « au ras des pâquerettes » en ayant voulu nous installer dans une immanence profane séparée de toute sacralité mystique, liturgique et sacerdotale, il est à noter tout de même que c’est un autre protestant qui a voulu réagir contre cette dérive et qu’il lui a plus particulièrement suffi de quelques lignes pour incendier un Bultmann qu’il a présenté comme l’archétype voulant promouvoir un christianisme affadi parce que dépourvu de toutes ses saillies de mystère, de miracles et de mystique, animé qu’il était par ce souci de ne pas heurter ce qui relève précisément de cet esprit terre à terre du bourgeois.

  108. Falcophil says:

    Pourrais-tu préciser à qui tu fais allusion quand tu parles de cet « autre protestant » ?

  109. Thierry says:

    @ ICHTHUS

    C’est quoi encore ces conneries sur la franc-maçonnerie ?

    @ Falcophil

    Cela dit, il n’y a rien de contradictoire dans mes propos car je n’en ai pas moins déploré la disparition du sacré même si je la sais inévitable parce qu’inhérente à la sortie des temps « magiques ». Néanmoins, il me faut tout de même avouer que Clash et Lucie m’emmerdent. Ne plus savoir ce que veut dire être français, allemand , homme ou femme, avoir demain la liberté de me faire enlever ma bite afin de pisser comme une femme, enfin bref, ne plus savoir qui on est de par la science et la technique nous offrant la possibilité d’être n’importe quoi, c’est çà leur aventure exaltante ? accoucher demain d’une créature qui sera mélange d’humain , de singe et de cochon, c’est ça que promettait Pic de la Mirandole ? Analyser la beauté d’un coucher de soleil en fonction du spectre colorimétrique et des phénomènes atmosphériques, c’est ça le temps de l’homme disséquant qui prend le pas sur le contemplatif ? Le sacré disparaît, n’en demeurent que ses avortons d’avatars et que reste t-il de notre aptitude au sublime ? La médiocrité de l’art contemporain avec ses puériles prestations de fête foraine pourrait en constituer un exemple suffisant.Non décidément, Clash et Lucie, eux aussi m’emmerdent. Je préfère continuer mes allers-retours du « shéol » à Lovecraft !

  110. Falcophil says:

    Fidelis ne veut décidément pas me répondre sur l’identité de l' »l’autre protestant » ayant « incendié » Bultmann mais cela ne fait rien , je pense savoir de qui il parlait:

    (Jacques Ellul: « Métamorphoses du bourgeois »)

  111. Le morpion says:

    Résurrection ! Arf ! Arf ! Arf !

    Erection !Voilà qui me parle davantage !

    Plus immédiat ;, plus dur, plus solide plus concret. Tiens, pour redresser ton mollusque ramolli encore une salope, en enfer il n’ y a qu’à se baisser pour les ramasser, Belzébuth est généreux, Dieu est avare , Donc une nouvelle salope, Lucie Wilde, énormes loches et tronche d’abrutie,
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    genre tout dans le soutif et rien dans la cafetière, ça fait une moyenne avec notre scientifique Lucie , genre beaucoup dans la cervelle mais rien question mamelle. Enfin, les Lucie de LUCIFER sont toujours mieux que votre Lucie de Fatima car ici c’est probablement que dal dans le soutif et sûrement pas davantage dans la caboche, une fois encore, Dieu est avare, Belzébuth est généreux.

  112. Kroack says:

     » Je comprends que réduire le magique à du « ce n’était que cela », je comprends que cela puisse chagriner… »

    Pour paraphraser Schopenhauer on pourrait dire : « La vie oscille de droit à gauche comme un pendule entre le « Je veux cela » et le « Ce n’était que cela ! ».


    (Edward Hopper: Summer in the city)

  113. Stevodof says:

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  115. ICHTHUS says:

    @ Thierry

    L’univers des francs-maçons qui tourne en rond comme le serpent qui se mord la queue nous en avions déjà parlé lors de précédentes discussions :

    http://falcophil.info/blog/2017/06/30/oxymore/#comment-5694

  116. DenEmbelry says:

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  118. Falcophil says:

    Je pense à la fin d’un film


    (Jacques Tati: « Trafic » )

  119. Ichthus says:

    Effectivement ! Très bonne illustration de la société franc-maçonnique ! Et qui pourrait d’ailleurs se résumer en une seule formule, celle d’une déclaration d’un grand maître du grand orient Michel Baroin (père de l’actuel François, l’infiltration de la franc-maçonnerie dans le milieu politique n’étant plus à démontrer, parler de la république « franc-maçonnique » c’est émettre un pléonasme ) :

    « L’homme est sa propre source et sa propre référence. Seul aujourd’hui, il peut dire ce qui est bon pour l’homme » (Emission à Radio-France du 4 février 1979, cité par Arnaud de LASSUS dans « Connaissance élémentaire de la franc-maçonnerie » édition AFS.)

    Je suis donc moi-même, mon commencement et ma fin, je cours après quelqu’un et quand je parviens à l’attraper, je m’aperçois que je serre entre mes doigts mon propre fond de culotte puis, l’instant d’après, ne reconnaissant plus mes doigts, je fais l’effort pour me dépêtrer, persuadé alors que je m’arrache à l’emprise de quelqu’un d’autre après lequel je me mets de nouveau à courir pour l’attraper derechef, m’apercevant aussitôt qu’une fois encore, ce n’est que mon sempiternel fond de culotte que je viens d’empoigner !

  120. Falcophil says:

    Ce qui pourrait encore être illustré par cette fameuse composition du photographe Duane Michals:

    https://www.kronkeling.com/2017/09/duane-michals-deze-fotos-liegen-allemaal-de-waarheid/

  121. ICHTHUS says:

    Oui mais sur ce point, l’ouroboros n’en reste pas moins la métaphore la meilleure.

  122. ICHTHUS says:

    Précisons que le « G » au milieu de l’étoile pourrait entre autres signifier « Gnose » précisément cela dont on a débattu plus haut avec Lucie(FER) s’agissant d’une philosophie « existentialiste » qui d’ailleurs n’est pas sans parenté avec une mentalité protestante exaltée par la même Lucie, inspirée par un Luther acquis à la philosophie nominaliste. Rappelons que Sartre était issu d’un milieu protestant ayant été élevé au sein de la famille Schweitzer à laquelle appartenait le fameux pasteur et médecin. Comme on voit, tout se tient, tout est lié dans cette inversion circulaire et luciférienne dont il est question ici.

  123. Thierry says:

    @ Falcophil

    A considérer tous ces renvois à de précédents échanges où vous discutiez déjà des mêmes choses , il y a 2, 3, 5 ou 10 ans, on a l’impression que chez toi aussi on tourne en rond !

  124. Falcophil says:

    Cela se rapprocherait plutôt du mouvement spiralé qu’imprimait le burin de Claude Mellan gravant la Sainte Face.

    Quoiqu’un abîme sépare un tel tour de force de ma pauvre petite composition décousue et bancale, dans les deux cas cependant, l’esprit de la giration est le même.

  125. Clash says:

    Tourner en rond n’est un problème que pour les faibles:

    « Le soleil de la connaissance est encore une fois à son midi et le serpent de l’éternité s’étale en rond dans sa lumière ».
    Nietzsche à Sils Maria, aout 1881

    Triomphe de l’homme qui devient Dieu sur vous autres misérables gnomes qui vous en remettez au dieu qui déchoit en l’homme.

  126. Falcophil says:

    « Je crois que je marche irrémédiablement à ma ruine…Le canon d’un pistolet est maintenant pour moi une source de pensées relativement agréables… »
    Nietszche à Overbeck, février 1883.

    Point d’aboutissement de cet homme qui crut devenir Dieu.

  127. Clash says:

    Réponse ridicule !

    Les dépressions sont d’autant plus profondes que les cimes atteintes sont élevées ! et d’ailleurs, une « sainte » comme Thérèse de Lisieux n’avait- elle pas éprouvé elle aussi des envies de suicide ?

  128. Kroack says:

    C’est qu’elle devait avoir ses moments de lucidité au cours desquels, enfin elle comprenait qu’on a beau frapper, il n’y a personne pour ouvrir , qu’on a beau demander, il n’y a personne pour donner et que bientôt, il n’y aura plus que le désert après notre dernier souffle qui sera semblable à celui du chien.

  129. cheapest viagra 100mg says:

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  130. Sophie says:

    @ Kroack

    « il n’y aura plus que le désert après notre dernier souffle qui sera semblable à celui du chien.

    Eccl : III-23 »

    Merci Qohélet !

    @ Clash

    Va voir leur visage endormi et puis dis-moi qui de Zarathoustra ou de l’humble servante, présente le sommeil le plus victorieux ?

  131. Sophie says:

    Les paupières closes de l’humble servante me paraissent semblables à deux yeux grands ouverts sur une plénitude ineffable tandis que les yeux fermés de Zarathoustra donnent l’impression de s’enfoncer dans un songe tourmenté.

  132. Clash says:

    Le sommeil le plus victorieux ? Celui de Zarathoustra puisque c’est le sommeil où le tourment persiste !

    , à considérer la béate expression qui se lit sur la figure en somnescence de Thérèse je subodore un paradis aussi mièvre et aussi niais que les textes qu’elle pondait. Zarathoustra présente certes un visage tourmenté même dans la dormition et je dis que c’est là le sommeil le plus victorieux en ce qu’il me fait pressentir un enfer dont on sait depuis Dante qu’il est infiniment plus passionnant que le paradis. Le tourment est créatif mais que peut-on forger de grand à partir du bonheur ? Shakespeare, Baudelaire ou Dostoïevsky sont-ils nés du bonheur peut-être ?. Quand il s’agit d’exprimer la montée vers le monde des élus, Jérôme Bosch n’a rien de plus banal à nous montrer que l’image d’un tunnel avec une lumière au bout, de toute évidence, la perspective du bonheur semble tarir son inspiration, en revanche, quel débordement d’imagination quand il s’agit de décrire les souffrances de l’enfer ! Preuve supplémentaire de ce que Lucie nous disait plus haut, à savoir que c’est surtout le Diable qui nous inspire et qui donne occasion de déploiement à une créativité humaine que Dieu tendrait plutôt à freiner.. Il y eut certes de grandes œuvres religieuses , j’en conviens, la musique de Bach (dont l’un des meilleurs interprète, Albert Schweitzer est plus haut présenté comme « inversion luciférienne » autre effet de votre bêtise) les cathédrales gothiques (créations bien « bourgeoises » puisqu’elle furent édifiées dans les villes contre l’aristocratie rurale et féodale) mais et c’est là où je veux en venir, les hommes qui les édifiait, étaient-ils vraiment imprégnés de Dieu où ne s’enivraient-ils pas plutôt d’eux même et de toutes les ressources de leur créativité ? Je gage que le premier qui forgea une invention comme la croisée d’ogive dût davantage ressentir l’orgueil de son coup de génie qu’un véritable amour pour Dieu et qu’il voyait surtout le service qu’il se rendait à lui-même plutôt que le service rendu à son créateur !

  133. Kroack says:

    Trépassée au visage serein ou défunt aux traits tourmentés, peu importe, dans les deux cas, point de sotériologie sans travail de l’asticot, point d’aller simple vers la béatitude sans poinçonnage vermineux. Mon saint préféré ? Benoit Labre, dépenaillé sidéral et loqueteux surnaturel qui ne fit rien, n’écrivit rien, ne produisit rien mais se contenta de la muette prédication du va-nu-pied au quiétisme pouilleux, illustrant sa théologie sans paroles de gueux angélique par l’étalage de notre éternel corps incessamment putrescent.

  134. Falcophil says:

    Tu confonds manifestement Benoît Labre avec un clochard de Beckett, autant dire que tu ne vois que le néant au travers de l’être des puces et des poux sans voir comment du néant des poux et des puces, on remonte vers l’Être.

    Tu avais déjà formulé le même genre de remarques à l’occasion d’une précédente discussion

    http://falcophil.info/blog/2019/02/09/de-lepee-au-desert/#comment-9433

  135. Kroack says:

    Je regrette de n’avoir pas eu alors la présence d’esprit d’ajouter ceci :
    La vanité protestante ne descend pas tant vers le rien qu’elle aboutit au vide, c’est-à-dire vers quelque chose qui s’avère proche de la sérénité zen autrement dit d’une libération sans Dieu.. De la foi protestante au néant, le cheminement était logique, si je n’ai plus besoin de m’élever vers Dieu du fait d’une justification extérieure « forensique » , quel besoin pour Dieu de venir vers moi ? La révolution opérée par cette peinture « protestante » inventant la nature morte, a finalement été de pressentir l’inutilité de Dieu pour être un contemplatif. Une bougie ou un simple mur nu pouvaient désormais suffire.


    (Jan Davidsz de Heem)

  136. Erato says:

    Le mur de Jean David de Heem est encore éclairé d’une lumière latérale en laquelle on pourrait voir une métaphore de la source divine de l’Être. Faisons un pas supplémentaire avec cet autre protestant qu’était Vermeer. Par exemple dans sa laitière d’où vient la lumière qui éclaire le mur ? A vrai dire, la source de lumière est tellement discrète que l’on n’a même pas besoin de connaître la cause de ce qui éclaire. Les objets éclairés se suffisent à eux-mêmes. Qu’importe le surnaturel puisque l’effet magique de ce qui apparaît est suffisant. Rien d’ailleurs qui puisse évoquer une cause surnaturelle de la clarté baignant la scène. On dirait plutôt que celle-ci s’éclaire d’elle-même, que le mur vide serait cause de sa propre lumière ! A cet égard,,cette laitière m’apparaîtrait comme la nouvelle madone des temps modernes, et la grande paroi dénudée située derrière comme son nouveau dieu, l’absolue vacuité.

  137. Kroack says:

    Je tiens Vermeer pour de loin plus révolutionnaire que Caravage, Rembrandt ou Rubens car ce fut le premier artiste en quête de l’en- deçà par la réduction minimaliste.
    En deçà de l’invisible ne proposant plus que du visible.
    En deçà du surnaturel, ne proposant plus que la nature.

    En deçà de la pensée voulant le moins de pensée possible.

    En deçà même de la conscience puisque les êtres y paraissent dénués d’épaisseurs ainsi que de profondeurs psychologique, sans tourment , ni angoisse, ni la moindre agitation et sont simplement statufiés dans l’instant présent, comme retirés loin du monde et d’eux mêmes, effacés dans l’éternité d’une seconde.

    Quel intérêt d’ailleurs que d’être une personne puisque paraissent présenter tout autant d’importance la cruche sur la table ou le balai contre le mur ?

    Quel intérêt même le balai contre le mur puisque le simple mur blanc semble doté d’une plus grande force de fascination ?

    Il y a d’ailleurs plus radical que la laitière, c’est la femme au collier de perles !

  138. Thierry says:

    Un moine bouddhiste serait parait-il resté couché toute une vie à ne regarder qu’un mur blanc.

    Quelle plénitude que cette absence de plein !

    Merveilleux Vermeer qui a pressenti la supériorité de la spiritualité « Zen » dont il ne soupçonnait même pas l’existence !

  139. Falcophil says:

    C’est ta nouvelle passade ? Tu fais dans le zen maintenant ? Que devient Lovecraft dans tout ça ?

  140. Thierry says:

    Il est toujours présent, pourquoi en serait-il autrement ? A un enfer bien plus intéressant que le votre correspond un Dieu bien plus élevé, précisément le vide, bien plus élevé parce que non personnel,. Je balance constamment entre la distraction par les débordements de la fiction, ce que vous appelez l’enfer, et la contemplation du non-fictif, autrement dit le divin qui pour moi est pure absence y compris et surtout celle de Dieu.

  141. Thierry says:

    J’ajoute à cet égard, qu’il y a encore trop de nuances dans ce gros plan sur le mur de Vermeer. Et puis on voit les craquelures du tableau. Passons à autre chose de plus radical et d’encore plus dépouillé. Un monochrome de Ryman, de Yves Klein ou de Malévitch ! Rien de plus apaisant que cette extrême simplification des choses et que cet absolu de la vacuité où la pensée n’a plus qu’à se dissoudre vers une ontologie du rien et une transcendance de l’en deça !

  142. Falcophil says:

    Je ne vois pas l’intérêt d’en passer par un tableau, la simple paroi nue de ton moine bouddhiste pourrait suffire !

  143. Ichthus says:

    Arrivé à cette extréminté, il faudrait passer à un autre billet avec une autre thématique, il ne s’agit plus tant ici de l’esprit abruti par Baal Zéboub, le seigneur commandant aux vols des mouches mais de la pointe extrême du nihilisme ; le basculement dans le vide !
    « Baal zeboub » n’est d’ailleurs qu’un petit sous-fifre, c’est plutôt « Fils de l’aurore » que tu aurais dû intituler ces discussions, Lucifer celui qui de la plénitude nous fait glisser vers le rien, en guerre contre Celui qui commence avec rien pour nous porter vers la plénitude.

  144. Falcophil says:

    Il y a peut-être là une stratégie de Baal Zeboub, nous acculer au mur pour nous faire mieux regretter ses mouches ! Le mur est corrélatif aux mouches, fatigué des mouches nous allons au mur et nous revenons aux mouches quand nous sommes fatigué du mur. D’ailleurs seigneur des mouches et seigneur du rien, n’est-ce pas la même chose ? Qu’est-ce qu’un essaim de mouches ? L’image de la distraction futile par laquelle nous sommes tiré hors de soi pour tomber dans le rien des vérités insignifiantes et le néant des significations sans vérité. Je crois que c’est plutôt Lucifer qui ne serait qu’un dérivé de Baal Zeboub , il nous gruge en nous disant qu’il apporte la lumière, il n’apporte en fait qu’un essain de mouches (Après tout, en Matthieu 12-24, Baal-Zeboub est bien désigné comme le « Prince des démons » !). Quoiqu’il en soit, puisque nous en sommes revenu à la figure de saint Antoine, Baal Zeboub va sûrement nous envoyer de nouveau ses mouches.

  145. Thierry says:

    Tu as déformé mes propos. Je te parle de monochrome, tu me donnes un mur, je te parle de vide et de pureté , tu me présentes le crépi sur ton mur.. Tu parles toujours d’ « Être » mais tu n’es pas capable d’aller jusqu’au bout puisqu’il te faut toujours quelque-chose de tangible, de sorte que le plus loin que tu puisses aller dans le dépouillement, ce n’est qu’un mur contre lequel tu viens te cogner. Ton problème est que tu raisonnes sans rien expérimenter, la différence entre le mur et le monochrome, c’est précisément toute la différence entre ce à propos de quoi tu raisonnes et ce quemoi j’expérimente, entre le vide qui est ce contre quoi se cogne ta raison, et le vide expérimenté comme plénitude.

    Le mur de mon moine bouddhiste ne devait sûrement pas présenter la moindre aspérité si bien qu’il pouvait devenir sans problème un monochrome. Tu n’as qu’à placer ton mur aux côtés du carré noir de Rodchenko et tu comprendras peut-être ce que je veux dire.

  146. Falcophil says:

    Quel besoin de revenir à Lovecraft si tu expérimentes cette « plénitude » du vide ?

  147. Le morpion says:

    Pour l’avenir, il n’y a que le désert c’est vrai, mais il reste pour le présent la jouissance. Mange ton pain, bois ton vin, jouis de ta femme, même si c’est poursuite de vent, c’est aussi dans la Bible non ?… alors, après une bonne bouffe, une bonne baise avec une bonne salope. Tiens ! Une cochonne de plus, Luscious Lopez, balles de ping pong en guise de doudounes, certes mais cul rabelaisien et une fente capable d’engloutir une bitte d’amarrage !

    https://www.xvideos.com/models/luscious-lopez

  148. Lucie says:

    @ Falcophil

    C’est qu’en cherchant le « vide », ce cher Thierry cherche toujours à flatter son narcissisme par le désir de s’approprier encore de quelque chose, du vide précisément. Son vide n’est pas la plénitude , ce n’est pas le vide en soi, c’est tout bonnement le vide de son existence et qu’il tente de masquer par cette pseudo- mystique orientale dont il s’est entiché. Il prétend avoir conquis son vide pour mieux oublier de n’y avoir été que mené malgré lui. Il caresse son égo en disant qu’il a obtenu le vide alors qu’il n’a fait que constater que son petit moi était pire que rien, pire que du vide, qu’il était tout simplement minable et c’est du coup que les choses et lui-même lui apparaissent vraiment vides ! Alors, effrayé par son néant, il veut s’en détourner au moyen d’émotions fortes, et s’engage ainsi dans la frénésie des surexcitations de toutes sortes comme, entre autres, les extravagances de Lovecraft de Stéphen King, de Dario Argento et autres visions infernales voire même la fréquentation des sites pornos car au cas où vous ne l’auriez pas compris, « Le morpion » c’est lui ! Pastiche de zen, pastiche d’absolu, pastiche d’enfer et pastiche de sexualité, voilà ce qu’est sa vie !

  149. Falcophil says:

    Au vu de nos échanges d’il y a 3 mois,

    http://falcophil.info/blog/2019/12/08/6867/#comment-9689

    il m’apparaît qu’en matière de pastiche tu n’as rien à envier à ton « ex » !

  150. Lucie says:

    Tu n’as visiblement pas compris mon propos qu’il faut replacer dans le contexte de nos discussions d’alors sur ma négation de l’ « essentialisme », je prenais ainsi le terme « parodie » dans le sens d’une désacralisation nécessaire du passé , des références et des modèles afin de mieux trouver sa voie propre.

  151. Ichthus says:

    @ Falcophil

    Tu avais raison, le maître du jeu c’est en effet Baal Zeboub, il semblerait que les mouches soient bien en train de revenir !

  152. what is the generic name for viagra says:

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  153. Falcophil says:

    @ Ichthus

    Thierry, Lucie, les spams (J’attends maintenant Kroack qui ne saurait tarder), en effet les mouches reviennent.En un bourdonnement de contradictions d’ailleurs. Ainsi peut-on voir Thierry tout autant adepte de pureté radicale que de fange porno, tantôt goûtant la paix du monochrome, tantôt prisant l’exacerbation démoniaque, cette dernière lui valant, au nom d’un rationnalisme hyper-scientiste, d’être critiqué par Lucie son ex-compagne laquelle nous dit pourtant son intérêt pour le démon qui attise la créativité. Toute la modernité est là, passant d’une antinomie à l’autre, sautant d’un extrême à l’autre par incapacité d’harmonie propre à réconcilier les antithèses ! Nous avions naguère déjà noté la chose au travers de deux œuvres de Mondrian,

    sa première manière ultra expressionniste et sa dernière approche, la plus notoire, ultra-géométrique. Révélatrice d’un état d’esprit plus général qui incapable de concilier les sens et la raison, exaspère ou les sens ou la raison, exagérant soit l’émotion romantique soit la rigueur mathématique, se polarisant sur le trop chaud ou se focalisant sur le trop froid, qui exalte (C ‘est le cas de Thierry mais aussi de bien d’autres) le vide exclusif pour se reporter vers le plein excessif , faute de savoir comment accorder le vide et le plein, le bleu méditerranéen et les brumes du nord, le plein soleil greco-latin et les eaux troubles germaniques.

    N’oublions pas que « Diable » est un dérivé du grec « Diabbalein » qui veut dire « jeter entre », désignant ainsi cette mystérieuse intrusion de ce qui veut désunir, dissocier, diviser, disloquer. 

  154. Thierry says:

    Je tiens à démentir les propos fallacieux de Lucie. Je ne suis en rien son « EX » car il ne m’apparaît pas que le fait d’avoir été quelque fois « IN » en elle, devrait suffire pour être désormais « EX » hors d’elle. je ne suis, outre cela, en rien l’auteur des propos du « Morpion » pseudo de celui qui n’est que son compagnon d’aujourd’hui. Qu’elle m’attribue les interventions qui sont celles de son « IN » du jour, est une preuve supplémentaire de son esprit tordu et un argument de plus donné au morpion pour qu’il la quitte au plus vite, le morpion étant, je le précise un pote qui m’a rendu maints services, entre autres celui de m’avoir fait découvrir Luscious Lopez, aux sacrées prestations et au stupéfiant arrière-train !

    Maintenant, si vous me dîtes que seule doit compter l’âme et que le cul est quantité négligeable, je vous répondrai par ce mot de Pierre (Non pas « saint » mais Desproges) : « Qu’est-ce que l’âme ? Une nébuleuse située au niveau du crâne, plus exactement à un mètre du cul ! ».

  155. Falcophil says:

    Je suis un peu surpris par la défaillance de ta mémoire pourtant habituellement si excellente car tu viens bel et bien de te trahir. Cette vanne de Pierre Desproges, a été en effet déposée par le « Morpion » au travers d’un de ses posts visqueux, il y a quelques mois , dans le cadre de précédentes discussion. Sa vulgarité était telle que j’avais d’abord décidé de l’envoyer aux indésirables.
    Et puis ma tolérance ayant tout de même fini par l’emporter, je me décide en conséquence à publier ton intervention d’alors au langage si peu châtié, ainsi que la réponse que je t’avais faite : http://falcophil.info/blog/2019/02/09/de-lepee-au-desert/#comment-9807

  156. Sophie says:

    Ta « tolérance » n’en permet pas moins le déversement sur ton site de saletés difficilement supportables.

    Ne serait-ce pas plutôt que cette « tolérance » servirait de paravent masquant un inavouable penchant pour l’immondice dont il apparaîtrait que toi aussi tu en es hélas bien affecté ?

    Je voudrais seulement te rappeler un bref échange que j’avais eu il y a quelque temps avec une intervenante:
    http://falcophil.info/blog/2019/12/08/6867/#comment-9711

  157. Thierry says:

    @ Falcophil

    AAhhhh !!!.AAhhhh!!!!AAAhhhhh!!!!!!!!!!

    Elle t’a cloué le bec là !

    « Hypocrite lecteur,-mon semblable- mon frère » !

    Et puis d’ailleurs, qu’est-ce que cela prouve ? je t’ai dit que le morpion était un ami, il ne te vient donc pas à l’idée qu’entre amis on puisse échanger des vannes ? Cette saillie de Desproges c’était tout simplement moi qui la lui avais refilée ! Je n’ai, au demeurant pas la moindre honte à l’avoir pour ami. Lui du moins ne joue pas le rôle de l’artificieux, il ne dégage aucun miasme de pharisien, ses os blanchis sont exposés à ciel ouvert. Et puis sa répartie ne manque pas de mordant. Pourquoi s’offusquer de ses « vulgarités » ? Pour quelle raison un mot devrait-il être plus choquant qu’un autre ? Les mots « cul » ou « anus » ne désignent-ils pas la même réalité concrète ? Tout cela n’est qu’un effet du conformisme étriqué de vos mentalités de cathos coincés .

    Et puis, non seulement la répartie du « Morpion » est incisive mais elle est des plus pertinentes. Bien plus pertinente que la tienne avec tes images sur le gland et le chêne. Utiliser l’image du chêne comme allégorie de la résurrection n’est pas des plus heureux à considérer l’idée de lourdeur voire de fragilité à laquelle on peut associer un arbre aussi massif et aussi grand. Plutôt que métaphore de l’entrée dans une vie nouvelle , le chêne pourrait davantage servir comme allégorie de l’orgueil et de l’imbécile auto satisfaction car on sait que lorsque la foudre frappe, c’est ensuite le faible roseau qui peut faire la nique à l’arbre qui se croyait si important !

    Et pour finir, pas très décisif ton argument qui s’appuie sur le Christ mort d’Holbein. Tu voulais en venir à quoi ? Pas très clair, c’est le moins qu’on puisse dire !

  158. Falcophil says:

    Sur la remarque de Sophie, il s’agissait surtout de résoudre un point de style et d’esthétique et qui rejoint d’ailleurs une question d‘éthique puisque c’est un problème d’ascèse que la même Sophie a très bien formulé :

    « Comment parler de manière pudique de choses impudiques ? »

    Nous avions pris le sujet de la tentation de saint Antoine pour illustrer cette difficulté sur la manière de montrer la résistance du saint demeurant placide « parmi les chacals, les panthères, les lices,
    Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
    Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
    Dans la ménagerie infâme de nos vices,
    »

    sans pour autant être fasciné par les dérapages de l’imagination que la vocation du saint a précisément pour objet de combattre.

    Il nous a donc semblé que laisser l’impudicité se déverser chez nous sans que nous en soyons le moins du monde l’auteur, laisser venir à nous la lubricité par ses renvois aux sites spécialisés dans l’ordure, tout en nous interdisant d’aller visiter ces contrées fangeuses, pouvait être un bon moyen pour tenter de résoudre la question.

    Thierry, le morpion et leur maître Lucie (fer) alias Baal Zeboub ne sont pas de nous, seule la réponse est de nous car c’est ici que nous voulons appliquer l’axiome de sainte Bernadette de Lourdes suivant lequel :
    « Le premier mouvement n’est pas de nous
    Le second mouvement est de nous. »

    La concupiscence n’est pas le péché, rappelons-le, ne commettons pas la même erreur que Luther.
    Avons-nous réussi ? je vous laisse le soin de juger. Il me semble pour ma part que c’est un échec mais ici, convenons que l’antinomie est pratiquement insurmontable, seul peut-être, saint Athanase a pu la résoudre par son raccourci magistral évoqué plus haut et dont nous pensons que le poète a dû s’inspirer.

    Sur la question de l’allusion au Christ mort de Hans Holbein, Je voulais alors te donner un indice que visiblement tu n’as pas fait l’effort d’approfondir. Si tu veux aller plus loin, je peux t’indiquer le nom d’un historien américain qui a écrit maints ouvrages sur la question. Inconvénient, il faut lire ses livres en anglais car à ma connaissance, rien de ce qu’il a écrit sur ce thème n’a encore été traduit :

    https://www.amazon.fr/s?k=gary+habermas+la+r%C3%A9surrection+de+j%C3%A9sus&i=stripbooks&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&ref=nb_sb_noss

    On préfère bien sûr s’empresser de transposer dans notre langue les fantaisies de Stephen King ou les inepties de Dan Brown, il est évident que financièrement, c’est beaucoup plus rentable

  159. Le morpion says:

    Moi , l’anglais que j’aime entendre c’est celui des sites de cul! Il est une expression qui sonne doux à mes oreilles, c’est celle de « Fuck me ! » et puisque la toile c’est Sodome et Gomorrhe en plus efficace encore ! Profitons-en ! Un bon petit choix de sites pour plan luc avec épouses de cocus !
    https://rencontre-adultere.fr/

    Tiens au fait à propos d’adultère ! je lis dans un livre variante de Dan Brown et qui connaît lui aussi un important succès parce qu’il reprend cette idée d’insérer les dernières découvertes exégétiques au sein d’une trame policière.

    https://www.amazon.fr/LUltime-Secret-Christ-Rodrigues-Santos-ebook/dp/B00CHTE9RC/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=3A9IDK07R05SQ&dchild=1&keywords=l%27ultime+secret+du+christ&qid=1593760538&s=books&sprefix=l%27ultime+secret%2Caps%2C176&sr=1-1

    Une information sur l’épisode évangélique de la femme adultère qui a lui seul suffirait à démontrer le caractère contrefait et falsifié de tout ce fatras de textes que 2000 ans de mensonges nous ont pourtant présentés comme témoignages historiques ! Voici donc le passage du roman :

    « L’histoire de la femme adultère est absente des plus anciens manuscrits du Nouveau Testament considérés comme les plus fidèles au texte original. Elle n’apparaît que dans les copies postérieures. D’autre part, son style d’écriture diffère nettement des autres récits figurant dans l’Evangile selon saint Jean. Enfin cet épisode présente un grand nombre de mots et de phrases qui ne sont pas employés dans le reste de cet Evangile. Voilà pourquoi la plupart des historiens s’accordent à dire que ce passage a été rajouté. C’est une fraude. » Une pure invention probablement expliquée par le fait qu’on n’avait alors rien d’assez percutant pour s’opposer à la loi cruelle du lévitique autorisant à lapider les femmes infidèles !

    Hein ? qu’est-ce que tu dis de ça ? Et on pourrait ainsi multiplier les exemples de ce genre de rajouts et de falsifications !

  160. Lucie says:

    Ou comment détruire des légendes en se distrayant par un bon polar habilement ficelé ainsi qu’effectivement au fait de la recherche historique la plus sérieuse. Je recommande moi aussi ce livre de José Rodriguez Dos Santos et cela d’autant plus que c’est moi qui l’ait prêté au « Morpion » !

  161. Falcophil says:

    Au registre des « dernières découvertes exégétiques », il faudrait tout de même trouver autre chose que le récit concernant la femme adultère car sur ce point, l’interrogation est vieille de 1500 ans ! La question en effet intriguait déjà saint Augustin lequel pensait que certains manuscrits avaient occulté ce passage de peur qu’il ne prête à une interprétation trop laxiste qui aurait conduit à minimiser le péché d’adultère ! Ce n’était point là qu’une simple vue de l’esprit puisque l’on a récemment pu constater que d’aucuns ont voulu se servir de cette anecdote pour justifier l’accès des divorcés-remariés au sacrement de l’Eucharistie !

    On pourrait par ailleurs se demander, mais ce n’est là qu’une hypothèse personnelle, si saint Jean n’était pas lui-même animé de ce souci d’éviter ce genre de glose « libérale », ce qui l’aurait ainsi amené à ne pas retranscrire ce souvenir, étant donné qu’ après tout, d’après ce qu’il précise à la fin de son Evangile, il n’a écrit qu’une infime partie de ce dont il se rappelait, jusqu’à ce que certains de ses disciples, trouvant que ce passage était décidément trop beau, décident malgré cela de le mentionner, chose qui serait peut-être de nature à expliquer sa différence de style d’avec le reste du 4eme Evangile.

    Quoiqu’il en soit, ce qui m’intéresse dans l’intervention du « Morpion » (Thierry?) est ailleurs, c’est la question du détail précisément car si le diable « Diaballein » sépare et dissocie, cela veut, entre- autres, dire qu’il nous perd justement sous le poids du détail (étymologiquement « retirer en taillant ») et qui n’est donc au fond lui-aussi que séparation et dissociation à l’égard du tout. Car la question principale reste celle-ci : en quoi ce « détail » porte-t-il atteinte à l’essentiel ?

  162. Le Morpion says:

    Des détails comme ça tu peux en déceler des quantités avec cette conséquence qu’à la fin, c’est bien l’essentiel qui se trouve atteint ! T’en veux d’autres des détails ? J’ouvre de nouveau l’excellent livre de José Rodriguez Dos Santos, remarquable mélange , répétons-le, d’intrigue policière et d’études historico-exégétique, et puis tiens, voyons ce qu’il nous dit sur la résurrection, écoute un peu, à propos de l’Evangile de Marc :

    – Les versets de la résurrection de Jésus (c-à-d les versets 9 à 20 du chapitre 16) sont absents des deux meilleurs et plus anciens manuscrits qui renferment l’Evangile selon saint Marc. C’est un cas de figure en tous points identique à celui de l’épisode de la femme adultère. Non seulement ces versets n’apparaissent pas dans les textes les plus anciens, et donc les plus proches des originaux mais le style d’écriture diffère également de celui qui est utilisé dans le reste de l’Evangile. En outre beaucoup de mots et de phrases qui sont employés dans ces douze versets sur la résurrection ne se trouvent à aucun autre endroit du texte de Marc. Autrement dit, ce récit le la résurrection ne fait pas partie du texte original, il a été rajouté par un scribe, c’est une intrusion……

    Une fois encore (là c’est moi qui parle !) mensonge, contrefaçon, escroquerie, et dire que depuis 2000 ans des tas de gens ont engagé toute leur vie sur de telles mystifications !

  163. Lucie says:

    Il faut remercier en effet l’auteur José Rodriguez DOS SANTOS pour cet excellent travail de vulgarisation
    Leur texte saint ne cesse d’être bombardé à tout bout de champ par cet excellent livre qui rend accessible au plus large public des études issues de la méthode « historico-critique » plutôt rébarbatives et habituellement réservées aux cercles restreint des savants. J’ai souvenir qu’un peu plus loin, Dos Santos démolit un autre canular, celui de la virginité de Marie, pure invention destinée à faire coïncider la naissance de Jésus avec une prophétie de l’ancien testament annonçant qu’un messie devait naître d’une vierge. Problème, les auteurs de l’Evangile (En l’occurrence Luc je crois) ne connaissaient de l’Ancien Testament que sa traduction grecque dite des « septantes ». Or, le passage des septantes rapportant la prétendue prophétie présente une erreur de traduction où on a utilisé le mot grec « Parthenos » c’est-à-dire « vierge » pour traduire un mot hébreux « almah »qui signifiait seulement « jeune femme ». Voilà comment à partir d’une simple erreur de translation, a été bâti ce conte à dormir debout. Mais je renvoie au texte de José Rodriguez Dos Santos qui raconte la chose beaucoup mieux que moi !

  164. LILITH says:

    Je voudrais à mon tour retourner davantage encore le couteau dans la plaie en allant voir un peu chez Dan Brown et son DA VINCI CODE, pas du tout stupide contrairement à ce qu’affirment ceux qui préfèrent se voiler la face et se mettre des œillères mais bien au contraire, il faut en effet insister là- dessus, une manière de s’instruire en se distrayant , écoutons un peu :

    «Chrétiens et paiens s’affrontaient constamment, et le conflit avait pris de telles proportions qu’il menaçait de diviser l’Empire. Constantin se rendit compte qu’il fallait faire quelque-chose et, en l’an 325, il décida d’unifier Rome sous la bannière d’une seule et unique religion, le christianisme….c’est dans ce but qu’il a convoqué le concile de Nicée en 325…Au cours de ce concile, on a débattu et voté sur de nombreux aspects du christianisme : la date de Pâque le rôle des évêques et bien entendu, la divinité de Jésus… Constantin a utilisé l’influence de jésus à des fins politiques. C’est lui qui a façonné pour une grande part le visage actuel e christianisme…Il existait déjà des centaines de textes qui racontaient sa vie d’homme mortel. Et c’est là que se place le virage décisif de l’histoire chrétienne. Constantin a commandé et financé la rédaction d’un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus et qui privilégiait-au besoin en les adaptant-ceux qui le faisaient paraître divin. Les premiers évangiles furent déclarés contraires à la foi, rassemblés et brûlés… Tous ceux qui préféraient les évangiles apocryphes à ceux que Constantin sélectionnés furent considérés comme hérétiques. Les premiers hérétiques furent donc les chrétiens qui avaient choisi de croire à l’histoire originelle de Jésus…Heureusement pour les historiens, certains de ces évangiles interdits ont survécu. On a découvert en 1947, les manuscrits de la mer morte en plein désert de Judée. Et on avait trouvé en 1945, les parchemins coptes d’Hag Hammadi ».

    On n’incitera jamais assez à lire ce genre d’ouvrage qui place l’érudition à la portée de tous en nous permettant par des moyens ludiques de se libérer de 2000 ans d’imposture !

  165. Fidelis says:

    Lilith ?

    Manquait plus qu’elle !

    Et c’est le Diable qui serait ici supposé s’exprimer ? On n’a pas tout à fait tort quand on nous fait le reproche de le prendre pour un minable !

  166. Ichthus says:

    Pas pour un minable mais pour celui qui par ses légions de mouches a pour fonction d’occulter le fondamental ! Car autour de lucie(fer) alias baal-Zeboub, ça tourne et ça zigzague et ça retourne en d’assourdissants BZZZZZ !!!!!!! comme l’infecte franc-maçonnerie dont tous ces pauvres hères ne sont que les reflets. Si comme le disait un « frère » notoire, René Viviani, le franc-maçon veut éteindre des étoiles qui ne se rallumeront jamais plus, c’est pour les remplacer par des mouches volantes dont la seule fonction est de susciter une incessante mobilité des regards, incapable de se fixer sur quoi que ce soit, n’ayant pour seule vocation que de tourner à vide en un futile acouphène d’insectes fébriles. Je crois mieux comprendre maintenant la démarche de Jérôme Bosch . S’il s’est évertué à représenter quantité de démons, c’était effectivement pour nous dire qu’au fond, rien de ce que proposait sa fantaisie débridée n’avait d’importance car cela n’était là que pour attirer notre attention sur l’impassibilité de saint Antoine, que bien sûr, personne ne remarque . Les mouches de Baal Zeboub n’ont d’autre but que d’infester la forteresse de la contemplation !

  167. Lucie says:

    De même que je ne suis absolument pas gênée d’être assimilée à Lucifer car on l’a dit, c’est un être beau et noble qui donne la connaissance par l’esprit de scepticisme, de libre examen, de triomphe scientifique, de rejet de la tradition pour la quête par soi-même, enfin le vrai savoir qui est bien autre chose que se borner à répéter ce qu’on enseigne depuis 2000 ou 3000 ans. C’est aux expositions universelles, temple de l’inventivité humaine qu’ a triomphé l’ange non tant déchu que rebelle.

    (L’ange déchu de Ricardo Bellver, récompensé à l’exposition universelle de Paris en 1879 )

    Rien de plus grandiose en effet que cet ange sombre et lumineux d’Isaïe venant vers nous, non dans une chute mais comme le fulgurant trait d’une grâce.

    ( Gustave Doré)

    Lucifer nous tire de l’imbécile et lâche docilité, il est sublime comme un corps puissant et musculeux d’athlète paien

    (William Blake: Lucifer, illustration du « Paradis perdu » de Milton)

    en ce qu’il nous réconcilie avec la nature, et je dirais même avec l’animalité car vous avez beau, péjorativement, lui donner dans vos églises une tête d’animal, c’est bien par son racé de fierté animale que le Diable nous réconcilie avec nous même étant donné que notre vraie bonheur et notre seul destin est dans l’animalité, j’entends bien sûr l’animalité humaine, l’animalité performante dotée de la meilleure technique pour pousser le plus loin possible sa jouissance animale car nous n’avons pas d’autre destin qu’un bonheur animal sans cesse renouvelé, toujours augmenté, c’est là qu’est la vraie la vraie transcendance dans ce bonheur animal poussé à l’infini.

    De même donc que ça me convient tout à fait qu’on m’appelle Lucie (FER), je me sens tout autant flattée d’être assimilée à Baal qui je vous le rappelle , dans la mythologie cananéenne, représente le seigneur de la fertilité et donc de la vie, de la vigueur en lutte continuelle contre le dieu souterrain appelé « MOT », dieu de la stérilité, de l’émasculation , de l’aridité, BAAL est peut-être « Dieu des mouches » et là encore je demande : « Pourquoi pas ? ». Les mouches virevoltent d’autant plus que triomphe le soleil au cœur de la chaleur estivale. Certes les mouches sont agaçantes mais acceptons ce petit inconvénient car ces insectes qui se cognent aux quatre coins de nos pièces ne sont que le frétillement de la vie dans nos intérieurs. En ouvrant mes fenêtres, je me dis que c’est finalement la vie que je bois au travers des mouches de Baal qui pénètrent en mon fort intime, tandis que vous fermez les vôtres pour aller vous engourdir dans les humidités de vos pierres médiévales entourant les rituels absurdes de vos légendes surannées. Si le seigneur des mouches est mon Dieu, le votre n’est que le seigneur des taupes !

  168. Ichthus says:

    Sous-entendu que les mouches dont il s’agit sont celles aux pattes souillés de tous les monceaux d’excrétion où elles aiment à se poser, méphitiques fécès constitués de littérature à supermarché, vomissures sur la toile et autres déjections télévisuelles, bouses d’une modernité synonyme de « sabbat » mot désignant l’assemblée maléfique présidée par le démon mais aussi terme de vieux français qui signifie tout simplement « tapage ».

    Je peine à comprendre la raison de l’ air si triste et si accablé de ce fameux démon accoudé sur l’un des rebords de Notre Dame, contemplant le spectacle d’une ville moderne où triomphe l’idée ci-dessus exprimée sur « l’animalité performante dotée de la meilleure technique pour pousser le plus loin possible sa jouissance animale » pourquoi a t-il donc une attitude aussi imprégnée d’ennui et de dégoût cet « adversaire »

    puisqu’il ne fait que contempler la scène d’un monde qui lui est désormais acquis ?

  169. Kroack says:

    Le démon ne serait pas ange déchu s’il n’était lui aussi soumis à cette loi de l’accablement inhérent à la réussite de par le sentiment d’inanité que suscite immanquablement le but atteint !

  170. ICHTHUS says:

    Il est vrai que l’ « Adversaire » semble n’avoir désormais plus beaucoup d’effort à fournir, ! il suffit d’ailleurs de voir de quelle manière, le propriétaire du site laisse sans réagir trainer dans la boue les vérité de la foi par des arguments tirés de Dan Brown et autres bouquins de hall de gare, ces mêmes instruments par lesquels le serpent conditionne sans difficultés des milliers de gens par son art du mensonge et de la calomnie !

    Que tu es devenu feignasse pauvre petit Falcophil !

    ça t’aurait donc écorché les doigts que de taper sur ton clavier pour lui répondre qu’il te tient en piètre estime en espérant t’ébranler par des objections superficielles puisées chez des écrivassiers à succès qui fascinent les lecteurs futiles auxquels nous pouvons tout de même nous targuer de ne pas appartenir ? On peut certes négliger le Da Vinci Code, lamentable succès de librairie gorgés d’assertions tellement absurdes qu’elles ne méritent qu’un haussement d’épaules. S’agissant des citations tirées du roman de Rodriguez Dos Santos, c’est sans doute un peu plus sérieux mais nous l’avons déjà dit, on prétend ici nous apporter des révélations fracassantes auxquelles il a déjà été répondu et il y a même bien longtemps déjà. Ainsi en est-il de l’invention de la « Vierge » qui serait fruit d’une traduction erronée de la Septante !

    (Daniel-Rops : Jésus en son temps)

    (Jean-Christian Petitfils: Jésus)

    Aussi médiocres que soient les troupes de l’ennemi, elles font quand même des dégâts ne serait-ce que parce qu’elles fascinent l’ignorance et invitent à la paresse intellectuelle !. Sachons plutôt riposter en choisissant les meilleures pièces d’artillerie au travers de travaux sérieux d’exégètes et d’historiens !

    Autre pseudo révélation retentissante, celle qui prétend nous apprendre que les versets 16-9 et 16-20 de Marc sont des ajouts alors que personne ne conteste qu’il ne s’agisse là d’un complément subséquent inspiré de Mathieu et de Luc. Mais l’on sait bien que le tour de force du Diable est de mentir tout en disant la vérité car une fois encore, l ‘essentiel est ici occulté, la dominante étant les versets 16-1 à 16-8 par lesquels se terminent l’Evangile de Marc d’une manière abrupte pour ne pas dire « brutale » : les femmes découvrent le tombeau vide et s’enfuient. L’authenticité de cette chute est garantie par le « critère d’embarras » car on peut difficilement soutenir qu’on ait pu vouloir un aussi bref dénouement qui laisse autant sur sa faim (Seule explication plausible, l’auteur ne l’a précisément pas voulu et n’a sans doute pas eu le temps de terminer son récit!).Rappelons que Marc (la datation du papyrus 7 Q5 permettrait de situer la rédaction de son Evangile vers l’an 50 !, époque où vivent encore bien des gens contemporains des faits relatés et qui pouvaient donc démentir une affirmation éventuellement fausse !) rapporte la prédication apostolique de Pierre dont le point central consiste en l’annonce que le corps n’est plus dans le sépulcre. Là est l’essentiel que l’on peut résumer en quelques mots : « Peut-on annoncer, sitôt après la mort de Jésus, la résurrection au travers d’un tombeau que l’on dit avoir trouvé vide alors qu’en fait s’y trouve un pitoyable cadavre ? Peut-on même annoncer avec une telle poussée d’enthousiasme la résurrection de quelqu’un dont on sait que le corps se décompose quelque-part  alors que le découragement serait pourtant de beaucoup l’aboutissement le plus logique  de toute cette histoire? ». Sur ce point précis, la réflexion de Joseph Ratzinger dans son ouvrage sur Jésus  est comme un écho du livre de son compatriote Karl Adam rédigé 80 ans plus tôt !

    (Karl Adam : Jésus le Christ)

    (Joseph Ratzinger: Jésus de Nazareth)

    Oui, ç’était probablement trop dur pour le bout de tes doigts devenus trop délicats, pauvre petit Falcophil que de taper ces quelques réponses pour empêcher l’Adversaire de semer son ivraie !

  171. Kroack says:

    « Un tombeau vide ? PFFFF !!! Aucun intérêt ! Un tombeau n’a d’utilité que pour la charogne qu’il renferme, un cadavre mangé de vers donnant infiniment plus d’argument pour le renoncement qu’une hypothétique « résurrection » ! Et puis quand bien même cela serait vrai, je ne vois pas où est la résurrection dans le fait de persévérer dans l’être. La vraie résurrection ne peut renvoyer qu’à l’ « ailleurs » et l’ « ailleurs » ne peut avoir d’autre sens que nulle part car il ne m’apparaît pas qu’il y ait de l’ailleurs dans l’état d’une conscience se poursuivant quelque-part. Qu’une bougie brûle d’abord dans un taudis pour continuer ensuite à brûler dans un palais, ça change quoi ? La résurrection, la vraie, c’est qu’on souffle sur la bougie et qu’elle s’éteigne à jamais, « n’importe où hors du monde » signifie « n’importe où hors de l’être » où ne signifie rien.

  172. Ichthus says:

    Le pire chez toi est que ton dégoût de l’être ne te porte même pas au non-être mais à végéter dans un être amoindrie auquel tu te raccroches tout de même faute d’autre chose pour exprimer ce dégoût, seule chose dans laquelle tu sembles te complaire. Tu n’as pas voulu de l’être alors tu n’auras même pas le non-être, tu auras l’entre-deux, voilà ta damnation, un peu d’être pour souffrir de l’incapacité de ne pas être, un peu de non-être pour souffrir d’être trop loin de la plénitude de l’être, c’est probablement à cela que doit ressembler l’enfer, ce n’est pas les flammes , ce n’est pas les tourments décrits par Dante mais quelque-chose d’atone et de grisâtre dont tu donnes l’avant-goût. Finalement c’est cela le démon, il n’est pas laid comme on l’imaginait au Moyen-Âge, il n’est pas davantage beau comme l’ont vu les romantiques, laideur ou beauté, c’est toujours la pleine vigueur de l’être, si le démon c’est de l’être dégradé, du semblant d’être alors il est tout simplement terne et insipide . On s’attend à voir une face hideuse comme sur les chapiteaux de Vezelay et puis on voit un être beau et on est encore dupé parce qu’au bout du compte, on ne rencontre qu’une figure quelconque et plutôt insignifiante.
    Il faut être ressortissant d’un pays aussi décadent et avachi que la France pour voir le démon sous son véritable jour qui n’est d’ailleurs pas le jour ni même la nuit mais la demie teinte de l’être diminué dans une présence flottante et falote. Que l’on songe seulement au « Monsieur Ouine » de Georges Bernanos ou à « la main du diable » de Maurice Tourneur !

  173. Fidelis says:

    « Et la mort et l’enfer furent jetés dans l’étang de feu . Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l’étang de feu » (Ap 20, 14-15)

    Comment comprendre en ce cas ces mots de l’Apocalypse ?

  174. Ichthus says:

    C’est là que se trouve l’essence même du démon dans tout son travail de duperie ! Nous faire croire qu’il relève de l’être au travers de l’éclat de ses flammes lesquelles tout compte fait ne laissent que des cendres. C’est en ce sens aussi que le diable n’est que la parodie parfaite de Dieu qui d’abord nous présente des apparences de cendres d’où émergent pourtant les flammes les plus droites et les plus éclatantes.

  175. Sophie says:

    D’accord avec toi sur ce point.Le IIIème Reich écrasant apparaissait plein d’éclat et de brillance, n’en reste que poussière et rebut, Maximilien Kolbe écrasé, ne paraissait que rebut et poussière, il en reste la brillance et l’éclat.

  176. Kroack says:

    @ Ichthus

    Décidément, tu n’as vraiment rien compris ! Ce qui me permet de continuer dans l’être, c’est de savoir qu’il ne tient qu’ à moi de terminer à tout moment par le non-être ! J’avoue certes reconnaître un certain avantage au fait d’être qui est de donner la conscience sans laquelle je ne pourrais percevoir l’avantage de ne pas être. A quel point j’étais mieux quand je n’étais pas, à quel point je n’avais aucun besoin de naître sous Périclès,, Charlemangne, Louis XIV et encore moins sous « Tonton » , à quel point je n’avais absolument nul besoin d’être contemporain de n’importe quelle époque et de ses turpitudes, à quel point l’immensité était légère avant que je vienne au monde et combien l’air est devenu épais ainsi que le ciel bas et lourd à mesure que s’est accentuée ma conscience d’être, cela, il fallait tout de même que je naisse et que je sois conscient pour le comprendre, il faut bien en passer par l’ « inconvénient d’être né » pour comprendre l’avantage de n’être jamais né, il faut bien être né quelque part pour se consoler à cette idée qu’il ne tient qu’à nous de n’être plus jamais rien nulle part .

  177. Le morpion says:

    Tiens, pour te distraire de ta déprime une bombasse en bois d’ébène à gros nibards où ça doit glisser comme sur de la graisse.

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  178. Thierry says:

    Encore une fois, si c’est ça les virulentes attaques du démon, tu avoueras franchement que c’est sans grande gravité !

  179. Falcophil says:

    Si tu parles de l’intervention du « morpion, je serais tenté de dire que c’est démoniaque, précisément parce que c’est « sans grande gravité » !

  180. Thierry says:

    Tu veux dire quoi exactement ?

  181. Falcophil says:

    Ce qui caractérise « le meilleur des mondes », ce n’est pas seulement les manipulations génétiques, la fabrique de bébés semblable à la fabrique de boites de conserve mais aussi la pornographie ou la pornocratie généralisée. Le succès d’une femme y tient à son caractère « pneumatique » c’est-à-dire rempli d’air et donc ravalé à une poupée gonflable. Inversement, lorsqu’un homme plaît, on se dit entre femmes qu’on l’a essayé ou qu’on voudrait bien l’essayer. Chacun est ainsi réduit à une viande sur laquelle on a plus ou moins envie de jouir, tout le monde trouve cela normal, on n’y voit rien de grave, voilà le plus grave, il n’ y a plus rien de grave et plus rien ne doit être grave, le cauchemar du meilleur des monde est qu’il s’agit précisément d’un monde sans gravité. Voilà aussi le travail du démon, expulser du monde tout ce qu’il peut y avoir de grave parce qu’il y a du sacré dans tout ce qui est grave et que le travail du diable est un travail de profanation du sacré, un travail de désacralisation par la promotion de l’être sans gravité. Qu’on exhibe de la chair humaine qui ne doit servir qu’à mon délice, ce n’est pas grave et c’est ainsi que l’on rend incompréhensible l’affirmation suivant laquelle mon corps est comme un temple que je ne dois pas souiller. Dire que mon corps est un temple, quelle gravité ! « Et aussi quelle ineptie ! » me chuchote le démon en ajoutant que : « Ton corps n’est pas un temple mais un ensemble d’orifices que tu dois remplir ou vider par tous les moyens ». Voilà ce qui est sans gravité et qui correspond mieux à l’esprit du temps ! Qu’on éjecte un embryon humain comme un étron expulsé au fond d’une cuvette de latrines, là encore ce n’est pas grave ! Qu’on supprime un vieillard grabataire parce que c’est économiquement peu rentable voilà aussi ce qui sera probablement appelé à devenir de moins en moins grave. Qu’on fabrique des nourrissons par mère porteuse, ce n’est pas grave, que l’humain soit de plus en plus de la matière commercialisée, c’est de moins en moins grave, que demain le bébé devienne comme un produit usiné par utérus artificiel et qu’on soit amené à le choisir sur catalogue, encore quelque chose qui sera de moins en moins grave. La mort elle-même tend à devenir de moins en moins grave, des publicités nous invitent à planifier nos obsèques comme un voyage touristique au Bahamas, il y a même des « salons de la mort » où l’on expose les derniers modèles de cercueils comme les derniers modèles de chez Peugeot dans les salons de l’auto. Il faut mourir sans gravité comme on prend sa voiture pour des vacances à St Tropez. On a trouvé le moyen d’abolir l’angoisse, la peur et la culpabilité qui est de faire en sorte que tout soit de moins en moins grave. Le péché n’existe plus, c’était trop grave, on a mis à la place le dysfonctionnement psychique, c’est plus « cool » et ça fait plus « technique », plus de confessionnal, trop grave là encore, à la place vous trouverez le numéro vert pour la cellule de soutien psychologique. Je me souviens d’un présentateur de journal télévisé jadis jugé trop « grave ». Bien sûr, les dernières victimes de tel bombardement ou de tel virus doivent être plutôt présentées par la jolie blonde bien bronzée relativisant la seconde d’après ces trop graves nouvelles par le commentaire du dernier exploit sportif, agrémenté d’un magnifique sourire aux dents blanches. En 1949, Aldous Huxley reçut de la part de Georges Orwell un exemplaire de son 1984, « Atmosphère trop étouffante et trop grave » commenta-t-il : « 1984, c’est le totalitarisme d’aujourd’hui mais pas celui de demain qui sera léger comme mon univers dominé par les alphas ». J’imagine en effet que le diable en enfer doit dire à Hitler que son échec tient au caractère de gravité qu’il voulut donner à sa dictature, trop de cérémonies solennelles, trop d’airs martiaux, trop de sérieux, demain, il faut que la dictature soit décontractée, point de gravité, de la musique de variété à la place de Wagner, un air de station balnéaire avec de belles filles comme hôtesses d’accueil, le « village » de Patrick Mac Goohan. Toute ta vie est orientée vers ton ventre et ton bas-ventre, ton petit plaisir pour le jour et ton petit plaisir pour la nuit . Mais en quoi est-ce grave ? L’important est que tu en oublies que ça te rend toujours un peu plus égoïste et toujours un peu moins charitable, toujours un peu plus impatient et toujours un peu moins indulgent. Kroack le nihiliste est encore trop grave pour le siècle quand il évoque le néant comme un puits sans fond, il faut alors qu’au travers du « morpion », le siècle lui réponde par le fond du pot de chambre. Essaie un peu avec tes collègues de parler de choses graves autour de la machine à café, on te fera vite comprendre que c’est incongru. Parle de la retraite avec la mort comme prochaine étape, interroge sur la question du sens et du pourquoi, on te dira que tu ne vis pas dans le réel parce que tes propos sont trop graves et que vivre dans le réel serait plutôt de connaître le prix exact du rachat de 3 trimestres de cotisation retraite. C’est moins malséant, parce que c’est dépourvu de tonalité grave ! Un artiste de mes amis expose des œuvres d’une certaine gravité, pour le complimenter on lui dit alors que c’est « sympa », manière de ramener au futile ce qu’avec un certain malaise on percevait comme quelque-chose de précisément trop grave. Pourquoi tu es sur terre, en vie aujourd’hui, peut-être mort dans un an ? Question oiseuse parce que trop grave. Le chiffre d’affaires des hôtels et des restaurateurs, questions moins essentielles mais en cela de combien plus graves ! Et qu’on ne me dise pas que la propagation mortelle d’un certain virus viendrait ramener un peu de gravité en nos forts intimes. Elle ne nous fait en rien soupirer après quelque transcendance, pas davantage nous fait-elle penser un peu plus à notre âme. C’est une considération à courte vue que de dire que tout cela réintroduit le tragique. Celui-ci est sans espoir, Nietzsche l’avait dit mais nous le corrigeons tout de même en disant, sans espoir du moins pour ici bas. Mais la modernité balaie tout cela d’un revers de main en affirmant que c’est le tragique qui est illusoire, celui-ci n’est en fait que dysfonctionnement technique. Les combinaisons matérielles et autres manipulations de toutes sortes, rendent le tragique obsolète. Bientôt nous aurons notre vaccin, une reprogrammation cellulaire, un exploit technique, fascinant et balayant donc toute gravité, de l’efficacité technique avant tout, la première brique peut-être pour la construction du transhumanisme, construction de l’humain au plus haut point performant et donc au plus haut point sans gravité.

    La véritable essence du diable, c’est l’inessentiel, tout ce qui est fait pour t’empêcher de penser à l’essentiel, le sens du diable c’est le non-sens, tout ce qui est fait pour t’empêcher de penser au sens, le but du diable c’est le non-but, tout ce qui est fait pour t’empêcher de penser au vrai but. Voilà son travail, te convaincre que ce qui est sacré c’est le sans consistance, l’essaim de mouches, le domaine de Baal-Zeboub.

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  185. Sophie says:

    Tout cela est juste mais tout de même, on peut se demander si tu n’as pas toi-même mis le pied sur cette graisse glissante évoquée par le « Morpion » car le « Diable », il me semble qu’il t’a piégé toi aussi, tu es tombé dans son traquenard qui est de discuter détails sur détails, argumenter puis contre-argumenter et contre argumenter encore puisqu’à chaque assertion on trouvera toujours l’assertion contraire
    Résultat, tu t’es enlisé dans l’esprit de pesanteur avec des commentaires qui n’en finissent plus de s’enchaîner sans que tu puisses te libérer par un nouveau billet qui nous donnerait enfin l’haleine des grands-larges. Si l’haleine du diable est puante , j’ai comme l’impression que tous ces posts barbottent dans une sorte « d’air épais » imprégné de ces méphitique effluves. J’avais pensé que tu cheminais enfin vers une sorte de nuit mystique et ça tourne à la bataille de chiffonnier ! et l’autre qui en rajoute une couche avec son obsession pour la franc-maçonnerie ! Laisse tomber tout ça et jette toi dans le noir ou dans le vide, point final. Il est misérable de chercher des petites preuves pour vouloir combler les trous de ses incertitudes ! Voit-on un Kierkegaard procéder ainsi ? Finalement, on peut trouver plus de grandeur chez certains protestants avec leur « sola fides », cela les dispense d’aller à la recherche de confirmations matérielles comme Sherlock Holmes cherchant des indices avec sa loupe. Vous exultez quand vous trouvez un vieux bout de parchemin de 3 ou 4 cm où vous prétendez y voir le confirmation que tel évangile a été écrit 5 ou 10 ans plus tôt mais quel intérêt ?! La foi n’est pas un duel où on compte les points mais un état limite, un abîme, on se jette dedans sans chercher à se conforter par des preuves, là est sa vraie grandeur. Parier sur le rien ou parier sur le plein, deux extrêmes qui se rejoignent, deux routes éloignées qui peuvent se rencontrer vers l’extase !

  186. Falcophil says:

    Il me semble avoir déjà exposé cela lors d’une précédente intervention :

    http://falcophil.info/blog/2019/02/09/de-lepee-au-desert/#comment-8682

  187. Sophie says:

    Tu devrais tout simplement mettre un terme à ce blog par ce point final

    L’absolu de Klein et de Ryman,
    La nuit de Grégoire de Nysse
    L’image parfaite de Magritte.
    Voire le blanc de Mallarmé

    NADA sanjuaniste
    Ma Yuan
    Ou le petit coin
    Pour mieux voir
    La voie du vide
    .
    NIHIL (isme)
    Nicolas de Cuse
    Coïncidence des opposés.

  188. Thierry says:

    @ Falcophil
    L’image qui accompagne Ton propos n’est pas très appropriée. Ici, ce n’est pas vers la nuit de la foi que conduit le chemin mais plutôt vers les délices de l’ombre fraîche et apaisante loin de la chaleur accablante du soleil. Cela évoque trop la consolation sensible, ce qui tendrait à démontrer qu’on ne fait que chercher là une variante d’apaisement sublunaire. Pourquoi ne pas plutôt évoquer Maître Eckhart qui me semble aller plus loin que Dieu encore en envisageant la « Déité » . Sophie s’en approche peut-être dans son cheminement au sein du château de l’âme ? Au fait, à quel point en est-elle de son périple ?

  189. Ichthus says:

    De Dieu à la « déité ». Le mystique rhénan a-t-il vraiment pu dire cela sans se rendre compte qu’il dégradait Dieu en le faisant chuter de Quelqu’un en quelque-chose ? On voit dans quelle impasse s’est fourvoyée Sophie à moins qu’elle ne nous y ait volontairement fourvoyés ? L’ « Adversaire » n’est pas le plus dangereux là où l’on croit ! A l’intérieur de ce « château de l’âme », il se peut qu’il nous ait menés dans une pièce où Bergoglio sympathise avec des membres de telle ou telle loge. Rappelons que la « coincidence des opposés est une expression gnostique «

  190. Falcophil says:

    Pas nécessairement

    « Si les éléments à réunir sont infiniment distants l’un et l’autre, Dieu seul peut les harmoniser et leur union est non seulement très belle mais sublime »

    Je tire la citation de l’ouvrage d’un thomiste : « Perfection chrétienne et contemplation » du Père Garrigou-Lagrange.

    @ Thierry

    Que dirais-tu en ce cas de cette image ?

  191. Fidelis says:

    J’apporte une nuance à ton développement sur un monde sans gravité car tout de même, il y a bien encore quelques gravités dans le monde!

    Qu’il n’y ait plus d’esprit et plus d’âme voilà certes qui n’est pas grave, la matière et les sens, voilà en revanche, qui reste chose grave. C’est en effet chose grave que de bien manger et de bien déféquer, voilà pourquoi nulle interdiction à ce que l’on s’agglutine dans les files d’attente des supermarchés pour acheter cacahuètes, marrons glacés , biscuits et papiers WC mais interdiction par contre des offices (où le risque de contamination est pourtant bien moindre). Des sucreries pour flatter sa langue, voilà ce qui reste essentiel, l’hostie déposé sur la langue, exemple par contre d’inessentiel. Que la matière fonctionne au mieux, chose des plus grave, qu’il n’ y ait plus de surnaturel, chose dénuée de toute gravité. Mais que la matière se rassure, il n’y aura peut-être pas de messes de Minuit, mais il y aura de la poularde et du champagne, car on ne peut sacrifier le peu qui nous reste encore de choses graves ! Sauver des vies au prix d’enlever le peu de sens qu’il reste encore à nos vies, voilà qui serait des plus insensés ! Le village de Patrick Mac Goohan ? En quelque sorte oui. Soft dictature et totalitatisme cool. Führer sans bras tendu ni tenue militaire, au visage en bonne partie caché par le masque mais dont on sait que le complet cravate est celui du financier dynamique.

  192. Thierry says:

    @ falcophil

    Je passe sur ces délires pour commenter ta dernière image:

    « Délectation visuelle et donc sensible ! c’est de l’esthétique et non de la mystique »

  193. Falcophil says:

    Comme je te l’ai dit, la phase esthétique en ce qu’elle relève d’une mortification en vue de la forme épurée est un apprentissage au sens d’une préparation à la souffrance par laquelle on passe à la phase éthique, mortification en vue d’un moi épuré qui reste droit au milieu des ruines. La poésie est préparation au drame. On a déjà noté à propos de ces monuments de l’antiquité qu’ étrangement, ils gagnaient en beauté par amputation. La beauté est insuffisante, doit s’y ajouter la meurtrissure. Quelque-chose doit enlever à la beauté sa complétude faute de quoi , elle ne saurait être complète. Le ciel passait par la béance qu’offraient les pans détruits de Notre Dame de Reims, et comme le notait Emile Mâle, il fallait qu’elle fût en partie détruite pour que soit donné à sa beauté ce qu’il lui manquait, la sainteté, summum de la phase éthique elle-même préparation à la phase mystique, phase de préparation à la mort, mortification plus complète en vue d’un moi transfiguré quoique annihilé.

  194. Lucie says:

    @ Fidelis

    Abruti! Tu serais donc doté de la faculté d’inédie, à l’instar de Marthe Robin, prétendument restée 50 ans à se contenter d’un quart d’hostie comme seule nourriture ?

  195. Bab-One says:

    Je ne comprends pas cette idée de la poésie comme préparation à la souffrance, n’est-ce pas au contraire la souffrance qui mène à la grande poésie parce qu’elle nous mène plus intensément à l’être ?

  196. HenryGet says:

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  198. falcophil says:

    Il y eut d’abord la poésie s’exprimant par des paraboles, elles étaient pré-connaissance de la passion, puis fût dépassé le temps des paraboles quand il fallut vivre la passion puis le temps de la passion dût encore être dépassé au jour de la Résurrection. Telle seraient selon moi les 3 phases d’une vie exemplaire. La vie d’un Péguy pourrait s’en rapprocher. Le parcours de Mishima illustrerait aussi un peu cela dans ses grandes lignes quoique de manière peut-être un peu grandguignolesque ainsi que marquée de paganisme. Mais comme il le notait déjà dans son « éthique du samouraï », l’artiste, le plus génial et le plus profond soit-il, reste au fond un bateleur, un jongleur, à moins de se complaire dans l’anonymat. Les propos que Giovanni Papini faisaient dans son « libro nero » tenir à Picasso qui se présentait comme un amuseur pour les riches et les oisifs sont possiblement apocryphes, ils n’en relèvent pas moins d’une grande vérité. Hérode voulait voir des miracles, des tours de passe-passe et, à juste titre il ne lui fut rien répondu car les paraboles et les miracles s’inscrivaient dans une perspective de souffrance dont , en tout état de cause, le temps était venu. Si la souffrance mène plus intensément à l’être, c’est en ce cas au silence qu’elle devrait aboutir. Je me plais souvent à imaginer que quelques grands artistes ont dû ou devraient se trouver parmi ces fascinants silencieux de la grande chartreuse. Et ce fut encore à juste titre qu’il ne fut rien répondu à la pseudo-puissance tout en surface et en clinquant et qui demandait « Quid est veritas ? ».

  199. Kroack says:

    Une telle progression est séduisante mais elle me paraît relever davantage d’un idéal que d’une réalité. L’exemple de Péguy est douteux, il fut malgré lui jeté dans une vaste tourmente mais il est probable qu’il aurait continué d’écrire si une balle ne l’avait frappé par hasard. La phase « guerrière » de Mishima serait plus convaincante mais elle n’est en rien grandguignolesque, son sépuku bien réel n’a fait que démontrer que c’était bien le japon qui n’était devenu que la parodie de lui-même. Mais, c’est en vain que je cherche d’autres exemples. La seconde phase de Rimbaud n’est que l’errance désoeuvrée d’un poète qui avait tout simplement basculé dans la stérilité tandis que de son côté Nietzsche sombrait dans la catatonie. Côté peinture, je pense à Fra Bartoloméo lequel après le traumatisme causé par l’exécution de Savonarole abandonna le pinceau pour le vêtement monacal mais qui n’en continua pas moins de peindre quelques temps après. Le seul autre cas vraiment représentatif est légendaire, celui de Lao-Tseu qui parvenant à une frontière, on ne sait trop laquelle, une sentinelle placé là en faction, lui déclare aussitôt qu’il ne peut la franchir avant d’avoir écrit, un poème. Il compose alors son merveilleux Tao te King, puis sur le dos d’un buffle, il franchit la frontière et s’évanouit à jamais. La plupart des écrivains empilent inutilement les œuvres alors que pour les vrais auteur, un seul ouvrage comme celui de Lao Tsé, (Ou même l’Imitation) suffit pour qu’il n’y ait plus rien à dire parce que tout a été dit en quelques lignes. On rêve en effet a Vermeer peignant ses quelques quinze ou vingt tableaux (A quoi bon en avoir peint des centaines comme Rubens !) pour accéder ensuite à l’éternité par le renoncement cloîtré après l’avoir vécue par la représentation.

  200. Falcophil says:

    Je peux remplacer Péguy par Germain Nouveau qui dans ses poèmes sur la mendicité avait sans doute comme une prescience de ce qu’il mettrait plus tard ses pas dans ceux de Benoit Labre, renonçant dès lors à toute activité poétique pour devenir « clochard céleste » (Catholique et non bouddhiste !)

  201. HenryGet says:

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  202. Clash says:

    Ces histoire de « phase esthéthique « comme préparation à la souffrance sont tout de même de sacrées conneries. Je me souviens de mon père qui se mourrait d’un cancer dans une chambre d’hôpital. Sur les murs étaient accrochés des tableaux impressionnistes, le vase bleu, les coquelicots, le déjeuner des canotiers, l’avenue de l’opéra, enfin bref, ne sachant pas quoi lui dire et pour dire quand même quelque chose, je lui fais remarquer qu’il est tout de même bien entouré et lui désigne, Cézanne, Monet, Renoir, Pissaro, « Qu’est ce que j’en ai à foutre ! » qu’il me dit d’une voix enrouée où perce l’angoisse, « je sais que je vais crever, un point c’est tout ! ». De quelle belle utilité lui était alors tout cela ! Pur divertissement, plus ou moins génial, mais divertissement tout de même, un auteur l’avait déjà dit bien avant moi.

    Mais au fait qu’est-ce que j’apprends ? T’as failli crever ? Asphyxié par des fumées d’incendie ? Et maintenant ta pauvre baraque serait comme une épave échouée sur le rivage ?

  203. Falcophil says:

    C’est à peu près 0,5 % des dégâts

    ff

  204. Clash says:

    Et c’est donc ta phase « esthétique » qui t’aurait préparé à ça ! ?!?!?

  205. Falcophil says:

    Tu me parles d’épave échouée sur le rivage, il se trouve que j’ai composé cette image il y a 20 ans.

    http://falcophil.info/ifotos/?dir=Cataclysmes&pic=Le+desagreable+calme+des+vents

    Illustration de la phase poétique comme préparation au drame, phase éthique, phase de résistance au milieu des ruines se nourrissant par ailleurs de la phase esthétique.

  206. Clash says:

    Esthétiquement, ta photo du désastre survenu chez toi est dépourvue d’intérêt. Artistiquement, que fais-tu de bon en ce moment ? Rien de rien. J’en suis sûr. Il n’y a chez toi que simple amputation et non progrès.

  207. Falcophil says:

    C’est à voir.
    Se rapprocher toujours plus du drame

    pour en être au maximum détaché,

    C’est la voie esthétique par laquelle on tire la forme épurée de la laideur immédiate, ce qui aide ainsi à vivre le drame face auquel par la voie éthique on dépasse l’ego immédiat pour le moi épuré.

  208. Fidelis says:

    Ce n’est tout de même pas non plus le Haut-Karabakh !

  209. ICHTHUS says:

    Métaphore , bien sûr.

    Métaphore générale de la flamme qui reste droite au milieu des ruines ainsi que de la confusion générale engendrée par Baal-Zeboub !

  210. Fidelis says:

    @ Falcophil

    Le temps des paraboles fut aussi temps de l’action ainsi que de la fusion. Que fais-tu de la circulation trinitaire ? Quelque-chose cloche dans ton système.

  211. Falcophil says:

    J’ai bien dit que la phase esthétique s’enrichissait de la phase éthique, sous-entendant par ailleurs que celle-ci se nourrissait de celle-là. La fusion mystique assure la circulation trinitaire, saint Jean de la Croix résistant à ses tortionnaires tout en composant son cantique spirituel, autre admirable exemple !.

  212. Clash says:

    Le rituel satanique codifié par Anton Lavey envisage le passage par l’ « air épais ». Apparemment, c’est ce que tu as vécu. Sauf que Lavey dans sa mise en scène, prévoit de rejoindre des femmes à poil allongées dans des cercueils et avec lesquelles on peut faire plein de choses, manière de dire que la vie sensuelle reste malgré tout la plus forte. Tu avoueras que Satan est plus sympa que ton Dieu qui lui ne t’as donné que l’air épais avec la prière en maigre consolation ! très sympathiques au demeurant ces minorités de satanistes avec leur parodie de liturgie catholique ! Evidemment pour des obscurantistes comme vous autres qui pensez que rockers ou rappeurs ont réellement pactisé avec le Diable !

  213. Falcophil says:

    Possédant cet ensemble de « rituels sataniques » et notamment celui dit de « l’air épais », je sais aussi qu’il se termine par une invitation au suicide, manière implicite d’exprimer le caractère fallacieux des consolations apportées par le Diable !

    J’ajoute par ailleurs que les satanistes constituent moins une minorité que la version extravagante d’une pensée amplement diffusée. L’inquiétant n’est pas que quelques imbéciles célèbrent des parodies de messes en l’honneur de Satan ni que des stars du spectacle fassent de la provocation en parlant de leur pacte avec le Diable mais bien plutôt que Satan puisse inspirer des créations plastiques et sonores s’adressant à des milliers de personnes. Les visions infernales de Jérôme Bosch n’étaient après tout vues que par quelques membres de l’élite cultivée d’alors, tandis que les conceptions musicales d’ un Ozzy Osburn et autres célébrités du rock constituent des spectacles de vaste ampleur perçus par des milliers d’oreilles et de regards, accoutumant les masses à un type d’esthétique où prévaut la percussion brutale au détriment de la mélodie et à laquelle l’inspiration satanique et l’influence des films d’horreur donne un caractère toujours plus violent, toujours plus agressif et plus morbide et qui vous marque fatalement en vous amputant quelque part. Tout cela retranche en effet de vous la délicatesse sans laquelle les émotions ne sont qu’épidermiques, tout cela relâche le sens de la retenue sans lequel on est emporté vers une exaltation toujours plus dissolvante, tout cela fait de vous un addictif du tapage incapable d’affiner ses perceptions, inapte aux subtilités de l’âme qui permettent d’entrevoir autre chose que le bruyant spectacle du monde et sa foire aux vanités. Ce qui relève du démon, ce n’est pas tant de voir le diable partout que de ne voir partout que des prétextes aux excitations sensibles. Dans une optique proche du passage de CS Lewis plus haut cité, une scène d’un fameux film de René Clair montre des diables de carnaval qui dansent au milieu d’un bal, tandis que le vrai diable que personne ne remarque parmi la foule, éclate de rire en voyant ces sottises, manière de dire qu’elle le servent en divertissant les esprits peu occupés ainsi à découvrir son travail de sape qui pourrit secrètement le corps social. Notons qu’en nous voulant toujours distraits et donc jamais recueillis, en nous voulant toujours excités et donc jamais apaisés, le diable fait cause commune avec l’homo economicus qui lui aussi nous veut impulsifs parce que seul l’intéresse en nos personnes l’acte d’achat qui nous rend parfait consommateur. « Prends ton égo comme une idole et jouis par tous les trous », c’est en somme la substance que l’on pourrait retenir de la philosophie sataniste, celle que l’on trouve en particulier dans la bible d’Anton Lavey et si c’est bien là ce que le singe de Dieu aurait pu souffler à une singerie d’auteur inspiré, en ce cas, ce n’est pas du tard moyen âge mais bien plutôt de notre époque dont on pourrait dire que le diable est partout et qu’on peut le voir partout, tant il imprègne désormais la mentalité de tout notre système

  214. Lucie says:

    Ton image du Christ au milieu des débris de ta maison démontre que tu dois enfin avoir compris qu’est mort pour de bon tout ce en quoi tu as cru. Nous ne sommes plus en 2020 après JC mais en l’an 1 après C (Covid).

  215. ICHTHUS says:

    L’an 1 après C ? Oui, « C » comme « canular » ou comme « craques ». Il ya 10 mois de cela tu nous parlais d’un nombre vertigineux de morts et nous y voici, les chiffres ont été donnés par l’OMS, 10 % de la population planétaire contaminée pour un nombre de morts s’élevant à 1 million 800 000, soit un taux de létalité de même pas 1%. Et c’est pour cela qu’on t’impose des choses qui ne se seraient pas même vues sous Staline, te contraindre à remplir une attestation pour 300 mètres à parcourir dans une rue déserte, t’infliger une amende de 130 Euros pour une promenade dans la forêt, t’empêcher pendant des jours et des jours de rendre visite à ta vieille mère hospitalisée, c’est pour cela qu’on fiche en l’air une économie, que des bars, des restaurants ou des salles de spectacles sont au bord de la faillite, c’est pour un virus aux effets nocifs aussi dérisoires qu’on instaure la loi martiale. Pourquoi s’en priverait-on ? On a réussi à rendre les gens dociles par une technique tout à fait simple et déjà bien rodée, celle du docteur Knock narrée par Jules Romain, talentueusement interprétée par Louis Jouvet ou plus dramatiquement exposée par Goering à Nuremberg « Faîtes peur aux populations en forgeant de faux périls et vous en ferez des moutons de Panurge » ! Y compris accepter un vaccin à base d’ARN messager visant la structure cellulaire ! Refaire avec nous ce qu’on a déjà fait avec des tomates, en attendant la prochaine étape où on modifiera pour de bon l’ADN ! Vers le transhumanisme ! Tu dois être contente ! C’est ce que tu attendais non ? l’ère où tout peut être modifié, y compris les conformations naturelles et les architectures profondes de la vie, l’ère où tout peut être reconfiguré comme l’a déjà fait James Cameron avec « AVATAR », l’ère où disparaîtront les identités avec l’abolition des frontière entre les choses et entre les êtres. L’ère pleine et entière du nominalisme où tout n’est que perpétuelle instabilité comme les vagues sur la mer, la bête de l’Apocalypse sort de la mer et de son incessante ondulation, ne l’oublions pas. Le continuel ondoiement des vagues de la mer est semblable au tournoiement des mouches envoyées par Baal Zeboub et la bête sort de cette instabilité liquide où l’attention ne peut plus se fixer sur rien , ne peut plus réfléchir sur rien si ce n’est sur de dérisoires vérités ou sur la dérision de la vérité ou sur des vérités arbitrairement défini par l’arrogance et l’orgueil de l’esprit humain sans passer par l’ humble réalité des êtres et des choses.

  216. Fidelis says:

    Nominalisme ou idéalisme ? On ne sait plus trop car au fond les deux marchent la main dans la main ! Si tout n’est que position cérébrale, construction de l’intelligence, pure activité intellective n’ayant nul besoin de saisir une nature extérieure du réel, ce que soutient l’idéaliste, c’est une position qui au fond ne gênera nullement le nominaliste pour lequel on ne saurait trouver de vérité stable extérieure puisque tout n’est que changement, énergie ou fluctuation. Le gouvernement mondial sous la coupe de la technocratie sanitaire nourrie par la finance internationale et dont les Etats ne seraient plus que les sbires, construction de l’idéaliste, certes, mais dont le nominaliste s’accommodera aisément vu que pour lui l’intelligence n’est que faculté pragmatique du moment ne répondant qu’aux lubies d’une époque. Des gouvernements larbins ne coiffant plus un peuple avec sa culture et son histoire mais des mosaïques de peuples avec chacun sa culture et son histoire, ce qu’on nomme plus couramment le multiculturalisme, position aussi bien nominaliste qu’idéaliste. Les deux extrêmes s’entraident facilement, l’idéaliste c’est la rationalité du technocrate poussée jusqu’aux résultats les plus grotesques (T’interdire de voir ta vieille maman hospitalisée d’urgence après un incendie ou encore, 30 personnes par lieu de culte que ce soit la cathédrale de Reims ou la petite paroisse de quartier !), les nominalistes, ce sont les additions de peurs irrationnelles au mépris de la rationalité objective (Les statistiques indiquant un pourcentage de létalité quasi nul). Idéalistes et nominalistes marchent de concert pour forger le royaume de l’Absurdie. Affirmer comme le fit Morveux 1er qu’il n’y a pas de culture française pourrait relever d’une position aussi bien idéaliste que nominaliste. On a pu dire que l’idéaliste était comme l’ange en ce qu’il pouvait directement saisir des essences indépendamment du monde extérieur, la pensée de Descartes qui remit à l’honneur l’idéalisme, fut ainsi qualifiée par Maritain de « pensée de l’ange ». Le nominaliste ne prétend certes saisir aucune essence, sa subjectivité immédiate lui suffit mais en un certain sens c’est aussi une « pensée de l’ange » puisque lui aussi n’a pas besoin de passer par le truchement des choses extérieures qui ne sont que pure évanescence inlassablement reconfigurées. Les monochromes de Yves Klein, est-ce de l’idéalisme ou du nominalisme ? Les deux à la fois, ainsi que son fameux « saut de l’ange » variante de la pensée de l’ange.
    Saut de l’ange.
    Pensée de l’ange.

    Ange de l’aube !

    Traduction de saint Jérôme

    « Lucifer ».

  217. Falcophil says:

    « CONSUMMATUM EST »

  218. Dapsone amot says:

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